Crisis Core, ou comment ne pas raconter ce que l'on est censé raconter.

C'est pas un bon jeu. Non, c'est pas un bon jeu.
Enervant, frustrant, décevant, voilà les maitres mots pour qualifier Crisis Core : Final Fantasy VII, alias le jeu qui passe complètement à côté de ce qu'il aurait du raconter.
En premier lieu, Crisis Core, c'est un gameplay de merde. Rigide au possible, ce A-RPG demandera au joueur (lorsqu'il daignera ne faire que l'histoire principale) de se glisser à longueur de temps dans le dos de l'adversaire pour lui asséner des coups critiques, tuant quasiment instantanément tout difficulté et mettant en valeur la quasi-absence de pattern des différents boss.
En plus de taper comme un autiste sur des ennemis qui souvent n'attendent que leur mort, Crisis Core met aussi en place le système de l'OCN, qui, grâce à une roulette, permet d'activer des limites, des invocations ou d'augmenter de niveau.
Mais à quoi bon quand l'OCN se repose purement sur du hasard complet ? Qu'il se déclenche absolument n'importe quand, parfois deux fois dans un combat contre 3 clampins, et parfois jamais contre des boss à 45K pvs ? (dans les missions, bien sur) A quoi bon quand les niveaux augmentent quand ils veulent, tuant tout l'intérêt d'un xp et d'une courbe de progression du personnage ? (Bah oui à quoi bon xp, c'est au petit bonheur la chance, après tout), OCN qui rend d'ailleurs souvent caduque l'intérêt de 99% des matérias (pourtant nombreuses), matérias dont la seule utilité finit par servir de boost de stats pour Zack, grâce aux missions/quêtes annexes effectuées.


Et les quêtes annexes, parlons-en. Parfait game breaker disponible trop tôt dans le jeu, les quêtes, au nombre exceptionnel de 300, s'articuleront essentiellement autour d'un train-train "chercher boss dans map" sans même prêter attention au scénario de la mission tant celui-ci est plus qu'anecdotique. Et c'est en réalisant peu à peu ces missions qu'on finit par atomiser le peu d'équilibre et de difficulté qu'a le jeu, rendant Zack de plus en plus invincible durant la quête principale, chaque combat devenant un pur moment de rigolade. (Les deux formes du boss final étant vaincues pour moi en moins de 3 minutes alors que j'avais effectué à peine 60% des missions. Plutôt honteux.)


Quête principale d'ailleurs ridicule à souhait, desservie par une mise en scène absolument sans impact tuant dans l'oeuf la plupart des moments dramatiques des 7 premiers chapitres du jeu, avec au milieu des scènes cultes mises là pour être cultes mais n'ayant aucune justification scénaristique réelle. (je pense notamment au fight Genesis vs Angeal vs Sephiroth)
Le reste du temps on a ici une jolie fable emo avec au milieu un angst teen métrosexuel et une copie d'Auron aussi angst que le reste qui font au final face à un Zack décidément touché par le syndrome de la débilité profonde en début de jeu.
C'est que bien trop tard que le jeu décide finalement de se réveiller de son état catatonique causé par divers poèmes dont on se fout éperdument et une histoire de dégénérescence qui n'intéresse personne vu qu'elle concerne des personnages qui n'ont au final rien à faire là, et d'aborder Nibelheim.
Et là, exception faite de la trop grande importance donnée à l'emo roux gay Genesis, le jeu reprend ce dont il aurait du parler depuis le départ : La descente aux enfers de Sephiroth, de Cloud et de Zack.
Reprenant efficacement les scènes clés de cet arc dans le jeu d'origine (en même temps difficile d'en demander plus à Tabata tant il a montré maintes fois dans ce jeu que c'est un pitoyable conteur), le jeu finit enfin par faire en sorte que ses personnages dégagent un peu de charisme et les scènes un peu d'intensité (le combat contre Sephiroth étant superbe, bien que toujours beaucoup trop simple) pour ensuite débouler sur un chapitre 9 où Zack crève l'écran pendant quelques scènes avant de retomber dans les travers du jeu, c'est à dire un mini-jeu sortant de nulle part et absolument pas justifié par le scénario, prenant trop grande place durant le chapitre.


Bref, c'est ça Crisis Core, un jeu à côté de ses pompes, au gameplay mauvais et à la mise en scène pitoyable.
Un monument de l'overhype inutile qui a contribué au fait qu'un manche comme Hajime Tabata fasse preuve de son incompétence plus tard sur The 3rd Birthday, Final Fantasy Type 0 et bientôt Final Fantasy XV.


Square Enix est quand même bien dans la merde.

Zoroaster
3
Écrit par

Créée

le 18 oct. 2016

Critique lue 1.4K fois

4 j'aime

Zoroaster

Écrit par

Critique lue 1.4K fois

4

D'autres avis sur Crisis Core: Final Fantasy VII

Crisis Core: Final Fantasy VII
Sami_Matt_Tuck
10

De l'art ! non on peut tout justifier par l'art mais ça c'est la perfection

Tout d'abord plaçons le contexte, l'histoire se déroule quelques années avant le final fantasy 7 premier du nom sorti le 17 novembre 1997, L'histoire tourne autour du jeune zack fair, membre du...

le 16 oct. 2013

11 j'aime

Crisis Core: Final Fantasy VII
Jben
3

Critique de Crisis Core: Final Fantasy VII par Jben

Crisis Core permet de se replonger un peu dans l'univers de FF7. Si certaines scènes sont agréablement revisitées, beaucoup d'autres sont massacrées par une mise en scène riche en bouffonneries et un...

Par

le 7 août 2010

8 j'aime

1

Crisis Core: Final Fantasy VII
Red13
6

Le poids de la filiation

Amorcer cette critique de Final Fantasy – Crisis Core, c’est avant tout revenir en 1997. Là où tout a commencé. Le 17 Novembre 1997 sortait sur PlayStation première du nom Final Fantasy VII. Je vous...

le 3 oct. 2018

7 j'aime

7

Du même critique

Crisis Core: Final Fantasy VII
Zoroaster
3

Crisis Core, ou comment ne pas raconter ce que l'on est censé raconter.

C'est pas un bon jeu. Non, c'est pas un bon jeu. Enervant, frustrant, décevant, voilà les maitres mots pour qualifier Crisis Core : Final Fantasy VII, alias le jeu qui passe complètement à côté de ce...

le 18 oct. 2016

4 j'aime

Kill la Kill
Zoroaster
7

Faut être fashion dans la vie

Trigger. Aaaah, Trigger. Studio créé via Gainax, suite à de la hype qu'était Tengen Toppa Gurren Lagann. Une série folle, décalée, mais néanmoins non sans ambitions scénaristiques et thématiques...

le 9 oct. 2017

1 j'aime

Gurren Lagann
Zoroaster
7

Quand on veut, on peut.

Aaah, TTGL. série d'Hiroyuki Imaishi (Kaiba, Dead Leaves, Panty & Stocking, Kill la Kill), on peut dire qu'elle a rencontré un franc succès à travers le monde. Aujourd'hui, nombreux sont ceux qui...

le 21 sept. 2017

1 j'aime