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Développé par Jump Over The Age à qui l’on doit l’exceptionnel In Other Waters, publié par Fellow Traveler et illustré par Guillaume Singelin, Citizen Sleeper est un RPG narratif dans lequel on incarne un Sleeper en fuite et qui se retrouve échoué sur une station spatiale sans foi ni loi située aux confins d’une société capitaliste interstellaire.


Vous allez me demander ce qu’est un Sleeper et vous aurez bien raison, à la base, un Sleeper est une copie de la conscience d’une personne et qui est ensuite vendue en servitude à une société pour que la personne « d’origine » puisse vivre une vie plus heureuse.


Etant bel et bien la propriété de ladite corporation, Essen-Arp, elle cherche à nous retrouver afin de retrouver son bien et pour espérer survivre, il faudra explorer la station, bien choisir nos amis, fuir notre passé pour mieux aborder notre avenir dans ce jeu inspiré des jeux de rôle plateau.


Citizen Sleeper en reprend le principe de placement de dés dans zones nous permettant d’effectuer différentes actions. On hérite d’un jeu de plusieurs dés dont les valeurs seront aléatoires et peuvent aller de 1 à 6.


Citizen Sleeper où l'éloge d'une machine brisée 3

A chaque début de cycle, on en aura un certain nombre et il conviendra de tous les utiliser avant de passer au cycle suivant afin d’en obtenir de nouveaux. le nombre de dés dépendra de notre état de fonctionnement qui déclinera un peu plus tous les jours.


Logiquement, plus la valeur du dé est élevé est meilleure sera la chance de réussir l’action que l’on tentera d’effectuer. Un 6 équivaudra quasiment à une réussite critique de notre action. Il nous permettra d’éviter des échecs d’action qui entrainent parfois des pénalités et autres malus.


Il y a différentes actions que l’on pourra effectuer et certaines seront plus ou moins difficiles en fonction soit des particularités du Sleeper que l’on a choisi, soit des conséquences de nos précédentes actions et autres choix narratifs.


Placer un 1 sur une action difficile entrainera presque forcément un échec. Utiliser des 3 ou 4 nous donnera 25% de chance de réussite critique, 50% de réussite normale et 25% d’échec. C’est là qu’il faudra bien faire attention à ce que l’on souhaite entreprendre comme action.


Sachez toutefois que les 1 et 2 sont malgré tout très utiles dans Citizen Sleeper comme je vous l’expliquerai plus loin dans ce test.


Demanufacture

Citizen Sleeper ne se contente pas seulement de placer des dés et d’attendre de voir le résultat de l’action en espérant que le résultat soit positif. Il nous place dans une aventure palpitante sur une conscience attachée à une machinerie complexe et qui tente de trouver sa place dans l’Erlin’s EYE


Comme on peut le voir, les différences ne sont pas légions et on aura souvent droit à un bonus et à un malus dans certains types d’actions spécifiques. Ces valeurs auront donc une influence sur la valeur des dés et sur la possibilité d’avoir accès à des actions plus complexes.


Citizen Sleeper nous plonge dès lors immédiatement dans une introduction rondement bien menée avec tout ce qu’il faut de tutoriel pour bien appréhender la suite des événements. On y trouvera également notre tout premier travail ainsi que notre premier abri.


On comprendra très vite que tout ceci est temporaire et qu’il falloir se débrouiller par nos propres moyens sous peine d’attirer des ennuis à notre tout premier bienfaiteur.


C’est ici que l’on va faire connaissance avec une autre subtilité du jeu à savoir notre condition et notre réserve d’énergie. En tant que corps synthétique affublé d’une conscience qu’il rejette comme une greffe qui a du mal à prendre sur un corps étranger.


De fait, notre corps se dégrade de façon constante et il faudra le réparer grâce à des stabilisateurs que l’on trouvera sur le marché ou chez un médecin qui semble être drôlement bien au courant de nos caractéristiques et autres fonctionnalités.


H-K (Hunter-Killer)

L’énergie nous permettra de survivre tout simplement à l’instar de la nourriture et de la faim. Regagner de l’énergie sera primordial pour rester en vie et on pourra le faire de différentes manières. Soit on ingère de la nourriture, soit on se recharge dans notre abri ou encore par le biais d’actions dédiées.


Citizen Sleeper est un brillant mélange de jeu de rôle et d’un Visual Novel du plus bel effet avec une histoire complexe et passionnante. Le jeu se déroule en cycles où il faudra placer nos dés dans ces actions afin de les effectuer.


