Il y a des jeux qui sont mauvais mais qui ont essayé de faire quelque chose, de proposer une vision, une idée de gameplay, une notion, un regard différents. Ils sont ratés, mais ils ont été fait avec le cœur par des développeurs qui manquaient parfois de talents, tantôt de temps, quelquefois d'argent ou encore des trois à la fois, mais certainement jamais d'envie. Rogue Warrior avait pour lui son Maccarthysme décérébré tellement décomplexé qu'il en devenait hilarant, Revelations 2012 nous offrait un Left4Dead dans des décors Maya visiblement basés sur de véritables travaux archéologiques, Murdered Soul Suspect voulait nous proposer un jeu d'enquête sous une perspective différente...


Mais Bubsy : The Woolies Strike Back, lui, n'est pas de ces jeux-là. Lui, c'est un mauvais jeu au rabais réalisé uniquement dans le but d'escroquer d'une trentaine d'euros les rares nostalgiques d'une licence déjà quasi-transparente à l'époque des 16 bits. Bubsy n'essaye pas de proposer quelque gameplay que ce soit : il n'est qu'un jeu de plate-formes classique, au level design sans envergure, sans volonté d'aller plus loin que les trois actions qu'il propose (sauter, planer et faire une sorte de roulade aérienne), n'arrivant même pas au niveau du moindre jeu flash disponible sur Internet depuis une quinzaine d'année. Son univers est désespérément vide et sans âme, sans cohésion, ses 15 mornes niveaux, 4 ennemis différents et 3 boss quasi identiques ne laisseront aucun souvenir à celui qui osera subir l'heure et demie que dure le jeu. Visuellement le jeu est affreux, les textures low-res piquent les yeux tandis que des effets hideux tentent (et échouent) pathétiquement de cacher la misère. Et pour ce qui est de l'audio, il vous faudra vous planter un pic à glace dans chaque tympan pour pouvoir sortir de cette expérience éprouvante sans trop de dommage cérébral.


Ce revival dont personne (ou presque) ne voulait n'est qu'une vague arnaque pour retro-mytho, un piège à cons sous forme de No Man's Land vidéo-ludique, une ordure sans foi ni loi qui ne peut être joué que dans le cadre d'une soirée Jeu-Vidéo Nanar et accompagné de bière (voir même de coke et d'héroïne pour pouvoir tenir le coup). Et si vous êtes atteint de cette même curiosité morbide qui m'a moi-même poussé à tenter l'aventure, je vous en conjure NE PAYEZ PAS POUR ÇA. Pas même 15 euros, pas même 5, pas même 10 centimes.

Rutabaga
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le 16 nov. 2017

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