Call of Juarez: Bound in Blood
6.3
Call of Juarez: Bound in Blood

Jeu de Techland et Ubisoft (2009Xbox 360)

Pitch: Alors que la guerre de sécession touche à sa fin, deux des membres les plus douteux des forces de la confédération des Etats Sudistes, les deux frères Mc Call, mettent fin à leur carrière militaire en désertant les rangs d'une troupe moribonde... Ne trouvant que cendres et désolation là où ils avait grandit, les deux frangins adeptes du six coup prennent sous leurs ailes leur jeune frère et se lance à la recherche du légendaire trésor de Juarez...

Bien que l'opinion générale mal renseignée pense que les jeux vidéo ont jusqu'alors fort peu souvent abordé le thème du Western soit fausse (souvenez vous Gunsmoke, Sunset Riders, Mad Dog, le geniallissime Outlaws et même les RPG Wild Arms...), il faut reconnaitre que le genre semble se démocratisait un peu plus depuis une dizaine d'années. Quoiqu'il en soit, le premier Call of Juarez avait divisé la communauté des fan de fps de type western, certains y voyant un eldorado longtemps recherché et les autres soulignant les gros défauts du titre à savoir un gameplay poussif par certains moment... Mais visiblement le jeu se vendit assez bien pour susciter une suite ou plutôt une préquelle... On oublie donc le vieillissant réverend Ray Mc Call parti à la recherche de l'assassin de son frère Thomas, pour retourner en 1864 et trouver les deux frères bel et bien en forme et surtout plus jeunes, recrues audacieuse de l'armée sudiste qu'ils ne tarderont pas à déserter pour se lancer dans une chasse au trésor qui leur permettra de voir du pays et surtout de se mettre à dos bon nombre de pistolleros. Un scenar qui fleure bon les spaghettis agrementés d'une sauce à la tomate qui tache bien rouge. Ajoutez à cela, une histoire d'amour digne d'une tragédie grecque, une quête de rédemption, des trahisons à foison et des retournements de situations improbable et vous obtenez un script que n'aurait pas renié Leone ou plutôt Sergio Corbucci (Django, Le grand Silence...). Un scenario assez bien ficelé donc, puisqu'il renvoit à une expérience spectatorielle acquise par les fans du genre mêlant habilement violence, romance et aventure (on regrettera cependant l'absence de la dimension des western de Peckimpah mais on ne peut pas tout avoir). Si les situations fonctionnent, il faut cependant reconnaître que ce sont bel et bien les 3 frères Mc Call qui permettent à la sauce de prendre. Commençons par mon "Poulain", Ray mc Call (Révérend psychopathe et anti-héros du premier épisode) affichant une quarantaine d'années, une voix tonitruante et un état d'esprit plus stable. Pas vraiment un modèle pour ses frangins plus jeunes, Ray aime l'alcool, les femmes, l'or et l'action et affiche une gueule cassée à la Klaus Kinski (en certes moins flippant). Bardé d'un plastron issu d'une armure médiévale et trouvé on ne sait où, il résout souvent les conflit l'arme au poing. Thomas, lui, est plus réservé. Jeune trentenaire beau gosse, qui ne pense qu'à jouer le séducteur au près de ces dames, il apparait également comme le rival de Ray que ce soit dans les arts de la séduction ou dans celui du revolver. Enfin, William, à peine la vingtaine, est un jeune homme pieux, tout juste entré dans les ordres et qui tente d'apporter un peu de bon sens au sein de la tornade auto-destructrice générée par ray et Thomas... Un trio bien caractérisé (et designé et interprété) qui permet au joueur de lier rapidement telle ou telle affinité, s'impliquant ainsi facilement dans le récit...

