Candy Crush Soda Saga
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Candy Crush Soda Saga

Jeu de King.com Limited et King.com (2014Navigateur)

King est une entreprise difficile à cerner. Déjà parce qu'un beau jour les mecs se sont dit qu'ils allaient créer une boîte qui juste avec son nom finirais d'asseoir sa domination sur le reste du paysage vidéoludique. Pour ça, il fallait non pas des jeux mais des bulldozers, capable d'effacer toute concurrence. La meilleure stratégie restait d'aller envahir les terres du plus grand royaume des internet , Facebook.

Après des essais plus ou moins concluants d'adaptation de puzzle game vieux comme le monde, King trouve la pépite, la poule aux œufs d'or, la pépite aux œufs d'or ou la poule d'or aux œufs de pépites : Candy Crush Saga.
Pourquoi un tel succès loin des petits Bubble Witch Saga ou Farm Heroes Saga ? La réponse est simple : on en sait que de chie. C'est ultra coloré, ultra moche, ultra mal pensé, ultra boiteux et pourtant ultra addictif (mais ça c'est peut être du seul fait que c'est un puzzle game régulièrement mis à jour). Une partie du succès est du à ce succès lui même (boum, méta critique, je peux même la continuer dans les parenthèses si je voulais). Avec la viralité du jeu qui fait de plus en plus parler de lui et réussi à nous faire oublier le pourtant bien meilleur Angry Birds, les amis de nos amis arrivent sur le gigantesque plateau de jeu, on se compare les scores, on se dépasse et surtout on s'envoie des vies ou des passeports pour le niveau suivant.

Le succès énerve car ce jeu hyper casual ne représente que très mal au grand public le potentiel de l'art vidéoludique, il rend invivable la vie des utilisateurs facebook et surtout il fait beaucoup trop parler de lui pour si peu.
King lui, a l'air d'apprécier cet effet de mode, un peu trop diront même certains. La compagnie pète un câble, dépose la marque "Candy", multiplie les produits dérivés et rentre même en bourse. Car voyez vous, les petits rois du jeu vidéo ont commencé à gagner pas mal d'argent grâce aux achats de bonus et de vies. L'histoire leur donne tord par la suite puisque finalement les bénéfices chutent et une très faible part des utilisateurs est assez naïfs pour jouer avec l'aide de bonus payants mais ce qui préoccupe surtout la firme c'est l'ennui, la routine.

Candy Crush atteint aujourd'hui plus de 700 niveaux, c'est énorme pour un puzzle game mais ça trahit surtout le fait que King n'est pas prêt de lâcher son bébé millionnaire même si le tour du sujet à été fait un milliard de fois. Les nouveautés arrivent de moins en moins souvent, les décors et les histoires (pour les dizaines de gens dans le monde qui y prêtent attention) ne varient guère plus et les niveaux mémorables se comptent sur les pouces d'une main. Alors est mis en chantier le monde des rêves, sorte de spin off dans l'application, avec une contrainte à propos des couleurs sur les mêmes niveaux que la version normale. Oui dis comme ça le concept semble totalement boiteux et il l'est. Le succès n'est pas au rendez-vous et surtout cette version totalement à part aurait en fait pu être un nouvel ajout dans le jeu de base.

Et ce constat, il s'applique à Candy Crush Soda Saga (ouf il parle enfin du jeu !).
On va faire simple, c'est toujours aussi dégueulasse malgré la bonne idée de cette charte graphique à base de marionnettes en bois, l'histoire est une blague et tout ce qui intéresse alors le joueur invétéré de CCS est le gameplay.
Et là ça devient intéressant. De prime abord, King se pique ses propres idées issues d'autres jeux de la saga Saga avec des strates multiples au sein d'un même niveau par exemple. Il réinvente ses propres idées en modifiant les combos de bonbons spéciaux. Et il procède à quelques ajouts avec de nouvelles featurettes comme ce bonbon qui transforme tout les bonbons d'une couleur en une autre.

Seulement comme pour CCS on est face à toujours autant aberrations avec une place au hasard (ou pas comme le laissait supposer Arrêt sur image) trop importante, une lisibilité encore plus absente et un concept voué à durer longtemps en dépit du faible intérêt sur le long terme et de l'arrivée progressive de niveaux bêtement infaisables pour décourager les plus faibles de faire l'impasse sur la boutique en ligne.
Les promesses qu'avaient faites King sur son nouveau jeu ? J'en sais rien. A vrai dire je sais même pas si ils en ont fait tellement la communication de cette entreprise est à mille lieux de celle d'un Rovio. Le démarrage du jeu à été foireux, les pubs sont foireuses (CCS a attendu cette année pour avoir un spot TV digne de ce nom), même la communication sur Facebook, le site hébergeur est foireuse.
Grande naïveté de faire de bons jeux ou véritable exploitation lucrative d'addiction des gens à des jeux simples, rapides, durables et colorés ? Je ne sais pas mais King malgré toute la bonne volonté qu'il a, continue de passer pour une SARL de village qui essaye de gonfler le torse comme une multinationale. Mais non messieurs mesdames, on ne dépose pas le mot Candy quand on a rien inventer d'autres qu'une petite fille blonde de 8 ans absolument horrible (et je ne parle pas du mot soda qui justifie peut être un tiers des niveaux du nouveau jeu, ils ont quand même garder le Candy Crush les cocos mais ils ont pas osé juste mettre un 2 et arrêter le 1).

Et encore une fois, Candy Crush Soda devra son succès à sa viralité, si personne ne s'y inscrit, alors la progression s'en verra ralentie et peut être qu'un jour le studio se remettra en question. Mais je crois que d'ici là les poules auront des dents en or.
Kaptain-Kharma
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Écrit par

Créée

le 21 oct. 2014

Critique lue 10.9K fois

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Kaptain-Kharma

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