Il y a un sacré panel d’actions avec des petits boulots nous permettant de gagner de la nourriture et des crédits, des investigations, du travail parfois périlleux mais très lucratif ou encore de la construction de vaisseaux tout en passant par de la garde d’enfant.


Cependant, il en existe une autre qui prend la forme d’un hacking à proprement parlé de la station spatiale en s’attaquant à différents nœuds nous permettant d’obtenir des informations sur des cartels ou encore des objets rares nécessaires pour en débloquer d’autres après avoir discuter avec un habitant particulier.


C’est dans ces phases de hacking que les dés 1 ou 2 seront le plus utiles car ils permettent de récupérer les données des nœuds de différents types dont je ne parlerai pas histoire de ne pas divulgâcher la surprise.


Ces phases se déroulent en même temps que le temps de jeu normal si ce n’est que l’on envoi directement notre conscience dans le système de l’EYE qui cherchera à se défendre en nous envoyant des chasseurs.


Plus on utilisera le hacking et plus on aura de risques de se faire attaquer et ainsi perdre pas mal de points de conditions. Essen-Arp sera également de la partie comme antagoniste avec l’envoi de chasseur de primes à nos trousses qu’il faudra semer.


Citizen Sleeper propose une aventure plus ou moins linéaire où il faudra faire des choix à certains moments clés du jeu un peu comme dans un Visual Novel. Ces choix auront une incidence directe sur le déroulé de notre aventure et sur sa finalité.


The Ring

Un peu à l’instar de la vraie vie, certaines journées seront plus pourries que d’autres avec des dés moisis et des répercussions de nos choix. Fort heureusement, il sera possible d’améliorer nos compétences grâce à un système d’upgrade intégré à notre corps synthétique.


Pour récupérer des points d’upgrade, on va devoir réussir des missions qui nous seront proposées par les principaux habitants de l’EYE. Pour les terminer, rien de plus simple, suivi le tracker intégré au jeu ou donnez le bon nombre d’objets au personnage.


Cela nous permettra de gommer les premiers malus et rendra bien meilleures nos futures journées avec de meilleurs tirages possibles.


Citizen Sleeper est vraiment spécial dans la mesure où il nous fait vraiment ressentir ce qui nous arrive lorsque l’on débarque dans une nouvelle ville et où l’on devra se faire une place et faire connaissance avec de nouvelles personnes.


On arrive seul et affamé, pas de problème! Il va nous suffire d’aller au marché et de dépenser nos maigres économies en nourriture. Comme les Sleeper ne sont pas légions et que l’on ne passera pas inaperçu, on fera très vite connaissance avec pas mal de monde au grès de nos déambulations dans la station.


Les rencontres s’enchainent ensuite assez vite avec les principaux personnages du jeu et aura ainsi la possibilité de vivre des aventures spéciales avec eux.


On pourra ainsi choisir si l’on se fait aider par un cartel ou par un autre, si l’on fait confiance au docteur que l’on a vu au tout début et bien d’autres interactions toutes plus intéressantes les unes que les autres.


Il y a certes les relations que l’on aura avec les autres mais également celle entre notre esprit et ce corps d’emprunt qui tentera pas tous les moyens de se refuser à nous. C’est bien la toute première fois que je vois ce concept poussé aussi loin et de façon aussi brillante que ce soit dans un jeu vidéo même si l’on ne pourra pas considérer cela comme de la science fiction.


On avait déjà eu droit à une réflexion similaire dans In Other Waters ou dans l’excellent SOMA mais on atteint un niveau encore inégalé dans ce jeu.


L’écriture et la qualité du récit dans Citizen Sleeper étant particulièrement excellente, on se surprend à réfléchir bien des heures voir des jours après la fin de notre périple à ce qu’il nous apporté et aux réflexions induites de ces quelques heures de jeu.


A Quiet Place

Citizen Sleeper fait également la part belle à la vie de tous les jours de la station avec des rencontres inopinées et parfois touchantes avec par exemple un père et sa fille adoptive que l’on gardera le temps qu’il travaille.


Le tout début de l’aventure est particulièrement marquant avec la phase de découverte des différentes factions qui la compose, de leurs intérêts respectifs mais aussi des drames qui s’y déroulent.


Plus on aura de liens avec certains endroits et plus on aura la possibilité de débloquer d’autres situations et autres actions résultant directement de notre affinité avec certains personnages.


