Jackpot assuré!

On incarne donc une personne qui se retrouve enfermée dans une cellule en piteux état avec une machine à sous et un distributeur automatique. Il nous faudra rembourser nos dettes à la fin de chaque manche avec une somme de plus en plus élevée à rembourser.

Le but de Cloverpit est très simple, on va devoir jouer avec une machine à sous sur plusieurs tours afin de gagner avec plus ou moins de chance une somme d’argent déterminée à l’avance. Si on y parvient, on survit, sinon…

A l’instar des jeux mondialement connus cités plus haut, il y a toute une dimension narrative meta dans Cloverpit. Il y sera question de souffrance, de manipulation et d’orchestration de la dépendance au hasard à notre instinct primaire de survie.

Sans vouloir trop en dévoiler, sachez qu’il vous faudra pas mal de runs afin de débloquer des aides à votre progression que l’on va appeler ici les charmes et qui vous donneront des bonus passifs ou actifs. Le principe de ce genre de productions commence à être rodé désormais, mais il est toujours aussi efficace.

CloverPit – This Broken Machine

Dans Cloverpit, le gameplay est d’une simplicité trompeuse : on dépose des pièces dans la machine, on fait tourner la manivelle et on prie très fort un gain substantiel. Forcément, tout ne se passera pas comme on l’espère et il faudra faire un hasard qui fait souvent mal les choses!

À chaque tour, on aura la possibilité d’acheter des charmes ; certains boostent la chance, une bible qui éloigne les nombres maudits, ou un pot d’urine qui multiplie vos gains sur les icônes jaunes. Finfin le dauphin!

Certains de ces charmes offrent des résultats spectaculaires et ils peuvent avec un peu de chance et de prévision nous aider à engranger de bons bénéfices. Il y aura des combinaisons de charmes plus ou moins efficaces et ce sera à nous de les découvrir.

CloverPit est très (trop?) axé sur la RNG, de fait, nos premiers tours sont souvent difficiles, avec de faibles gains, des tours pour rien et une dette qui semble impossible à éponger. On aura vite fait de se plaindre de l’injustice de cette cellule et de notre situation, mais ce serait à tort!

Même s’il est vrai que le hasard est omniprésent, il faut jouer à CloverPit comme les développeurs souhaitent que l’on joue à leur jeu. C’est vital si l’on souhaite non seulement s’amuser, mais aussi survivre. Optimiser ses premiers tours est primordial, quitte à abandonner des runs afin d’obtenir les bons charmes d’entrée de jeu.

Hey, Are you Alright ?

Dans CloverPit, on dispose de tickets que l’on va utiliser pour acheter des charmes aux distributeurs automatiques présents dans votre cellule. Les charmes constituent le moteur du jeu avec des effets puissants qui vont booster notre chance, modifier le comportement des rouleaux de la machine ou encore débloquer de nouvelles interactions avec la machine à sous.

Contrairement aux autre roguelite, il n’y a pas de méta progression ici. On recommence à zéro à chaque fois sans ticket bonus. Au fur et à mesure de nos runs, on débloquera de façon définitive des charmes (pensez à aller aux toilettes pour en débloquer 2 d’ailleurs) et on aura un assortiment aléatoire de ces charmes à chaque nouvelle partie.

On comprendra très vite dans CloverPit que certaines stratégies sont plus efficaces que d’autres et il nous incombera de faire des runs test pour comprendre les différents rouages de ces charmes. À chaque fin de remboursement, on aura droit à un coup de fil mystérieux.

Quelqu’un nous proposera différents bonus spécifiques qu’il sera possible de modifier moyennant un ticket. Ce sont des aides précieuses à notre survie, mais on finira par se demander qui est au bout du fil et qu’est-ce qu’il nous veut concrètement.

Cloverpit est un jeu qui va nous faire débloquer d’autres éléments un peu plus tard, comme des clés. Celles-ci nous permettront d’ouvrir des tiroirs afin de débloquer d’autres éléments dont je ne spoilerais rien.

