Et une campagne de sortie d'un jeu qui aura manqué sa cible, une ! The Alters est partout et son éditeur 11bits est accessible en quelques clics, raison pour laquelle ce Children of Morta est ressorti de mon back-log après des années à y prendre la poussière.
Après une vingtaine d'heures passées à manchonner du corrompu dans les ratiches, voici mon avis sur cette excellente surprise de 2019 que j'avais injustement boudé.
Rogue-lite friendly
En arrivant dans le domaine familial, on retrouve le nid douillet du rogue-lite classique : des personnages à débloquer au fil des morts, des améliorations à engranger contre espèces, des variables d'environnements à bouger, des buffs temporaires et tout le nécessaire usuel. Des plus grands du genre, il ne touche que quelques aspects. L'aléatoire est tout de même moins large que dans un Isaac et la jouabilité dans le hub de départ plus faible que celle d'un Hadès (on ne peut pas se déplacer dans la maison, juste assister à certaines scènes).
Ici, on parcourt les mondes (trois) au gré des progrès faits avec non pas un, mais six protagonistes à contrôler selon son désir mais aussi la contrainte organique de la fatigue : envoyer trois fois en run un personnage lui fera perdre pour une run un pourcentage de ses capacités. Une mécanique intéressante obligeant le joueur à sortir de sa zone de confort, souvent atteinte dans d'autres rogue-lite une fois la chance maîtrisée (Hadès et son choix d'arme de départ).
La famille Madrigal
Le personnage principal ici n'est pas John le père de famille courageux et héros générique épée-bouclier-charge, mais sa famille et ses membres. Comme dans Encanto, tous sont tributaires d'une responsabilité, celle d'être les gardiens d'une forêt. Au fil de l'histoire et des runs, on comprendra mieux les dynamiques entre les membres et leur évolution mises en scènes dans la maison est parfaitement intégrée.
Les histoires, celles de la famille et celle du monde, sont imbriquées à faible niveau mais correctement exécutées. Simples, graves sans être pompeuses, touchantes sans en faire des tonnes sur les violons, ces histoires sont celles des grands récits, contenues ici dans un petit. Ce n'est pas beaucoup, mais c'est un beau travail que nous a proposé Dead Mage.
Terriblement efficace
En abrégé (c'est la classe) : Children of Morta est un rogue-lite réduit à sa plus simple expression, avec les recettes éprouvées, servi par un pixel-art magnifique et une histoire simple mais pas bête et surtout parfaitement exécutée. Un indispensable pour tout adepte du genre qui n'a pas beaucoup de temps (histoire principale bouclée en 40h ici).