Pas de quoi braver de tels défauts

Originellement sorti sur 3DS en 2013, j’étais pourtant totalement passé à côté de Bravely Default et je n’avais encore jamais joué à un seul épisode de la série. La sortie de ce remaster HD sur Switch 2 est donc une excellente occasion de s’y mettre !

Il s’agit donc d’un JRPG plutôt à l’ancienne avec des combats au tour par tour et dont la principale originalité de gameplay est justement ce qui donne au jeu son nom : le système de « Bravely / Default », en fait un système permettant de se mettre en défense pour économiser ses tours (mode « Default ») ou, au contraire, de faire plusieurs actions au sein du même tour et prendre de l’avance qu’il faudra compenser aux tours d’après (mode « Brave »). Un système de réserve d'attaque plutôt simple et bien vu, c’est d’ailleurs surprenant que personne n’y ait jamais pensé avant. Pour le reste, c’est juste du sous Final Fantasy III, avec un système de jobs trop permissif pour rien et avec lequel je n’ai jamais vraiment trop su quoi faire de mieux – moi, honnêtement, j’ai juste gardé un mage blanc et un mage noir tout le long du jeu, et changé le job des deux autres personnages à 3-4 occasions, rien de très passionnant finalement.

Sinon, le déroulement de l’aventure est hyper classique : un monde à sauver, des cristaux élémentaires à réactiver, une map explorable de plus en plus largement, des donjons (très moyens, mais bon), plein de combats aléatoires et du level-up indispensable, des boss assez violents (j’ai renoncé au mode de difficulté « normal » au bout d’une grosse douzaine d’heures de jeu).

Graphiquement, le jeu est plutôt charmant mais que ce soit au niveau des donjons, des environnements ou des personnages, c’est du vu et revu. Il n’y a que les villes en 2D qui m’ont surprises à chaque fois au premier coup d’œil, elles seules ont un style vraiment particulier, mais ça ne concerne que 5 ou 6 villes tout au plus. Je me demande d’ailleurs franchement pourquoi avoir fait de cette version HD une exclusivité Switch 2 : la première Switch aurait parfaitement pu accueillir ce remaster, selon moi, mais passons. Quant aux musiques, c’est pas trop mal mais vite répétitif – je ne les ai pas aimé plus que ça non plus.

Je n’ai pas été emballé non plus par le scénario, assez fadasse et qui ne fait que recycler une trame et des situations déjà vues plein de fois. Il y a bien quelques petits rebondissement inattendus (l’identité de l’antagoniste principal !) et un message général intéressant, mais ça ne suffit pas pour moi. Les personnages sont assez quelconques même si chacun d’entre eux a une importance symbolique, et, mise à part une belle cinématique d’introduction, la mise en scène reste toujours bien plate – même les Final Fantasy de l’ère PS1 étaient plus imposants.

Enfin, comme cela a déjà été relevé plusieurs fois (mais, là-dessus, on m’avait déjà prévenu avant que fasse l’aventure, donc, au moins, je n’ai pas été trop choqué), la deuxième partie du jeu ressemble quand même à une mauvaise blague – il faut ensuite refaire les mêmes donjons et les mêmes boss quatre fois ! Autre solution possible : se contenter de la « mauvaise » fin à mi-parcours, ce que j’ai fait sans aucun regret avant de commencer à détester le jeu plus que de raison.

Je sors donc malheureusement assez déçu de ce Bravely Default pour tout un tas de raisons, même si, objectivement, il s’agit tout de même d’un correct représentant du genre JRPG. L’aventure ne propose rien de très excitant et, malgré quelques efforts, le jeu manque de rythme et d’originalité, et, contrairement aux derniers remakes des épisodes de Dragon Quest, n’a même pas l’excuse de l’ancienneté pour justifier son côté assez rébarbatif. A ne réserver qu’aux fans insatiables de JRPG à l’ancienne – cercle dont je ne fais hélas plus parti depuis un bon moment déjà.