Avec la récente promo qu'il y a eu sur Steam concernant la saga Call of Duty, et vu la remise exceptionnelle de -25 % sur World at War, un jeu datant de seulement 2008, bradant le titre au prix exceptionnel de 14,99 €, je n'ai pu que sauter sur l'occasion !


Premier degré : cet épisode m'a toujours fait de l'œil. En tout cas, c'est un titre qui, encore aujourd'hui, jouit d'une bonne réputation, notamment auprès des joueurs qui n'apprécient pas les épisodes les plus récents (par « épisodes les plus récents », il faut entendre dans mon langage de vieuxmaispastrop « depuis Call of Duty: Ghosts »). Le titre est réputé pour ses nombreuses bonnes idées et sa manière de nous montrer le côté cru(el) de la guerre. À juste titre ? Clairement, oui.


Effectivement, ce World at War est empreint d'une véritable radicalité dans sa violence. À vrai dire, rares sont les FPS, surtout les AAA, à proposer autant de scènes et autres passages tout aussi marquants que violents. Le jeu nous fait commencer au Japon, durant la Seconde Guerre Mondiale, avec notre pote qui se fait torturer devant nous. C'était déjà audacieux d'avoir le Pacifique comme terrain de jeu (Peleliu et Okinawa plus précisément), ça l'est encore plus de le traiter frontalement. On est loin d'une licence comme Battlefield qui se contentait, encore en 2019, d'appliquer la même formule que celle employée 17 ans auparavant.

Ce qui est tout aussi audacieux, c'est d'avoir le Front de l'Est comme thème pour la seconde campagne, et de le traiter encore plus frontalement que la campagne japonaise. L'intro, c'est : on est à terre, d'autres soldats agonisent autour de nous, quelques charognards s'apprêtent déjà à entamer leur repas, et un nazi achève l'un après l'autre les soldats agonisants au sol. Violent, cru, mais en aucun cas exagéré… ce n'est pas comme si les Japonais ou les Russes avaient pour consigne de combattre jusqu'au dernier de toute façon… et ce n'est pas comme si les nazis avaient pour projet d'exterminer les slaves non plus.

À travers ces deux campagnes, nous seront donc amenés à commettre quelques actes pas très Charlie : à brûler vif du japonais (je comprends leur attrait pour tout ce qui est cru maintenant), brûler vif du nazi (ça par contre ça restera toujours un plaisir), leur tirer dans le dos, les abattre s'ils se rendent.

Bon après ce n'est pas non plus très subtil dans l'ensemble, le jeu nous faisant à plusieurs reprises remarquer, par l'intermédiaire des dires des autres personnages, que tel ou tel acte commis est cruel. Aussi, même si des actes odieux sont commis, que ce soit du côté étasunien ou soviétique, force est de constater que le pays de l'Oncle Sam est plus épargné que celui de Catherine. Il faut dire aussi que la présence d'un personnage tel que Reznov, complètement ravagé du bulbe (et donc forcément charismatique), n'aide en rien tant celui-ci est constamment à fond dans son entreprise qui est, pour la faire simple : faire définitivement taire tout ce qui parle allemand (quel magnifique projet). Plus sérieusement, je comprends que Treyarch ait gardé le personnage pour son épisode d'après, Black Ops, tant il se révèle charismatique et fort probablement, l'un des meilleurs personnages de la série. Infinity Ward avait son John Price, Treyarch a trouvé le sien.


Ok, on l'a compris, la violence, c'est bien (et c'est vrai). Mis à part ça, qu'est-ce que le jeu a à proposer ? Il vaut quoi globalement sinon ? Là, pour le coup, je dois bien avouer que le titre a tout de même un peu vieilli. En fait, si on s'en tient à la structure de ses missions, ce World at War n'est finalement qu'un Call of Duty parmi tant d'autres. Celles-ci restent somme toutes très classique pour la série : on fonce vers l'avant, on se met à couvert, on tue quelques ennemis, puis on refonce vers l'avant (de toute façon, les ennemis réapparaissent parfois à l'infini donc bon, on n'a pas trop le choix). Quoique les développeurs se sont tout de même efforcés d'apporter de la variété à l'ensemble et de laisser très souvent plusieurs chemins au joueur : ça reste du « chemin de gauche ou chemin de droite », mais on s'éloigne tout de même du sempiternel long couloir de la série. Par contre, en termes de level design, le jeu fait très daté par moment : ne pas pouvoir franchir un simple muret ou monter à une échelle alors qu'on le pourrait très bien en toute logique, c'est non ! On n'est pas loin du simple mur invisible par moment tant c'est ridicule. Aussi, les scripts, l'un des leitmotivs de la licence, sont ici grossiers et mal placés : on sent que ce n'est pas naturel, que l'on est dans une grosse phase de cinématique camouflée et non en train de jouer. Pour continuer sur les défauts (vous remarquerez que je balance toutes mes cartouches en même temps), nos alliés ont la fâcheuse tendance à se positionner de la plus mauvaise façon qui soit : ils peuvent nous bloquer, débarquer de la ligne ennemie pour courir droit vers nous, attendre gentiment en plein milieu du champ de bataille. Je ne crois pas m'être autant fait la remarque en jouant à un épisode de la licence… et je crois que les développeurs avaient, eux aussi, remarqué qu'il y avait un problème, car contrairement à la plupart des autres épisodes de la saga, on ne perd pas si on leur tire dessus. Enfin, reste à noter les checkpoints hasardeux, le titre enregistrant notre progression à quelques secondes d'intervalles par moment, mais nous zappant complètement durant 10 minutes de jeu lors d'autres passages… ça va, ce n'est pas comme si Call of Duty était une licence avec une difficulté très aléatoire.

