De l'eau a coulé sous les ponts depuis Divine Divinity et Beyond Divinity, deux RPG en hack'n'slash. Larian Studios continue sa chevauchée de bons jeux de rôle avec Divinity II : Ego Draconis. Malgré une politique de lancement un peu particulière avec l'Allemagne qui a eu droit à une version sans graphisme next gen il y a plus d'un mois faisant des joueurs des cobayes, Divinity II a du mérite et fait tout pour sortir de la masse de RPG que nous avons actuellement.
Divinity II : Ego Draconis - Laran Studios
Draconis un jour.

Divinity II : Ego Draconis fait vivre son histoire avec de nombreuses vidéos ou scènes calculées en temps réel, les premières ont la particularité d'être vraiment réussies, les secondes en revanche sont immondes dans les hautes résolutions (1920 x 1200) mais on y survit. Vous apprenez très vite que vous êtes très estimé des peuples de Rivellon car vous êtes un jeune Draconis, un tueur de dragons qui a encore beaucoup à apprendre. Votre héros commence donc dans un petit village qui vous servira de tutorial, mais avant cela, vous passerez par une phase de création du personnage, vous pourrez choisir le sexe, diverses coupes et couleurs de cheveux ainsi qu'un ton pour la voix, rien d'exceptionnel mais c'est suffisant. Durant la courte phase de tutorial, vos supérieurs vous mettront à disposition tout ce qu'il faut pour tester ce qui s'apparenterait à des classes de personnages : le magicien, le guerrier et le ranger. Vous pourrez mélanger vos compétences mais vous comprendrez vite que la polyvalence n'est pas possible. Pour compléter ces trois catégories, vous en trouverez une quatrième qui n'est autre que celle des Draconis. Plus tard, un nouvel arbre de compétences fera son apparition, celle du dragon, en effet, dans Divinity II, vous vous transformerez régulièrement en dragon. Quoi ?! Mais nous sommes un tueur de dragons. Effectivement, et c'est là que tout commence, vous allez vite comprendre que la notion de Bien et de Mal est difficile à cerner surtout lorsqu'il y a des types comme Damian qui sont un peu trop tête brûlée. Bref, un thème vu et revu mais la trame est bonne et les vidéos ponctuelles nourrissent à merveille l'intrigue.
Sans vouloir faire un délit de faciès, Damian a le profil type du mec méchant.

Sans vouloir faire un délit de faciès, Damian a le profil type du mec méchant.

Divinity II et ses quêtes d'exceptions.

Pour gagner des points d'expérience et donc améliorer vos compétences, il faut accomplir des quêtes ou trucider tout ce qui fonce sur vous. Parlons des quêtes dans un premier temps, elles sont variées et proposent régulièrement différentes manières des les réaliser, il vous faudra choisir votre camp à l'instar du héros de The Witcher mais le résultat final est grosso modo le même. Néanmoins, certaines de ces quêtes sont excellentes et feront appel à toutes vos capacités, qu'il s'agisse de vos capacités d'acrobate, de draconis ou même, votre capacité en tant que joueur à réfléchir. Les quêtes à l'intérieur du temple de Maxos sont sur ces points, mémorables et rappellent Baldur's Gate grâce à leur capacité à faire du joueur le véritable personnage du jeu. Malheureusement, quelques bugs viennent parfois entacher l'expérience de jeu, des dialogues qui ne s'enclenchent pas ou mal et vous devrez recharger votre dernière sauvegarde voire relancer le jeu.
Quête principale, quêtes secondaires et quêtes cachées ! Je ne vois pas comment je pourrai les appeler autrement, ces quêtes sont en fait accessibles en lisant dans les pensées des PNJ, ce don de télépathie est un héritage des Draconis et il sera utile dans tous vos dialogues, pour avoir connaissance d'une nouvelle quête ou pour appréhender au mieux une mission que vous tentez d'accomplir. Cependant, un tel pouvoir a un coût et chose inhabituelle, ce coût porte sur vos points d'expérience, en d'autres termes, lire dans les pensées ralentit la progression de votre personnage mais parfois, engendrera l'effet inverse. Cette idée pourrait être excellente si seulement il n'était pas possible de recharger sa sauvegarde lorsque le résultat n'est pas satisfaisant.
Dragon, vous n'aurez peur de rien et vous atteindrez des zones inaccessibles.

Dragon, vous n'aurez peur de rien et vous atteindrez des zones inaccessibles.

Des combats (trop ?) furieux pour un RPG en 3D.

