Child of Eden
6.9
Child of Eden

Jeu de Q Entertainment, Tetsuya Mizuguchi et Ubisoft (2011Xbox 360)

On savait, on savait, que ce jeu sentait mauvais.

Après Marlow Briggs, le prochain étron que j'ai touché s'appelait Child of Eden, un jeu auquel j'avais déjà entendu de bonnes choses à son sujet, mais comme on le sait bien, ses bons avis n'ont pas de très bonnes sources objectives.
Je le dis d'emblée, considérer ce jeu de bon, me paraît impossible, si on essaie d'être objectif avec notre avis, on pourrait dire qu'il est bon graphiquement, que la maniabilité n'est pas désastreuse et donc qu'il ne figure pas dans les listes des jeux mal dirigés.
Pourtant, il y a une critique qui prend souvent un poids plus que raisonnable dans notre avis, c'est l'expérience du joueur. Comment a t-il vécu le jeu ? Aujourd'hui, j'ai remarqué que critiquer les jeux revient à trépasser cette petite voix dans notre tête qui nous dit :



Tu as vu le nombre de fois où tu es mort ? Il faut forcément que le jeu soit mal fait pour mourir autant ! (Cuphead)
Mon dieu mais si j'ai pas trouver l'emplacement du trésor, c'est peut être parce que la
carte est très mal faite ! (Prey, Thief, Deadfall Adventures)
Mais ça finit donc jamais ces séries de couloirs, de zones avec des puzzles soûlants ! (Portal 2)



Au final, non, il faut la garder en tête, parfois elle nous révèle des choses par l'entremise de la colère, elle peut approuver la stupidité d'une fonctionnalité, comme elle peut nous admettre la franchise d'un gameplay. La seule critique que je pourrais faire sur cette petite voix, c'est qu'elle doit être parfois muselée, de manière à ce qu'elle ne nous aveugle pas sur des détails qu'on aurait pu trouver bons, mais au final on change d'avis et on décide de ne pas en parler car la critique ne fera pas assez rageante.
Le verdict reste sans appel, cette petite voix réclame vengeance et je vais tout de suite déverser ma haine sur ce jeu gratuitement, afin de décompresser.


Child of Eden est encore un jeu Ubisoft, à croire que le Xbox live gold a été conçu pour vendre leurs jeux, où on retrouve une utopie japonaise de l'internet. Je ne me rappelle plus de l'histoire, mais bon je crois qu'on était pas obligé d'embaucher une actrice ratée pour le rôle d'Eden. Eh oui Child of Eden personnifie Internet en le représentant en une japonaise/chinoise qui se trémousse et s'émerveille sur la moindre fleur en robe blanche.



"Oh ! Que la nature est belle !"



Malheureusement, ces cinématiques passent plus pour une nouvelle pub Ricorée, ou bien au nouveau clip de La grande Sophie. La ressemblance est encore plus frappante si on regarde les clips dans les extras du menu.



"On savait, on savait, que ça n'allait pas durer"



On dirait bien qu'au niveau musique, les japonais sont piégés dans les années 2000, ou plutôt piégés sur la case J-Pop car les musiques de ce jeu sont juste fantastiques ! Elles se ressemblent toutes (les musiques, pas les japonaises), inutile de dire que je les ai coupés dans le menu option. En même temps, Rei Yasuda, ou plutôt Rachel Rhodes est connue pour faire de la musique pour les opening d'animés. Dès le début du jeu, je me suis dit "Je vais passer une bonne journée !" En plus de ça, ce jeu voulait Rez le jeu qui s'appelait Rez, dont le principal concept est de faire évoluer le joueur sous forme de rail shooter avec des actions qui influent sur la musique. Dans Child of eden, on n'est pas aussi bien gâté, si premièrement, le jeu se base sur la musique, pourquoi faire tout le temps ce même style de musique, deuxièmement, si il voulait que le joueur modifie la musique, pourquoi ce que j'entreprenais rendait l'expérience pas plaisante à l'oreille, on était proche de la définition du dodécaphonisme ! La mocheté, c'est de l'art !


A tout ce que je viens de dire, on pourrait me reprocher
"Non les musiques ne se ressemblent pas toutes, il y a des effets dans certains niveaux qui nous plongent dans l'élément abordé"
"Et si ce que tu faisais, rendait la musique affreuse, c'est peut-être parce que tu ne faisais pas les bonnes combinaisons de touches."
"Et enfin, les musiques d'animés ne se ressemblent pas toutes,et si elles se ressemblent, il faut savoir que c'est une mode comme les autres, et que la musique évolue avec le temps, il y a des codes qui règlent les musiques, par exemple, il faut faire des openings qui peuvent être chantés à tue tête !"