Récit qui, disons le tout de suite, se révèle très (trop) court pour le joueur lambda qui verra la fin de cette fable pleine de sang et de poussière au bout de seulement 5 heures de jeu. Certes il s'agira d'heures bien remplies où les explosions feront bon ménages avec les coups de feu, les jurons et les courses éffrénées à cheval mais cela reste trop court surtout pour 70 euros. La narration offre tout de même son lot d'environnement variés pendant ces 5 heures de Solo, de la ville abandonnée et perdu dans la brume au village indien en passant par le Ranch de quelques trafiquants ou la villa d'un fourbe bandit mexicain et se paye le luxe d'offrir des phases d'exploration libre où vous pourrez accepter (ou pas) d'arracher une affiche de mise à prix pour traquer un criminel notoire au sein d'une vaste étendue. Il vous faudra donc faire le plein de munitions et de revolvers chez le marchand local et enfourcher votre canasson préféré pour aller gagner durement votre vie de chasseurs de prime. Ces missions seront souvent (pour ne pas dire toujours) l'occasion de flinguer du grouillaux avant de finir en beauté par un duel digne de la trilogie des Dollars (la sublime musique en moins). Duels qui reviennent également régulièrement au fil de l'aventure principale pour offrir un peu de diversité au gameplay et aux situations (nous y reviendrons plus tard) et s'insère parfaitement dans la trame narrative. Niveaux armement, pas de fausses notes ici, il vous faudra réapprendre à jouer à un FPS! Pas de mitrailleuses à foison, ou de lance-grenades dévastateurs! La grande majorité des armes offrira une portée et une précision réduite et surtout peu de munitions par barillet. On retrouve ainsi un florilèges de beautés de l'époque comme les célèbres Colt 45 Pacificateur, les redoutables Colt Navy, les improbables revolvers LeMat (inventés par un docteur Francais), les winchester ou autres Fusil de Chasse à Double Canon (scié ou non). On pourra également jouer du Lasso ; de couteaux de lancer ou de la dynamite quand on ne se prendra pas d'affection pour une mitrailleuse de type Gatling. Il faut savoir que chaque armes offrira des caractéristiques propres que le joueur pourra consulter et se déclinera en quatre niveaux (Rouillé, Classique, Bon et Or) qui offriront toujours plus d'efficacité. On regrettera cependant le choix de la couleur Or pour les flingues les plus puissant tant cela sied mal à cet univers crasseux qui nous est présenté dans le jeu, un choix étrange de la part de Techland. Ces armes devront être acheté (les modèles que lacheront les ennemis seront souvent de piètre facture) auprès des marchands que l'on trouvera au cours des différentes missions (possibilité d'acheter également des munitions). Tout est fait pour renforcer l'immersion.



Niveau Gameplay, que ceux qui avaient subit un traumatisme en jouant au premier épisode se rassurent. Les petits gars de Techland ont abandonné l'aspect "plateforme" (jamais évident dans un FPS) pour se consacrer sur des petites nuances concernant la façon d'aborder les fusillades. Ainsi Ray pourra-t-il manier deux revolvers si le désir s'en fait sentir (il ne pourra alors pas viser) ainsi que de la dynamite. Il sera également plus résistant. Un gameplay qui conviendra aux amoureux des personnages résolument bourrins. Thomas, lui, pourra profiter d'une précision et d'une portée accrue, de la possibilité de se hisser à certain endroit avec son lasso ou encore de jouer la carte de l'infiltration grâce à ses silencieux mais néanmoins mortels couteaux de lancer ou via un arc et quelques flèches. Un personnage plus subtile donc. Chacun d'eux bénéficie également d'une attaque spéciale meurtrière (que l'on débloque en enchainant les kills) et qui résulte pour l'un en une sorte de ralenti pendant lequel on sélectionne le plus d'ennemis possible avant de déchainer une volée de plomb aussi précise que meurtrière et pour l'autre en une habile adaptation de l'art de ventiler (armer très rapidement le chien avec la main pour tirer rapidement)... Tout cela s'articule magnifiquement et la jouabilité n'en souffre aucunement, calquée sur le modèle de call of Duty. Que ceux qui sont allergique à un gameplay bourrin ou trop subtile se rassurent, vous serez libre de choisir le personnage que vous voulez incarner et ceux pour la quasi totalité des missions, ouf. A noter que si les phases de duel sont particulièrement bien retranscrites, il faudra un temps pour les maitriser. il s'agit en effet de constamment conserver son adversaire au centre de l'écran en se déplaçant lentement de gauche à droite (via le stick gauche), tout en gardant sa main près de son revolver gentiment rangé dans son holster (stick droit). Lorsque (et seulement à ce moment là) la cloche retentit, il faudra vous saisir de votre arme et tirer dès que le curseur sera sur votre adversaire. Pas simple! heureusement les nombreuses sauvegardes automatiques du soft devraient vous preserver de recommencer de longs parcours...

