Dark Age of Camelot, en plus d'être le plus incroyable jeu en ligne auquel j'ai pu jouer, est pour moi le jeu qui a donné ses lettres de noblesse au "MMO" de "MMORPG". Avant de partir en "c'était mieux avant", je tiens à préciser que j'ai commencé à jouer à la beta, et arrêté entre TOA et Catacombs (oui, à la sortie de WoW, j'ai honte).

Donc, DAOC constitue l'anti-WOW parfait: là où le jeu de Blizzard est un excellent RPG (univers riche, quêtes bien construite, évolution du personnage bien calibrée...), il n'a rien de multi dans le sens où on joue POUR SA GUEULE, comme dans 99% des MMO actuels.

DAOC à l'opposé, est une des rares oeuvres vidéoludiques ayant réussi le tour de force de créer un "patriotisme virtuel". Avant d'être eldritch, sicaire ou thane, on était Hibernien, Albionnais ou Midgardien. On vivait pour son Royaume, on était prêts à le défendre jusqu'à la mort face à l'envahisseur venu le mettre à feu et à sang. Dès le niveau 1, l'extrême pauvreté de quêtes solo rentables en xp faisaient comprendre une chose au joueur: tout seul, tu vas en chier, alors fais toi vite des potes. Cet enseignement à la dure fut au final un formidable moteur de socialisation sur les serveurs.

Le RvR donc, génialissime élément de gameplay dont les vétérans vous parlent avec des larmes dans les yeux, tels des Grognards racontant leurs exploits à Austerlitz. Avant de gagner des rangs, de voir son titre kikoo évoluer, on se battait pour une chose: défendre ses terres, et repeindre celles de ses adversaires en rouge/bleu/vert selon son camp.
Les prises de forts tenaient de l'épique, avec une vraie dynamique de siège, des béliers, des tirs des remparts, des assassins qui escaladaient les murailles, des défenses héroïques au sommet du donjon, des contre-offensives et des prises en tenaille...

Mais la quintessence du RVR tenait dans la défense et la prise des Reliques, véritables artefacts de pouvoir qui nécessitaient une coordination parfaite entre tous les membres d'un Royaume: cet enjeu majeur transcendait les différences et les rivalités entre guildes, et l'Union Sacrée était prononcée quand une Relique était en péril: jamais ailleurs je n'ai vu des centaines de joueur interrompre leur instance en plein pull de boss, oublier leurs ph4t l00t pour foncer en zone frontière défendre ses couleurs.

Voilà, j'ai vraiment des souvenirs émus de ces quelques années en tant qu'Eldritch sur Hibernia/Ys, à défendre mon blason de licorne sur fond d'or et de pourpre. Un jeu symbole d'une époque révolue, où l'on jouait pour la gloire de son blason et de ses couleurs, avant de jouer pour sa pomme.
Phenixy
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le 7 sept. 2011

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Phenixy

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