Il m'aura fallu 4 tentatives avant de pleinement accrocher à Dark Souls. D'abord frustré par cette difficulté peu commune aujourd'hui, je ne comprenais pas ce que les joueurs trouvaient à ce jeu. Ce n'est pas gai, on ne sait pas ce qu'on fout là, on ne sait pas où on va, pourquoi on y va, et en plus de ça des ennemis de base nous mettent des dérouillées abominables, nous faisant recommencer loin derrière, complètement dépouillé de notre expérience et avec un avatar rendu à l'état de carcasse morbide.
La remise en question fut douloureuse mais nécessaire. Dans Dark Souls, les potions doivent être utilisées sans hésitations, le moindre petit ennemi doit être analysé et la patience est de mise avant de s'engager dans une attaque ou un mouvement. La disposition du terrain a également son importance et le joueur devra utiliser à son avantage les divers escaliers, murets et autres rochers pour maitriser au mieux l'agressivité des ennemis.
Passée cette douloureuse phase d'apprentissage qu'avons-nous ? Un modèle de level design, une exploration gratifiante et passionnante des diverses zones. Sans objectif clair, le joueur doit en effet lui même tracer sa voie et découvrir les zones débloquées au fur et à mesure. La progression est lente, labyrinthique, mais on est sans-cesse épousthouflé par la cohérence du level design. Rien n'est placé au hasard, de la simple porte à ouvrir de l'intérieur permettant de débloquer un énorme raccourci, à l'ascenceur près du boss donnant accès à un feu de camp à proximité.
Quelques loupés tout de même, comme ce fameux hameau du crépuscule, qui pour le coup pousse le bouchon beaucoup trop loin en terme de frustration. Une broutille néanmoins dans l'immensité du monde de Dark Souls.
De la frustration il n'y en aura pas néanmoins lors des combats contre les boss. Ils ont la classe, et feront leur possible pour mener la vie dure au joueur, mais jamais le challenge ne semblera déséquilibré. Les combats sont âpres, dynamiques, titanesques pour certains, et le sentiment d'accomplissement engendré par la victoire est sans égal tant l'opposition est acharnée. Mobiles, agressifs et très habiles, les boss de Dark Souls demanderont de l'observation et beaucoup d'anticipation de la part du joueur, sans pour autant sombrer dans le challenge déséquilibré.
L'expérience Dark Souls est donc intense et gratifiante, le joueur aura sans arrêt l'impression de progresser, et s'investira dans sa partie. Néanmoins, pour ma part en tout cas, il n'aura de cesse de se demander ce qu'il fout dans ce monde. Pas ou peu de narration, les éléments du scénario sont distribués au compte goutte via de courts dialogues ou des simples descriptions d'objet. Je suis pour ma part arrivé au boss final sans trop comprendre comment, et suis resté un peu dubitatif lors de l'apparition des crédits. Comme pour tous les autres aspects, Dark Souls demande au joueur de s'investir pour avoir une idée précise du monde dans lequel il évolue. Le joueur n'est pas guidé, rien ne lui est raconté, à lui de vivre son aventure comme il le sent. La vraie définition du jeu de rôle diront certains.
Dans tous les cas, il reste certain qu'il y a un avant et après Dark Souls pour les joueurs arrivant au bout. Atypique, passionnant, addicitif, le joueur n'aura qu'une seule envie à la fin du jeu ; relancer une autre partie afin de ne pas quitter cet univers. Un très grand jeu.