Depuis des années, le genre RPG japonais se meurt et se standardise, les studios nous servant des jeux occidentalisés, action RPG sans histoire ou des niaiseries de visual novels, convaincus par les actionnaires que l'américanisation leur apportera à coup sûr des recettes supplémentaires. Les meilleurs (ou pire) exemples sont Final Fantasy XV puis XVI. Mis à part les quelques références au Mythe Final Fantasy, il ne reste plus grand chose de la folie de ces jeux qui tentaient de nous surprendre à chaque nouvel opus. C'est avec beaucoup de déni (RIP Final Fantasy Versus XIII) qu'on voit cette licence culte mourir et l'audace s’evaporer devant l'argent.
C'est donc plus qu'à contre courant, qu’une équipe française décide de dépoussiérer le tour par tour pour en faire un des meilleurs JRPG de tous les temps. Pour les studios nippons, c'est le rapt du siècle, nul doute que des réunions de crise ont eu lieu chez Square Enix et autres.
Venons-en au jeu.
J'ai toujours du mal à faire une critique d'un chef d'œuvre, déjà pour ne pas spoiler et ensuite parce que la symbiose des éléments s'explicite difficilement.
Bien entendu, chef d'œuvre ne veut pas dire parfait en tout point mais parfait même dans ses défauts qui font sa singularité et son charme. Oui il y a des collisions dans le parcours, le menu des pictos et des luminas est bien trop lourd, il y a des bugs de sons, de chargement, des ellipses temporelles, les expressions des personnages sont parfois rigides, à l'inverse de leurs yeux, et biens d'autres soucis anecdotiques pour une petite équipe de développeurs.
Le résultat est là. La symbiose des éléments est comparable à celle de Nier Automata, tous les aspects du jeu ne font qu'un. Le gameplay, la musique, l'histoire, le design, les personnages vivent en osmose pour en faire une œuvre d'art.
Pas de délire woke, juste un jeu de passionnés pour les passionnés.
Merci Sandfall