En finir avec l'Outsider

Alors que l'Outsider semble être la cause principale des problèmes les plus enfouis du monde de Dishonored, Billie Lurk rejoint son ancien mentor Daud afin de planifier le plus grand assassinat jamais imaginé : celui de l'Outsider.

Assassiner une ombre

En 2016, l'excellent Dishonored 2 avait réussi à réaffirmer son haut rang dans le style immersive sim. Cependant, le jeu n'avait pas saisi l'occasion de faire évoluer l’œuvre originale en y corrigeant quelques minimes défauts afin d'atteindre la perfection. Pour palier à ce regrettable manque d'ambition, Arkane Studio propose le stand alone intrigant "Death of the Outsider". Dans cette aventure, nous sommes un Billie Lurk aux allures de cyborg, et nous essayerons d'élaborer l'assassinat le plus ambitieux à ce jour: celui de tuer l'Outsider.

Ici, l'ensemble du jeu s’interroge sur son antagoniste vedette. En effet, depuis l'aventure initiée par Corvo en 2012, l'Outsider est présenté comme un être sombre et solitaire qui offre sa marque et donc les pouvoirs du grand vide sans prêter attention aux conséquences de ses actes. Une chose en entraînant une autre, beaucoup de personnages ont eu le cadeau de l'Outsider, certains pour faire le bien d'autres pour faire le mal. Alors, on peut aisément se demander si l'Outsider n'est pas la source de tous les problèmes rencontrés depuis le tout premier Dishonored. De ce fait, le scénario de Death of the Outsider nous soulage un peu du déroulement répétitif et habituel des précédents Dishonored. Pas de trône à reconquérir, pas d'Impératrice en péril, il s'agit d'une quête bien plus vaste qui s'impose comme la conclusion de l'arc narratif établi lors du premier jeu. Après Corvo et Emily, c'est à Billie Lurk de boucler la boucle. Ce troisième personnage à incarner permet d'apprécier un point de vue plus précis de ce qu'est la société décadente dans le monde de Dishonored. De son passé tortueux, Billie a été l'allié de Daud, elle a été un assassin talentueux, elle a vécu dans la rue pendant son enfance et a haï le mépris des puissants et des riches. Sa vie fut donc difficile, tout comme ses choix bons ou mauvais, et elle exprime un grand regret pour les erreurs qu'elle a commises. Son expérience de la vie fait d'elle un personnage intéressant à incarner, et ses avis sur divers causes et sujets pendant le jeu permettent réellement d'obtenir un autre point de vue de ce monde meurtri.

La lame de la Justice

Donc, après ses méfaits puis son vœux de rédemption, Billie sans vraiment le vouloir a entre ses mains le destin du monde. Elle peut élaborer un assassinat contre l'Outsider et changer les choses pour le mieux. Quand on repense à la noirceur de Karnaca, à la vie précaire dans Dunwall, et à tous ces meurtres et maléfices subis sur les innocents, c'est finalement elle qui peut remédier à tous ces drames. Pas Corvo, ni Emily, mais un personnage comme Billie Lurk qui a jonglé entre le bien et le mal toute sa vie. L'aventure se base alors sur une série de missions qui serviront à dénicher les faiblesses de l'Outsider, à en apprendre davantage sur son histoire et ses origines, et bien sûr à trouver un moyen de rejoindre le grand vide pour l'éliminer. Pour réaliser cet objectif, il faut se rendre dans des clans clandestins, dans les QG de différentes factions (telles les superviseurs, les aveuglés, ou encore les sorcières de l'Oracle), et même dans quelques structures rencontrés dans Dishonored 2. Tout ceci pour en tout cinq grandes missions uniques et palpitantes.

Côté gameplay, on peut dire que ce stand alone est un poil plus innovant que Dishonored 2. Cela a été le grand défaut du dernier jeu, pas vraiment d'évolution, juste une réaffirmation d'un style toujours aussi bon même après autant d'années. De ce fait, Death of the Outsider propose lui un gameplay décomplexé via quelques nouveauté assez bien venues. Pour commencer, la jauge de mana n'existe presque plus, ce qui permet d'associer à souhait les différentes aptitudes sans craintes puisque cette jauge se régénère maintenant toute seule avec le temps. Ensuite, dans la liste des nouveaux pouvoirs, il y a la possibilité de parler aux rats et d'obtenir alors quelques informations très utiles dans la zone pour plus de possibilités d’approches, une aptitude qui vient remplacer directement celle du cœur obtenu par Corvo. Également le pouvoir de voler le visage de n'importe qui, laissant ainsi votre imagination faire le reste face aux situations. Et enfin, en plus de l'habituel déplacement rapide, la possibilité d'arrêter le temps et de parcourir la zone sous la forme d'un esprit hors de son corps. De plus, ce stand alone vous laisse accomplir des contrats au cours des cinq chapitres qui le composent. Contrats allant du simple assassinat, à la recherche d'un objet, en passant par des enquêtes mystérieuses.

Conclusion

Death of the Outsider conserve et honore son talent dans le style immersive sim. Billie Lurk termine avec brio l'aventure initiée par Corvo en 2012, et permet d'y révéler les secrets les plus enfouis de l'univers si riche et intéressant de Dishonored. On espère simplement que ceci n'est pas la fin, et qu'Arkane Studio envisage bien une nouvelle suite directe ou indirecte dans un futur proche.