Après un Deus Ex : Human Revolution très bon, mais pas excellent, Mankind Divided était la promesse d'une consolidation des bases instaurées par son prédécesseur afin d'aboutir à un résultat plus convaincant et plus cohérent.
Clairement, le défi est réussi, le jeu est une suite parfaite. Mais ce n'est pas tout, en plus d'améliorer les bases de son aîné, il arrive également à renouer avec les toutes premières heures de la saga. Bien plus inspiré du premier opus en terme d'ambiance, il arrive à jouer sur la fibre nostalgique des joueurs sans tomber dans un fan-service à outrance, loin des copier/coller que l'on aurait pu craindre.
Visuellement, le jeu est certes un peu techniquement dépassé, avec quelques textures grossières, des animations rigides, une gestion des particules de gaz désuète et une gestion des reflets parfois incompréhensible (notamment, tout Prague bénéficie d'un système de reflets dynamiques mettant bien en relief le décor et la crédibilité de la ville, en contrepartie, les miroirs reflètent des endroits fictifs sans notre avatar, et certains éléments de décors intérieurs reflètent la ville, ce qui n'est pas cohérent. Mais soit, c'est du détail). En contrepartie, c'est une ville détaillée et dense qui se dévoile au joueur.
Mankind Divided a d'ailleurs compris une chose:
Ça ne sert à rien de faire un monde ouvert spacieux s'il n'est composé que de vide, autant créer un espace réduit, mais fourmillant d’interactions.
Du coup, tant le niveau de détail du level design est élevé, parcourir la ville en devient addictif, et ce sont de nombreuses heures qui passeront sans que le joueur ne se lasse, car tout y est conçu intelligemment. Par exemple, accéder à une zone peut se faire de diverse manière, manière qui peut être influencée par l'orientation d’amélioration du personnage.
De surcroît, le jeu bénéficie d'une direction artistique de haute volée, qui sait faire écho à l'histoire narrée. Car avant tout, Deus Ex, c'est un scénario.
Ainsi, du côté de la progression, l'histoire est à la hauteur de la problématique soulevée par le très réussi court métrage The Mechanical Apartheid.
Après les événements de Human Revolution, l'intégration des Augmentés est quasi nulle. Rejetés et discriminés par la crainte éprouvée par les "naturels", cet opus, au-delà du trans-humanisme, traite de la tolérance et de l'intégration des différences au sein d'une société déchirée. Accompagnée d'une critiques très acerbes des médias et de la politique, cette histoire ne fait pas qu'énoncer des problèmes, elle en montre leurs absurdité et les condamne, mais toujours avec un pragmatisme bienvenue ainsi que de points de vue variés.
En effet, la trame fera intervenir plusieurs acteurs dont les intentions et les objectifs divergent, mais toujours avec un traitement nuancé, il n'y a pas forcément de "grand méchant", surtout des idéaux qui se confrontent. De cela, couplé à cette tentions aux allures de guerre civiles, en né un contexte pesant mais autrement intéressant à suivre.
Très juste dans son traitement, cet opus possède certainement un des univers vidéo ludique les plus aboutit et travaillé sortit à ce jours, raison pour laquelle je le recommande vivement.
De plus, de nombreux autres éléments et sujets sont traités dans cet opus via des quêtes annexes permettant d'approfondir certains thèmes, mais aussi d'expliquer la position de certains personnage. Mais ce qui explique vraiment tout, et ce qui permet de rendre le tout cohérent, ce sont les différentes scène de vie du jeu, entre les méls, les messages, et les interactions, beaucoup de chose se lient et s'expliquent.
Au niveau de la jouabilité, très proche de ce qu'avait proposé son aîné, il l'améliore en le rendant plus émergent encore. On y retrouve notamment une certaine inspiration de Dishonored très bien venue. Le level design s'y prêtant, les manières d'aboutir à l'objectifs sont nombreuses et permettront d'éprouver de nombreux traits et compétences d'Adam. Quoi qu'il en soit, qu'importe l'approche, le jeu reste assez simple et ne devrait pas poser grande difficulté même au plus haut niveau de difficulté.
Quoi qu'il en soit, malgré quelque défauts mineurs, ce jeu est clairement une claque. Très mature dans son propos, complexe à souhait, et surtout très riche en contenu, il mérite d'être fait.
Pour moi, c'est le GOTY 2016, car il y a peu de chance que parmi les jeux à venir, il y en ai un qui propose une expérience aussi complète d'ici la fin de l'année.