Incontestablement ce qu'il y a de mieux
Que dire de Disgaea sinon que c'est certainement le meilleur jeu auquel il m'ait été donné de jouer de ma vie ?
Tout s'approche de la perfection dans ce titre sublime qui amène le joueur de surprise en surprise, tant grâce à son inénarrable scénario à l'humour décapant que grâce à un gameplay efficace, maitrisé et jubilatoire.
Premier bon point, c'est un jeu de rôle stratégique au tour par tour. Un genre qui peine tant à se faire connaitre qu'à se développer alors qu'il marrie efficacement le plaisir de la progression des RPG, la joie de la tactique des STR et la finesse des jeux d'échiquier. Car c'est bien de cela qu'il s'agit : un jeu d'échecs complexifié au possible dans lequel interviennent tout autant la chance que le temps passé à préparer l'affrontement.
Néanmoins, Disgaea (tout comme les autres SRPG de Nippon Ichi Software) se distingue des autres jeux de cette catégorie (Tactics Orgre, FFT, Jeanne d'Arc, ....) en proposant volontairement un gameplay éloigné de la réalité : à chaque tour, les équipes se succèdent et non les personnages, il est possible d'empiler toutes ses unités avant de les lancer à l'autre bout du terrain, on peut fusionner les adversaires, les caractéristiques de chaque case sont modifiables à l'envi, les personnages enchainent des combos époustouflants, ... et la liste est longue. Toutes ces fonctionnalités, bien que diminuant le réalisme des affrontements, amènent un gameplay souple et prenant dont on ne découvre les subtilités qu'en jouant de longues heures et qui permets au final d'élaborer les stratégies les plus folles.
Qui dit RPG dit feuilles de caractéristiques. En effet, chaque personnage composant l'armée du joueur possède ses propres attributs qui évoluent au fur et à mesure des affrontements qu'il mène. Lorsque l'on sait que la création de ladite armée incombe entièrement au joueur, lui laissant le choix entre des dizaines de classes, de spécialisations et de niveaux de compétences, on comprends vite que les possibilités sont quasi infinies et que chacun pourra adapter le jeu au style qui lui convient le mieux.
Mais ça ne s'arrête pas là ! Car si chaque personnage peut évoluer, il en va de même des objets qu'ils peuvent consommer ou dont ils s'équipent. On pourra donc passer ses nuits à peaufiner et améliorer chaque objet, du dentier au sabre laser, afin d'optimiser ses caractéristiques.
Et c'est là qu'intervient le généralissime concept de l'Item World : pour faire progresser chaque pièce d'équipement, aussi insignifiante soit elle, on entre dans un monde parallèle faisant office d'"esprit" de l'objet. Dans cet espace, on enchaine les affrontements contre les habitants dudit objet, sur des terrains générés aléatoirement, prolongeant indéfiniment la durée de vie du jeu. Certains de ces habitants peuvent être convertis afin d'aider, depuis les entrailles de l'objet, à améliorer les caractéristiques de celui-ci. On peut également faire migrer ces derniers d'un objet à l'autre de manière à ajuster la population de manière optimale et modifier les caractéristiques en conséquence.
Et des objets, il y en a à foison ! Plusieurs centaines à accumuler, toujours plus puissants, certains requérant des trésors d'ingéniosité afin d'être dénichés.
L'impact du joueur sur l'univers de Disgaea ne se limite pas à l'évolution de ses ouailles : il est possible, à n'importe quel moment, de soumettre une motion au sénat, qui votera pour ou contre. Cela va de la déclaration d'un jour férié à l'augmentation de la puissance des adversaires ou encore l'ouverture de passages vers des mondes parallèles ! Et quand bien même les sénateurs refuseraient l'idée, il est toujours possible de les corrompre ou bien même de les faire taire de façon plus... définitive.
Toutes ces fonctionnalités s'accompagnent d'un scénario incomparable, bourré d'humour, plein de rebondissements surprenants et servi par un doublage mémorable. Une fois la trame principale finie, on nous laisse le choix soit de la recommencer pour tenter d'aboutir à l'une des autres fins, soit de jouer une histoire parallèle qui se serait déroulée si un tout petit élément scénaristique avait été changé lors de la séquence d'introduction. Dans tous les cas, qu'il s'agisse des fins alternatives ou de l'histoire hypothétique, le scénario reste de la même qualité que l'aventure principale, chose rare dans le domaine du jeu vidéo.
À toutes ces ramifications s'ajoutent de nombreuses et longues quêtes optionnelles. C'est bien simple : à la fin du mode histoire, l'équipe du joueur se trouve aux environs du niveau 80 (cela a déjà pris une bonne vingtaine d'heures de jeu) et les quêtes optionnelles amènent progressivement à affronter des ennemis jusqu'au niveau 8000. Oui, 8000, je n'ai pas mis de 0 en trop, le jeu autorise bien le levelling jusqu'à 9999 avec, pour chaque niveau de puissance, des challenges adaptés et finement scénarisés ! Je vous laisse imaginer le durée de vie colossale de Disgaea, qui prends une petite éternité à finir, et c'est sans compter l'immense collection d'objets à découvrir ni les niveaux générés aléatoirement de l'Item World !
Comme si tout cela ne suffisait pas, le jeu est doté de graphismes 2D somptueux et de musiques incroyables. La bande son s'adapte à chaque situation et vient même tirer des larmes au joueur face aux situations les plus émouvantes (bon, ok, surtout à moi :-P ). On prendra un plaisir sans fin à amasser les sommes mirobolantes nécessaires à l'acquisition des musiques dans le jeu afin de pouvoir les écouter à l'envi. Les doublages sont disponibles à la fois en anglais et en japonais (ce qui se fait rare de nos jours) et cela apporte un plus incontestable à l'histoire. J'ai pu tester la version DS du jeu et les voix manquent cruellement, donc, si vous pouvez choisir, jouez PSP, c'est encore ce qu'il y a de mieux.
Disgaea est un jeu qui frôle la perfection et qui surpasse même ses successeurs, un must-have pour les amateurs du genre.