En parlant de difficulté, ayant terminé le jeu en Vétéran (le mode très difficile), je dois avouer que j'ai été un peu déconcerté par le nombre de grenades qu'on nous envoie à la gueule. Le pire, c'est que j'en avais entendu parler de ces fameuses grenades… et effectivement, il faut le voir pour y croire ! Je veux bien que les développeurs nous poussent à rester en mouvement, mais je crois qu'il y a exagération là. À peine, on reste à couvert quelques secondes qu'on nous envoie pleins de grenades à la gueule ! À croire qu'un petit farfadet loge à côté du stock et en dégoupille le plus possible afin de pourrir notre partie. Non parce que pour le coup, ce n'est pas que le jeu nous envoie beaucoup de grenades, ça à la limite, je comprends… le problème, c'est qu'il nous en envoie TROP, au point où ça en devient lourd. Surtout qu'à côté de ça, certaines nous explosent directement à la gueule ou n'apparaissent pas sur notre radar… difficile de les renvoyer du coup. Heureusement que les autres épisodes de la saga sont plus calmes à ce niveau-là.


Au niveau des missions, il y a du bon et du moins bon. J'ai par exemple trouvé la mission “Vendetta” exemplaire au niveau de sa mise en scène, mais beaucoup moins en termes de gameplay, entre son duel de sniper scripté et inintéressant, et la fuite du bâtiment en flamme qui survient juste après ça, encore plus scripté et inintéressant que ce dernier. La mission “En sang & en fer”, seule mission durant laquelle on contrôle un char, est quant à elle sans intérêt de bout en bout, ennuyante au possible. Par contre, s'il y a bien UNE mission que je retiendrai de ce Call of Duty: World at War, c'est sa mission “Expulsion”, celle qui nous fait enfin rentrer dans le cœur de Berlin : notre incursion dans des bâtiments en ruine qui font office de QG improvisés pour les nazis, Dies Iræ que l'on peut entendre lors d'une courte séquence, le passage du métro et sa tentative d'inondation par les Allemands. Quel pied !

Les Américains ne sont pas en reste. Déjà parce que les Japonais ne se comportent pas comme les nazis, n'hésitant pas à se cacher dans les hautes herbes, au sommet des arbres ou à nous tendre le plus de pièges possible. De surcroit, la campagne américaine possède l'une des rares missions en véhicule que je trouve réussie dans la série : “Chats noirs”. Contrôlant le mitrailleur d'un hydravion PBY Catalina, le niveau allie mise en scène et montée en tension soignées, sans foirer son gameplay pour autant : la dernière partie nous demandant de détruire les navires japonais tout en sauvant le plus de soldats américains tombés à l'eau (soldats qui se font gratuitement tirer dessus par les navires japonais).


Comptez environ neuf heures pour terminer le jeu en le découvrant en mode de difficulté Vétéran.

Mis à part ça, reste le mode multi, auquel je n'ai pas joué (ma version ne le permettant pas ( ͡° ͜ʖ ͡°) ) ainsi que le fameux mode Zombie, introduit avec cet épisode, et sur lequel j'ai dû passer un quart tout au plus tant ça ne me passionne guère. Ça reste marrant de constater que c'est l'un des épisodes les plus décriés à sa sortie qui a apporté l'un des modes les plus populaires de la saga.


En somme, j'avoue avoir bien apprécié mes quelques heures passées sur ce Call of Duty: World at War. Certes le titre a mal vieilli sur de nombreux points, certes ses missions sont inégales, et certes on retrouve les sempiternels défauts de la série. Reste tout de même un jeu qui a eu l'audace de sélectionner des fronts qu'on a tendance à oublier lorsqu'on parle de Seconde Guerre Mondiale (surtout dans les jeux vidéo), pourtant plus sanglants que le front de l'Ouest, et à traiter frontalement la violence que l'on pouvait y voir.

Dommage que le titre se soit fait démonter à l'époque de sa sortie, la Seconde Guerre Mondiale étant considérée comme dépassée après la sortie du premier Modern Warfare un an plus tôt. Quoi qu'il en soit, j'ai trouvé ce World at War bien plus solide que la majorité des autres titres de la licence au niveau de sa campagne (y compris le WWII de 2017). Sans aucun doute mon épisode développé par Treyarch préféré avec le premier Black Ops.

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le 26 nov. 2023

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MacCAM

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