Dead in Vinland est un jeu original qui allie gestion au tour par tour, survie, exploration et RPG. On est en charge d'une petite famille de Vikings qui s'échoue sur une île mystérieuse et inhospitalière. Après l'avoir fini en 3 essais pour une quarantaine d'heures au total, je suis partagé : il est à la fois hautement addictif et bourré de défauts.


Commençons par le positif. Le système de gestion est complet et bien pensé et il est très plaisant de voir son campement se développer et ses personnages devenir plus puissants. Le tour par tour enlève le stress de la gestion/survie en temps réel à la Don't Starve et rend le jeu très addictif —"allez, encore un tour et j'arrête"—. La direction artistique est jolie même si nos personnages n'ont qu'un nombre de poses ou d'expressions faciales très limité. Les personnages eux-mêmes sont réussis et on s'attache vraiment à cette petite famille, et à ceux qu'elle peut accueillir par la suite.


Malheureusement, il y a aussi des gros défauts.
Tout d'abord la difficulté, mal dosée. On commence assez tranquillement, puis vient un pic de difficulté assez brusque si on ne construit pas les bonnes améliorations dans le bon ordre. Lors de mes deux premières parties, je suis arrivé à court de certains types de ressources et sans possibilité de les récolter. J'étais condamné à attendre qu'un événement aléatoire me donne un coup de pouce en voyant la situation se détériorer trèèèès lentement. C'est très frustrant de patienter pendant des heures de jeu —littéralement— à vivoter sans savoir si la situation est désespérée ou non et qu'il faut repartir de zéro. À l'inverse, si on se développe correctement —l'astuce, toute simple mais jamais expliquée dans le tutoriel, est de coller plus ou moins l'ordre des stations dans le menu de construction—, le jeu devient extrêmement simple. Il n'y a aucun challenge dans le late game, pourtant très long. Même avec la mort permanente des personnages.


Le second problème est le système de combat, repompé sur le génial Darkest Dungeon. C'en est même un peu scandaleux, tant au niveau des mécaniques que du design graphique. Mais là où Darkest Dungeon nous propose une expérience subtile et impitoyable, la dimension stratégique ici est famélique. On n'aura droit qu'à 7 ennemis différents et 5 bosses ! Après quelques essais pour trouver une composition d'équipe qui fonctionne, les combats se suivent et se ressemblent sans réelle difficulté. Ça devient même très ennuyant.


Autre petit défaut au passage : les menus sont assez peu ergonomiques. C'est un détail, mais on passe pas mal de temps dans des menus dans un jeu de gestion.


Enfin, l'histoire ne brille pas particulièrement et avance un peu trop lentement. Malgré la forte proportion d'aléatoire, la rejouabilité est assez faible : on retrouve rapidement les mêmes événements, les mêmes personnages, et nos réponses sont assez limitées. Dans la même veine, j'ai trouvé les interactions entre les personnages un peu limitées et sans grandes conséquences sur la trame globale de l'histoire.


Bref, dans l'ensemble j'ai eu l'impression de jouer à une beta avec autant de bonnes idées que de problèmes fondamentaux. Si l'aspect gestion au tour par tour est intéressant, j'ai préféré la survie et l'univers de Don't Starve et les combats et l'exploration de Darkest Dungeon. Vaut le détour par curiosité, mais en soldes.

Bastral
5
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs jeux vidéo de 2018

Créée

le 2 mai 2018

Critique lue 289 fois

3 j'aime

2 commentaires

Bastral

Écrit par

Critique lue 289 fois

3
2

D'autres avis sur Dead In Vinland

Dead In Vinland
roifingolfin
6

Un jeu de gestion/survie qui aurait pu être meilleur

Développé par le petit studio Girdondain CCCP, Dead in Vinland est un jeu de gestion/survie dont le but est de faire survivre un groupe de personnes isolées sur une île scandinave. J’étais très...

le 17 mai 2019

Du même critique

Les Traducteurs
Bastral
2

Lost in Translation

Les Traducteurs (2020) est un whodunit qui allie sur le papier un concept classique, le mystère en chambre close, à un contexte original : il ne s’agit point d’élucider un meurtre, mais de trouver un...

le 3 févr. 2020

27 j'aime

5

La Terre à plat
Bastral
6

Globalement plat

Alors que certaines plateformes de vidéos en lignes ont été récemment accusées de diffuser sans distinction nombre de pseudo documentaires complotistes, j'ai été intrigué de voir ce La Terre à plat...

le 15 mars 2019

17 j'aime

Millénium - Ce qui ne me tue pas
Bastral
3

Millénium : Ce qui ne marche pas

Difficile de parler d’une suite au Millenium de Fincher. Le réalisateur (Fede Alvarez), les scénaristes, les acteurs, le compositeur, le chef op… sont tous différents ! En plus, il n’adapte même pas...

le 16 nov. 2018

17 j'aime

3