On ne se fait pas carotter cette fois

(Via Romstation)

J'ai décidé d'être gentil en mettant un 8 à ce jeu sorti en 1998 sur Game Boy Color. Ca mériterait certainement un 7 mais obligé d'admettre qu'Infogrames (l'éditeur préféré des enfants) accompagné des développeurs de chez VD-Dev ont fait du bon boulot.
Ma thèse : c'est mieux que d'habitude car nous sommes là face à un jeu original conçu pour la console et non devant un portage de Super Nintendo => Game Boy => Game Boy Color.

Le scénario est basique au possible : Bugs Bunny et Lola Bunny retrouvent leur champ complétement pillé des carottes qui y étaient plantées. Qu'à cela ne tienne, nos deux héros partent en direction du studio de cinéma voisin afin d'enquêter sur ces mystérieux voleurs qui doivent avoir les fesses bien roses.

A partir de là, le déroulement est simple : on accède via un hub à une succession de 5 mondes à parcourir qui comportent chacun trois niveaux, le dernier étant un combat contre le boss de la zone. Chaque monde correspond à un ennemi du lapin, de Sam le Pirate en passant par Taz pour finir par Elmer Fudd le chasseur.
Le jeu est un plateformer classique dans la forme en scrolling horizontal où vous collecterez les fameuses carottes comme des lettres (E.X.T.R.A.) plus ou moins cachées permettant l'accès à un mini-jeu en fin de niveau, niveaux qui se termineront après avoir récupéré les quatre parties d'un clap de cinéma.

L'originalité vient du fait que vous pouvez passer en un instant de Bugs à Lola Bunny et que les deux lapins ont chacun leurs compétences. Si les deux peuvent basiquement sauter et mettre des coups de maillet/rouleau à pâtisserie à leurs ennemis, Monsieur peut pousser des caisses et creuser sous terre quand Madame saura planer grâce à son parapluie de poche. Cela donne lieu à quelques petites énigmes qui ne cassent pas trois pattes à un Daffy Duck mais c'est quand même sympa.

Graphiquement, c'est très réussi. Les univers sont variés (plage, vaisseau spatial, ville, etc.) et colorés avec soin. L'animation est surprenante de fluidité et le coté cartoon est parfaitement retranscrit en jeu, que ce soit dans les mimiques des héros comme dans les actions des ennemis qui peuvent se "suicider" avec leur propre arme, dans l'esprit des dessins animés.
Le gameplay est simple mais efficace, ça fonctionne bien. Rien de révolutionnaire en soi mais on prend du plaisir à aller de niveau en niveau. Les lapins répondent au doigt et presque à l'œil.

Pour un jeu Infogrames, le difficulté est gérable si ce n'est pendant les combats de boss. Ceux-ci se décomposent entre une phase de running où nos lapins se font pourchasser par Sam et compagnie à bord d'un véhicule, séquences où vous devrez éviter les multiples pièges jusqu'à un face à face avec la fripouille dans lequel vous devrez le rosser de coups et éviter ses projectiles. C'est peut-être juste moi mais j'ai trouvé que ces moments relevaient parfois du bête die and retry et j'ai bien ragé sur le combat contre Taz qui vous blesse quand vous l'approchez de trop prêt. On pourra regretter la répétitivité de ces affrontements dans la forme.

Un gros plus à la musique qui est vraiment excellente. Vraiment rien à dire sur ce point, du super boulot.
Un gros moins est la durée de vie du titre : j'ai fini le jeu en un peu plus de 2h parce que j'ai galéré sur certaines parties. Le temps de jeu peut sans doute être rallongé pour les enfants mais c'est un peu juste à mon sens.

Une bonne surprise que ce jeu Bugs Bunny auquel je n'avais pas touché enfant. J'ai passé un très agréable moment dessus, encore plus en comparaison à bien des jeux sortis par Infogrames dans la période. Quand on ne fait pas de vieux portages, ça va de suite mieux !