C’est toujours un régal de débloquer ces scènes et d’autres gros plans sur l’histoire et sur l’univers créées pour l’occasion. Forcément, leur accès dépendra de nos choix ce qui devrait motiver la plupart des joueurs à recommencer l’aventure à plusieurs reprises.


La progression narrative de Citizen Sleeper se fait de façon fluide avec des situations obligatoires que l’on devra affronter mais également en utilisant notre argent afin de débloquer des zones plus éloignées.


La narration est particulièrement remarquable avec une réelle qualité d’écriture et d’excellents personnages principaux et secondaires à qui l’on tient et auxquels on s’attache facilement.


L’aspect cyberpunk y est bien mis en avant avec ce que cela peut impliquer de modifications de corps et de dérives sur les esprits à l’instar ce qui arrive aux Sleepers par exemple.


Citizen Sleeper n’hésite pas à nous faire nous questionner sur les souvenirs que l’on entre apercevoir à certains moments de l’aventure. C’est subtil et bien amené mais il nous sera toujours rappelé notre passé, certes par procuration, et ce que l’on souhaite désormais en faire.


Le futur décrit par Citizen Sleeper est sombre, sale mais il est également beau et excitant à découvrir. Notre réveil est certes compliqué et violent après notre fuite mais notre avatar ne sera jamais à court d’idées pour enfin devenir libre.


Techniquement, Citizen Sleeper est au top avec une réalisation certes sobre en ce qui concerne les décors et les éléments en 3D mais le reste est vraiment sublime.


A Therapy For Pain

Les dessins de Guillaume Singelin y sont pour beaucoup et on hâte de découvrir le futur artbook qui, on l’espère, sortira à la sortie du jeu.


L’ambiance sonore est également remarquable avec une bande son en parfaite osmose avec les thématiques et sur ce que l’on pourrait s’attendre si l’on débarquait dans une stations spatiale inconnue.


Citizen Sleeper est intégralement en ANGLAIS et le moins que l’on puisse dire et que le niveau requis pour bien appréhender et comprendre comme il se doit l’histoire est plutôt relevé.


Rien de bien insurmontable pour peu que vous disposiez d’un niveau correct et d’un amour immodéré pour les titres de SF en anglais mais cela peut clairement constituer un frein à l’achat du jeu.


Au niveau des problèmes, j’ai remarqué quelques soucis de fautes ici et là mais également de certains textes qui étaient difficilement lisibles sur une texture blanche ou orange dans certains noeuds.


Rien de bien grave et tout devrait rentrer dans l’ordre une fois que le jeu sera disponible sur les magasins virtuels officiels.


Sachez que le jeu est disponible sur Steam mais aussi sur le Game Pass ce qui devrait pas mal l’aider en matière d’exposition. Il sera également disponible sur Nintendo Switch et pour avoir vu le résultat sur une Switch OLED, je vous conseille de vous le procurer par ce biais.


La durée de vie est correcte avec quelques heures nécessaires pour en voir la fin mais ce serait occulté toutes les possibilités que l’on aura pas encore vu car oui, le jeu est fortement rejouable non seulement avec une autre classe mais surtout avec de tous nouveaux choix!


Citizen Sleeper est un jeu exceptionnel qui réussi le pari d’améliorer l’expérience narrative que l’on avait pu vivre en tant qu’IA et notre plongeuse perdue dans d’autres eaux. La thématique est ici encore plus forte et magnifiée par de très nombreuses interactions avec une foultitude personnages attachants.


Difficile de ne pas considérer ce jeu comme mon potentiel GOTY au moment où je rédige ce test tant il apporte une brise nouvelle dans un océan de jeux cyberpunk mais qui oublient bien vite ce que toutes inspirations impliquent réellement sur l’humain derrières toutes ces morbides modifications.


Certains de nos choix seront lourds de conséquence et on pourra se demander si c’est notre raisonnement logique et empathique d’humain ou alors notre instinct de survie digne du pire virus informatique qui doit prendre le dessus sur l’autre.


Doit on se libérer de cette carcasse obsolète et qui est destinée à péricliter pour aller vivre pour l’éternité dans un réseau ou est-ce que l’on embrasser notre propre date limite de stabilisation?


Personnellement j’ai fait mon choix et j’ai hâte de découvrir d’autres dénouements possibles. D’ailleurs j’y retourne, See You Cyber Space Cowboy!

LoutrePerfide
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le 4 mai 2022

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