La meilleure manière d'acquérir des points d'expérience reste encore de combattre et le style de Divinity II est pour le moins acrobatique, votre personnage est souple et aime bien bondir dans tous les sens. Le joueur fait donc face à un style purement hack'n'slash. C'est spectaculaire mais souvent décousu et au final, on apprécie que trop peu le combat. Comme dans tous les RPG heroic-fantasy des dernières années, le guerrier en manque de points de vie galère plus que les autres classes de personnages mais le problème ne vient pas de lui mais du mage et du ranger qui sont overcheatés.
Le bestiaire quant à lui, est plutôt varié et fait plaisir à tous les amateurs d'héroïsme, tel le troll qui fait trois fois votre taille ou les dragons. Il n'y a pas de leveling dans Divinity II : Ego Draconis, les ennemis ont des niveaux et des caractéristiques fixes, cela rend le jeu linéaire, si vous voulez sauter une étape, il faudra alors suer sang et eau pour vaincre vos adversaires. Finalement, nous acceptons notre triste destin et le suivons sans nous plaindre.
Messe latine et décors forment une ambiance d'exception.

Messe latine et décors forment une ambiance d'exception.

Un grand parc de compétences mais une maniabilité pas toujours pratique.

Grâce à votre expérience durement acquise, vous aurez des points de caractéristiques et des points de compétences à répartir, les premiers vous permettent d'augmenter vos points de vie, votre dextérité, votre mana etc. Les seconds sont à répartir sur les différentes compétences dont le panel est extrêmement large, de votre capacité d'ambidextrie à votre capacité de viser juste et bien en passant par votre aptitude à réaliser des potions ou à lire dans les pensées. Tout y passe et cela vous oblige à faire des choix, par exemple, devenir un adepte du crochetage fera de vous un homme riche et bien armé mais augmentera la difficulté face à vos adversaires du fait de votre « carence » au combat. Votre progression durant la partie est trop lente pour vous transformer en grosbill et finalement, vous aurez une branche de compétences voire deux que vous favoriserez, surtout qu'il faudra aussi gérer vos compétences en tant que dragon.

Un bon gameplay avec ses quelques défauts, des quêtes intéressantes, Divinity II est plaisant. Utilisant le moteur graphique d'Oblivion et de Fallout 3 que Laran Studios a largement modifié, les graphismes sont en dents de scies, côtoyant le meilleur avec des décors pas terribles. Les rides sont cachées grâce à un travail titanesque sur le level design et la première chapelle dans laquelle nous entrons m'a laissé bouche bée avec sa vraie messe latine, plus globalement, chaque lieu est unique et n'est jamais là au hasard. Néanmoins, on voit parfois les stigmates d'un moteur qui fêtera bientôt ses quatre ans malgré les textures dites « HD ». Le plus souvent, les décors d'intérieurs sont très fournis et regorgent de détails tandis que les lieux extérieurs sont relativement vides. Notre configuration de test n'a pas eu de problème à faire tourner le jeu. (E4300 @ 3Ghz, HD3870 accompagnés de 4Go DDR2 RAM pour une résolution de 1920×1200)
Plus dérangeant toutefois, c'est la maniabilité parfois chaotique, nous le disions déjà dans les combats mais vos déplacements ne sont pas la panacée non plus. La caméra est un poil trop éloignée du personnage et cela pose problème dès lors que vous voulez ramasser des objets sur une étagère par exemple. En outre car il faut bien en parler, les voix françaises sont globalement de bonnes factures mais retranscrivent difficilement l'humour typiquement allemand de ce genre de RPG.
Mais les donjons auront aussi leur mot à dire !

Mais les donjons auront aussi leur mot à dire !

Divinity II : Ego Draconis est dans la lignée de ses ancêtres

Il faut bien le souligner, Divinity II devrait se comparer davantage à Dragon Age qui est le bébé de Baldur's Gate plutôt que Risen. C'est du hack'n'slash pur et dur qui lorgne sur les RPG traditionnels, par conséquent, vous n'êtes pas particulièrement actif durant les combats mais le plaisir du jeu se trouve ailleurs. C'est effectivement dans les quêtes qui feront régulièrement appel à vos méninges (même si elles sont souvent faciles pour les habitués) et ces ambiances stupéfiantes dans les environnements d'intérieur que vous trouverez le plaisir. Si la narration est intéressante, le jeu de Laran Studios peine à s'imposer face à ses concurrents à cause d'une multitude de défauts plus ou moins graves qui empêchent la sauce de prendre complètement. Je citerai entre autre, une caméra pour le moins hasardeuse, des combats fouillis et une linéarité forcée et finalement, un style RPG qui se détache trop des hack'n'slash habituels (choix de classe).
pathfinding
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le 10 oct. 2010

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