Dans la vie, la vraie, on a toujours le choix. Comment serait-elle définie sinon par une série d’opportunités, que l’on décide de saisir ou non. Tout un pan du jeu vidéo a essayé de mettre en scène ce paradigme. Qu’il s’agisse du RPG occidental, des simulations de vie, du visual novel, etc. Mais Dishonored a dans ses cartons quelque chose de plus à offrir, de plus immersif, de plus crédible. Et vous, quelle voie suivrez-vous ?
Une histoire de complot
Corvo Attano n’est pas homme à qui l’on cherche des noises habituellement. Et pour cause, ses talents au combat, son habileté et sa ruse l’ont conduit à devenir le garde du corps de la famille impériale de Gristol, un pays fictif qui s’inspire sans se cacher de l’empire britannique. Jessamine Kaldwin, l’impératrice, ainsi que sa fille Emily Kaldwin seront victime d’un complot visant à déchoir de son trône la famille impériale. L’impératrice sera assassinée sous les yeux de Corvo tandis qu’Emily sera faite prisonnière par les ravisseurs. Le héros sera accusé de trahison et emprisonné. S’ensuit une quête de vengeance, mélangeant savamment rédemption et revanche, destinée à restaurer la lignée légitime. Entre manigances politiciennes, trahisons et assassinats, Dishonored vous réserve de très bonnes surprises. D’autant que les développeurs n’ont pas lésiné sur les backgrounds et le caractère des personnages principaux, tous très singuliers et très marqués, avec un passif parfois surprenant.
Il est toutefois compliqué de se prononcer strictement sur le scénario de Dishonored tant il revient au joueur de le façonner pièce par pièce, pas à pas. Car tout ou presque dans cet univers est conditionné par vos actes. Qu’il s’agisse de choix délibérés et explicités dans le scénario comme de votre façon d’utiliser le gameplay du titre, lequel est absolument indissociable des autres composantes. Rarement l’harmonie entre univers, gameplay et scénario n’avait été si parfaite du début à la fin.
Le soft est en effet découpé en une dizaine de missions au bout desquelles, pour la majorité, une cible devra être mise hors d’état de nuire. Dans ce mix d’action-aventure-infiltration à connotation RPG, les possibilités pour parvenir à vos fins sont innombrables. On ne prendrait guère de risque en disant que les développeurs ont pensé à une manière différente par type de jeu imaginable, et par conséquent, Dishonored se trouve à la croisée des mondes, produisant une expérience sensiblement différente pour chaque joueur, mais toujours réussie car le soft profite d’une finition digne du meilleur des joaillers.
(...)
Dishonored est un jeu aux multiples facettes. Parmi elles, chaque joueur a la possibilité de se retrouver, de choisir et d'influencer le monde qui l'entoure, non pas seulement par ses propos, mais aussi par chacun de ses actes. Les développeurs ont de surcroît accompli la prouesse de ne léser aucun des nombreux aspects de l’œuvre et délivrent ce véritable ovni dans un emballage pour le moins reluisant. On pourrait alors résumer Dishonored en disant qu'il est le fruit inattendument harmonieux du délicieux paradoxe constitué par la fusion de l'adaptabilité au joueur avec la personnalité de l’œuvre, sans en altérer son essence. Un must-have.