Graphiquement le jeu profite de graphismes assez ben foutues surtout au niveau des visages même si nous ne sommes pas en présence du point fort du soft. Les environnements sont assez détaillés pour être crédibles et on discerne nombre de détails réjouissants au niveau des personnages. les ennemis restent un peu terne et difficilement repérable par moment mais rien d'insurmontable. L'animation reste parfois un rien "particulière" avec un aspect un peu raide pour certains personnages mais rien de bien méchant. La musique est tout à fait dispensable et une fois de plus ne restera pas dans les annales (on est loin de l'OST de Outlaws) au contraire des répliques et dialogues du jeu qui eux témoignent d'une véritable volonté de s'inscrire dans le genre. Si la Vf est déja succulente, je ne peux que vous conseiller de faire le jeu en V.O car là on frise la perfection, en particulier le doubleur de Ray. C'est d'autant plus appréciable que les 2 frangins ont le verbe aussi facile que la détente.

Le jeu offre, bien entendu, un mode multi-joueur (comment s'en passer à notre époque...) des plus réussi pour ceux qui recherchent un certain dépaysement. A l'instar du mode solo, il faudra composer avec un armement d'époque et donc forcément limité et, s'il y a toujours la possibilité d'utiliser un fusil à lunette, ceux-ci apparaissent comme moins redoutable surtout comparé aux double canon ou autre 6 coups. Le joueur devra choisir une classe avec un armement et des compétences propres (malheureusement la classe choisie imposeras un avatar pas forcément très réussi) et devra jongler entre les différentes proposées (une quinzaine) selon les situations. Le joueur amasseras des dollars au fil des gunfights qui lui permettra de débloquer des classes ou plus simplement d'améliorer ses armes. Bien sûr on retrouve les habituels Death Match en solitaire ou en équipe, ainsi que les prises de territoires mais le véritable plus du mode Multi de Call of Juarez: Bound in Blood restera le mode "legendes de l'ouest". Dans ce mode, les joueurs seront partagé en 2 bandes rivales aux objectifs distincts. Par exemple, il pourra s'agir pour le gang de Jessie James de braquer une banque en faisant sauter le coffre fort avant de trouver des chevaux pour quitter les lieux pendant que les marshalls tenteront de les arreter... Il pourra s'agir, dans un autre cas de figure, d'aider les homme de Billy the Kid à s'échapper de prison avant d'aller faire sauter une cache d'arme fédérale, j'en passe et des meilleurs... Un vrai bol d'air que ce mode qui propose environ 7 scenarii différents...

Vous l'aurez compris, Call of Juarez 2 est donc à réserver aux amoureux des Western Spaghetti, le jeu ne souffrant au final que d'une durée de vie en solo très courte et peut-être du manque de récompense ingame en mode Multi. On pourra remarquer la présence dans le menu principal d'un onglet "contenu exclusif" qui au final n'aura jamais été alimenté par Techland ou Ubisoft, un peu dommage... Un jeu qui offre une trame bien foutue et un scénario assez prenant et riche en rebondissement, soutenu par un gameplay bien pensé...
Manji1981
8
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le 14 déc. 2010

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Manji1981

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