666 the Number of the Fix

Cloverpit mettra également à notre disposition une sorte de terminal où l’on pourra découvrir tous les charmes que l’on aura débloqués. Une sorte de pokédex du jeu de hasard! On aura droit à la description ainsi que les bonus octroyés par les différents charmes.

Il existe énormément de façons de gagner (ou de perdre) de l’argent avec la machine à sous. On peut avoir de la chance et gagner le jackpot, réunir tout un écran de cerises ou encore afficher le terrible 666 qui nous fera perdre tout l’argent gagné lors de ce tour.

On retrouvera les symboles suivants: Citron, Cerises, Trèfles, Cloches, Diamants, Trésors, 7. On pourra ainsi gagner en les trouvant en lignes, en diagonales et en ajoutant des multiplicateurs provenant des charmes.

Cloverpit ne semble pas tricher si ce n’est au début afin de nous faire obtenir les succès de Jackpot ou de 666. Je n’ai pas remarqué de tendance à la triche du jeu, même si certains runs semblent voués à l’échec assez rapidement.

Malgré son concept simple, il y a une vraie profondeur dans le jeu. Il y a toujours quelque chose de nouveau qui arrive et on finit par se faire happer par la boucle de gameplay. On reste toutefois un peu en dessous de Balatro à mon humble avis qualitativement, mais le résultat reste excellent.

Lucky Charms

Cloverpit dispose de graphismes assez lowpoly du plus bel effet. Le style est très proche de ce que l’on peut retrouver dans les vieux d’horreur de l’époque 3dfx à la Quake et le fait de se déplacer à la première personne accentue ce sentiment.

Cocorico pour la bande son! Celle-ci est réalisée par Clement Panchout et ne contient que 3 titres plutôt sympathiques. L’ambiance est assez rythmée et donne immédiatement le ton de ce qui nous tombe dessus. Vous pouvez vous les procurer directement sur son Bandcamp au prix de 5€.

Cloverpit dispose d’un excellent sound design avec les différents bruits de machines et forcément, le doux bruit du Jackpot nous donnera entière satisfaction. L’ambiance reste toutefois assez feutrée, loin du brouhaha d’un Las Vegas par exemple.

Le jeu tournera sur des configurations modestes, ce qui est fort logique vu le design choisi. Je n’ai pas rencontré de gros bugs même dans ma version preview. Certains joueurs semblent, cependant, rencontrer un problème de fuite mémoire, soyez prévenus.

Cloverpit dispose d’une excellente durée de vie avec environ 8 heures pour en voir le bout et comptez plus de 20 heures pour tout débloquer au niveau des succès. C’est excellent vu le prix demandé et je vous invite à ne pas aller consulter de guide au début afin de mieux vous imprégner des concepts et de la logique du jeu.

The Piss Jar

Cloverpit est un jeu frustrant et qui vous fera hurler votre désarroi face à votre écran après des défaites non méritées. Il n’est pas parfait mais ce qu’il fait, il le fait admirablement bien. Il y a fort à parier qu’il divise les joueurs sur son aspect meta.

L’histoire n’est clairement pas le fort du jeu malgré la présence de fins optionnelles. Il n’invente rien et il risque de perdre tous ceux qui détestent les pourcentages et les calculs de probabilité. Le jeu reste logique malgré son côté aléatoire, on peut forcer sa chance si l’on sait où aller.

Il y a 30 succès Steam à débloquer dans Cloverpit et ils sont plutôt complexes à débloquer. il faudra faire pas mal de parties pour les débloquer. Certains nécessitent certaines conditions difficiles à réunir, soyez prévenus!

Le jeu est disponible directement en français dans les interfaces et j’ai trouvé la traduction excellente. Il est estimé compatible avec le Steam Deck mais je n’ai pas testé de mon côté.

Au final, Cloverpit est un jeu qui semble chaotique et pernicieux de prime abord, mais il recèle de bonnes idées et, pour peu que vous lui donniez une chance, remplira le vide laissé par votre conquête de Balatro.