C'était bien, je dirai même très bien à partir de la fin du deuxième acte... mais de là à dire que c'est le meilleur JRPG à être sorti, voire même de l'un des meilleurs jeux au monde ? Je n'en suis pas entièrement convaincu.
I came for copper and I found gold
Clair Obscur: Expedition 33, c'est le jeu avec un nom de merde (bravo à l'équipe marketing de vouloir plomber le jeu avant même sa sortie) et l'histoire d'un personnage bobo sans réel charisme nommé Gustave ou Gugusse comme j'aime l'appelé (là aussi, bravo au scénariste et au chara designer pour leur INCROYABLE travail) qui avait tout pour me déplaire dès les premières minutes de jeu.
Et pourtant, au bout d'une petite heure, le titre arrive à convaincre sans trop de peine. C'est beau, que ce soit d'un point de vue technique ou artistique. L'OST ? Excellente et originale pour un JRPG. Même chose pour le gameplay, exigeant et qui offre de nombreuses possibilités au joueur. Et que dire des derniers moments du scénario, si ce n'est que c'est maitrisé de bout en bout.
Pour un premier jeu, on ne peut qu'être admiratif du boulot de Sandfall Interactive. Petit point bonus d'ailleurs pour avoir su puiser l'inspiration nécessaire dans les meilleurs œuvres de la pop culture de ces 20 dernières années et de se l'être appropriée à sa manière.
We were on the verge of greatness...
Mais voilà, j'ai beau avoir aimé le jeu... Il y a quand même certains trucs qui m'ont déplu.
A commencer par le système de sauvegarde, entièrement automatique. Je ne vais pas m'étaler là dessus, mais dans un jeu où le joueur est libre de créer ses propres builds, c'est un peu naze de ne pas pouvoir sauvegarder manuellement. Surtout qu'il est possible de 'trigger' la sauvegarde automatique simplement en changeant le costume ou le picto d'un perso dans les menus du jeu.
Et en parlant de menus, ceux-ci sont assez chiants à prendre en main et peu ergonomique. Il faut bien quelques heures avant de s'y faire complètement.
Mention spéciale également aux rares séquences de plateformes qui sont justes pénibles pour un jeu qui n'est pas du tout adapté pour ce type de gameplay. Assez anecdotique cela dit vu que ça ne représente que 30 minutes de jeu (sur un total de 27-28 heures), mais rageant quand on y est confronté.
Alors oui, j'avoue que c'est du chipotage à ce niveau-là, mais tout de même légitime pour avoir pester dessus plusieurs fois (et je suis presque sûr de ne pas être le seul à ce niveau-là).
Là où ça pardonne moins, c'est le scénario et les personnages. Pour les personnages, mouais... Rien de dingue à ce niveau-là ; ils peuvent juste se vanter d'avoir une belle plastique, surtout en maillot de bain. N'est-ce pas, Sciel ? <3
Le scénario s'en sort mieux, mais il faut vraiment attendre la fin de l'acte 2 avant que ça décolle. A ce niveau-là, seule la première heure de jeu et la fin de l'acte 1 ont réussi à me captiver. Le reste, c'est 20 heures de promenades dans un monde sans énormément de lore (à moitié justifié par le scénario, je suis gentil) avec la moitié des décors qui finissent par tous se ressembler (des débris de villes ou autres lieux flottants dans les aires).
A noter que le jeu ne dispose pas d'une mini map ; pas trop problématique pour la plupart des lieux, mais ça n'aurait pas été de refus pour les 3-4 premiers donjons du jeu qui sont difficiles à explorer, la faute à un level design à base de falaises qui empêche de se repérer facilement dans les lieux qu'on explore.
Et puis finalement, le gameplay à base d'esquive et de contre. Excellent en tant que tel, mais beaucoup trop axé sur les réflexes et pas assez sur la stratégie. En gros, j'ai eu l'impression de jouer à un jeu de rythme et non à un RPG pendant 90% de l'aventure.
L'équilibrage entier tourne autre de votre sens du rythme, à tel point que le contre est la seule stratégie réellement viable pendant 20 heures (au risque de passer plus de 5 minutes sur chaque combat de mob si on ne le maîtrise pas). Ajouter à cela une camera pas toujours bien placé pour contrer les coups adverses, certaines attaques de mobs en bullet time ou qui s’enchaînent beaucoup trop vite pour être esquivées et quelques environnements mal éclairés... peu importe votre niveau, votre équipement ou votre build, vous allez morfler sans pouvoir faire quoi que ce soit..
Vers la fin du jeu, lorsqu'on a enfin la possibilité de faire de bons builds avec ses persos, on peut légèrement relâcher la pression en se contenant d'esquiver. L'équilibrage par également en sucette dès le début de l'acte 3, lorsqu'on débloque le picto qui permet de faire plus de 9999 de dégâts. Les combats de mobs sont vite expédiés, ce qui n'est pas une mauvaise chose en soit, mais le gameplay perd un peu de son identité pour le coup.
... we were this close!
En vérité et contre toute attente, j'ai beaucoup aimé Clair Obscur, mais il manque ce 'je-ne-sais-quoi' qui fait la différence entre les bons jeux et les grands jeux. Je peux comprendre la hype autour du titre de Sandfall ; un JRPG qui sort des sentiers battus, avec des personnages adultes et un univers qui n'est pas une énième redite des univers médiéval fantastique japonais (ou même occidentaux pour le coup), mais ouais... il manque un truc pour me faire oublier les défauts du jeu.
En l'absence de GTA VI, je pense qu'il a toutes ses chances de devenir le GOTY 2025. Pas forcément parce qu'il en a la carrure, mais parce qu'il n'y a rien de réellement meilleur à l'horizon cette année. On verra bien d'ici quelques mois...