Cult of the Lamb ne révolutionne rien et propose une formule finalement assez simple. Mais il le fait avec cohérence, une direction artistique très réussie, un univers irrésistible et en soignant le moindre détail. Bref le résultat est quasi irréprochable.


On se retrouve donc avec deux phases de jeu :

- d'un côté un Zelda-like (dans l'esprit du Zelda de l'ère 8/16 bits s'entend, la roulade en plus et une maniabilité évidemment plus agréable), mâtiné de rogue-lite mais de manière quasi anecdotique. On affronte ennemis et boss et on collecte des ressources.

- de l'autre un petit jeu de gestion de sims - enfin de cultistes dans le cas présent : il s'agit de pourvoir à leurs besoins (matériels et spirituels) pour qu'ils génèrent en retour la foi qui va nous permettre de développer nos capacités de combat. Développer son culte est un vrai bonheur : qu'il s'agisse des bâtiments à construire, de leur préparer à manger ou de se perdre dans les nombreuses options cosmétiques et la personnalisation de ses fidèles.


Evidemment les deux phases de jeu se répondent, y compris sur un mode négatif car le temps est une ressource à partager entre ces deux aspects et multiplier les revers dans l'un aura des répercussions dans l'autre, principalement en raison du temps perdu en cas de morts répétées (les cultistes vieillissent et meurent et d'ici là il faut bien les nourrir).


Graphiquement le jeu est très mignon et il exploite à merveille cet aspect (de nature à dédramatiser) en poussant le contraste avec son univers, certes parodique, mais parfois assez malsain dans les options proposées.

En incarne ici stricto sensu l'agneau sacrificiel (le dernier de son espèce !) et on se retrouve sauvé et enrôlé par une déité captive pour fonder un culte et lui venir en aide en contrepartie.

Et s'il est un point que je n'ai volontairement pas évoqué plus haut c'est l'importance de nos cultistes en tant que ressource : d'une part parce qu'on peut les sacrifier directement pour en retirer divers bénéfices mais surtout parce qu'on va dessiner les contours moraux de notre culte tout au long du jeu via des décrets mutuellement exclusifs (un peu comme les doctrines d' un Civilization), avec des conséquences sur le style de jeu et sur sa tonalité.


Au final Cult of the Lamb est dangereusement addictif : des boucles de gameplay courtes (10-15 minutes) et des options de personnalisation qui créent un fort attachement à son culte et à ses membres. Le tout scellé dans un univers joyeusement déviant.

bunnypookah
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les meilleurs jeux vidéo de 2022

Créée

le 7 nov. 2023

Critique lue 9 fois

1 j'aime

bunnypookah

Écrit par

Critique lue 9 fois

1

D'autres avis sur Cult of the Lamb

Cult of the Lamb
SubaruKondo
8

Mêêêcréants

Sorte de croisement - du moins en apparence - de the binding of isaac et Animal Crossing, The cult of the Lamb nous est proposé par Massive Monster, dont il s'agit simplement du quatrième jeu...

le 17 août 2022

11 j'aime

Cult of the Lamb
th15aut
5

Bof

Je mets une note volontairement sévère, parce que je le trouve un peu sur-vendu…Je passe outre les bugs et le framerate aux fraises dès que l’action s’accélère un peu, pour me concentrer sur ce qui...

le 18 août 2022

10 j'aime

4

Cult of the Lamb
Noctears
9

Petit Isaac deviendra grand

Les + : Visuel incroyablement chatoyant ;Gestion du Culte terriblement efficace, on adorera martyriser nos adeptes ( et + si affinités ) ;Arbres de progression Donjon et Culte ;Notre protagoniste, la...

le 21 août 2022

8 j'aime

Du même critique

Fallout 4
bunnypookah
4

Un jeu de rôle Fallout en 2015 c'est donc un FPS croisé avec Minecraft.

Bethesda a atteint un tel niveau de médiocrité avec ce Fallout 4 que même le ressort habituel de l'exploration d'un vaste monde pour y découvrir les quelques pépites qui s'y cachent - lieux...

le 16 nov. 2015

16 j'aime

3

A Plague Tale: Requiem
bunnypookah
4

La soupe réchauffée fait ressortir les saveurs désagréables.

Je ne vais pas beaucoup m'étendre sur sur ce deuxième opus et pour l'essentiel je renvoie à ma critique d'Innocence :...

le 24 oct. 2022

13 j'aime

Dordogne
bunnypookah
4

Nostalgie d'un passé rêvé

Sous la direction artistique le néant... ou presque. Dordogne est symptomatique d'un mal qui ronge le jeu vidéo français depuis (presque) toujours et indé depuis pas mal d'années : le truc narratif...

le 16 juin 2023

12 j'aime

5