Au fond des choses

8
Cette note est élevée.
Beaucoup trop, visiblement, en comparaison avec les autres notes.
Pourtant, si on prend le temps de découvrir le jeu, cette note ne devient plus tout à fait imméritée.

Commençons par regarder du côté des points négatifs.
Il y a beaucoup à redire sur la mise en forme générale du titre. Le soit disant scénario, tout d'abord, mettant en scène l'arrivée du personnage choisi sur une île paradisiaque et sa rencontre avec une copine à elle qui va nous servir de guide. C'est long, c'est lourd, c'est limitant (on ne peux même pas faire une simple partie sans passer par ce mode de jeu), c'est limité (il doit s'écouler 3 ou 4 jours sur l'île, avec retour au tout début si l'on souhaite continuer à jouer après cette durée).

Il y a ensuite les relations à entretenir avec les différentes filles présentes sur l'île. Il faut aller discuter avec elles, écouter leurs états d'âme, passer par les différentes boutiques pour leur acheter des cadeaux en tous genres (maillots de bain, visières, noeuds pour les cheveux, mais aussi parts de gâteau, souvenirs, etc...) pour créer des liens d'amitié. Et là encore, pas la peine d'espérer échapper à cela, car si on ne participe pas sérieusement à cette partie du jeu, il sera impossible de monter une équipe de volley par la suite.

Car là se trouve le vrai intérêt et la véritable richesse du jeu. Contrairement aux jeux de sports classiques, Dead Or Alive Xtreme Beach Volleyball ne repose pas sur des lignes de statistiques ni sur des tactiques finement élaborées. A l'inverse, tout se base sur le ressenti. Ainsi, si la partenaire ne se sent pas en confiance (comprendre : si elle ne reçoit pas régulièrement de cadeaux de votre part, si vous ne gagnez pas beaucoup de matches ensembles), l'équilibre se rompt, et il devient de plus en plus difficile de gagner les matches. En revanche, en s'acquitant de ses devoirs vis-à-vis de l'autre joueuse, la paire devient de plus en plus convaincante et complémentaire dans le jeu.

Et au delà de cela, c'est tout le gameplay du volley qui est d'une richesse et d'une finesse hors du comment. Ici, pas de jauge de puissance, pas de curseur pour montrer la retombée du ballon. Il faut tout faire au ressenti. Certes, des indices sont laissés au joueur (le moment ou le ballon commence à redescendre au service, pour avoir plus de puissance), mais tout est à capter dans les positionnements et les attitudes des joueuses. En assimilant cela petit à petit, on se rend compte qu'on ne joue plus qu'au feeling tout le temps, un peu comme dans un véritable sport, quand il faut apprendre petit à petit à comprendre le placement de ses partenaires et qu'on peut se permettre, après quelques parties, de faire des passes aveugles, ou improviser un peu plus.

On atteint alors le top du gameplay quand en plus de cela, on peut se permettre de guider les deux joueuses à la fois, via le second stick analogique. On en vient alors à faire des appels de balle sur les côtés pour mieux se dégager des contres adverses, on peut commencer à élaborer de véritables contre-attaques qui vont surprendre les adversaires et les mettre hors de position.

Bref, une fois acquises les véritables bases du gameplay du volley, on sait passer outre les parties de drague, la simplicité des minijeux et les collections de maillot pour se concentrer sur le jeu de sport, qui est, selon moi au volley, ce que Virtua Tennis est... au tennis.

Un mot enfin sur la réalisation, car je ne peux pas parler de ce jeu sans évoquer les décors somptueux où se déroulent les matches. Pour le reste, les animations sont sans faille, et la possibilité d'utiliser ses propres mp3 permet de s'affranchir de la bande son du jeu, qui, elle est vraiment saoulante.

Enfin, bien entendu, il faut également dire un mot sur la plastique des fille, argument massue de ce jeu pour certains, raison de plus pour dénigrer ce jeu pour d'autres. En fait, pas grand chose à dire, sinon que les modèles sont directement issus du jeu de baston également sorti sur Xbox, et qu'on ne sera pas surpris de voir que Itagaki (producteur du jeu) s'est bien amusé à imaginer les maillots les plus invraisemblables pour mettre en avant les modèles dont il semble fier.

Au final, 8 pour un jeu au gameplay accessible et pourtant très riche, bien réalisé, avec pas mal de contenu, ce n'est pas forcément volé. Il faut par contre se préparer à passer des phases un peu plus lentes et surtout moins intéressantes, mais rien de foncièrement rédhibitoire.