A tout ça, je dirais, vous avez raison, seulement voilà, si le jeu est basé sur la musique, pourquoi peut-on la couper dans les options ?
Snap.
En plus de ça, un gros détail peut facilement entacher la bonne expérience du joueur, je vais nommer... Les niveaux.


Comme le jeu étant si petit, (comme ceux qu'ils l'ont créés à vrai dire, j'ai pas de compteur sur les blagues racistes donc je me lâche), 5 niveaux et un bonus débloqués à la fin du jeu, ça fait peu. Les développeurs ont redoublé de patience pour rallonger la durée au jeu.
Alors je vous laisse deviner ! Jerôme, Albert, et Jean Rachid, votre réponse.
Jérôme : "Je sais pas, ils rajoutent des défis ?"
Albert : "Ils en recyclent un ?"
Jean Rachid : "Ils créent un système d'étoiles qu'il faut atteindre pour continuer à avancer ?"
Et vous avez tous gagné !


"Le" défi, on le retrouve après avoir fini le jeu et il ne sert à rien, juste à calculer votre niveau de patience.
Le dernier niveau, celui où il y a le boss de fin, contient un recyclage des anciens boss (bon, il faut avoir jouer aux jeux japonais pour savoir que retrouver les anciens boss, plus forts, c'est une logique de gameplay visible partout, Kirby, Mario, mais dans ce jeu les boss n'ont pas changé)
Les étoiles sont gagnées dans le niveau, et elles permettent d'avancer en les collectionnant.
Eh oui, recommencer les niveaux, tout bêtement, 20 étoiles = 4 fois le niveau ! Impossible de profiter de la musique quand on la réécoute à ce rythme.


Vous inquiétez pas, il n'y a pas que les étoiles qui provoquent le restart d'un niveau, la difficulté tout droit sortie d'un jeu d'arcade, oblige le joueur à recommencer un niveau du tout début si il meurt, même si il est à la fin. Youpi ! Nights Into dreams avait le même système et c'était 10 ans auparavant, mais mince, pourquoi les jeux d'aujourd'hui gardent-ils des virus de l'ancien temps ?


Surtout si la mort est causée par des séries de dix milles boules violettes lancées en même temps, ou qui se succèdent, avec des patterns tous différents. Et même si je les évite presque toutes, une seule parvient à me dégommer un cœur, on pourrait dire que c'est potable, toutefois, un truc qui régénère la vie parvient à me donner un quart de vie, c'est l'arnaque du siècle ! En mode difficile, c'est encore pire, on passe d'un coup à deux cœurs, et d'une vie à ...une moitié de vie. Super évolution !


Bon je passe rapidement sur le fait que le filtre à la fin n'a pas été programmé pour être pratique vu qu'il cache tous les projectiles violets qui peuvent tuer. La fin est ultra niaise, on assiste à la naissance d'un arbre et d'un tas de photos sur les gens du monde entier, je rappelle qu'on n'échange pas que ça sur Internet, des placements de produit MissBongo, des photos nude dans les snapchat, des vidéos prank idiotes. C'était l'internet de l'époque !


Les noms des niveaux sont ridicules (Passion, voyage et beauté, des mots qui font rêver) et les apparitions de la fille dans les niveaux sont ponctuées d'un côté malsain et ridicule (en plus d'être mauvaise actrice, elle a l'air d'avoir pris de la drogue avec les développeurs), sachant que c'est une vraie personne, je trouve qu'y jouer à côté de quelqu'un rend le tout gênant. Les japonais ont une culture différente et c'est normal qu'il en ressort certaines excentricités qui pourraient choquer plus d'un occidental, toutefois, n'allons pas dire que nous Français, on est coincé, erreur fatale comme dirait Macready !


Pour conclure, le jeu m'a pourri une partie de mon temps, et c'est ce qu'on pourrait me reprocher, pourquoi me le pourrir ? Si on fouille, on pourrait y découvrir une certaine envie d'aiguiser l'expérience, si je touche plusieurs fois du fumier, je risque de le sentir de plus loin à chaque fois. Pour comprendre ce qui cloche dans un jeu, il faut savoir jouer à de bons jeux comme à de mauvais, on compare et ainsi on dresse peu à peu la liste des choses à ne pas faire. Bon faut pas omettre le fait que le processus est douloureux et que la scatophilie me lasse de plus en plus, pourtant, une petite voix dans ma tête est d'accord pour continuer. Il va falloir que je la détruise, qu'est ce que tu en penses boule magique 8 ?
"Faut pas rêver."

Diegressif
3
Écrit par

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le 19 janv. 2018

Critique lue 201 fois

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