DmC c’est ce reboot mal-aimé qui, pourtant, m’a réconcilié avec un genre que j’ai trop souvent fui. Le beat’em all, dans ses grandes heures, me donne toujours l’impression de devoir apprendre un ballet par cœur...
Ce n’est pas que je n’aime pas danser, mais disons que j’ai tendance à quitter la piste dès que ça vire au concours de figures techniques... Et oui, je n'aime pas danser, donc autant dire que le genre tout entier ne me séduit pas.
Oubliez le God of wars et autre, je n'y trouve aucun plaisir.
Et là, surprise!
Ninja Theory, en reprenant la licence avec leurs gros godillots occidentaux, n’a peut-être pas fait plaisir aux puristes, mais pour moi, ils ont offert une porte d’entrée bien plus accessible, bien plus lisible aussi. Le système de combat, plus souple, moins élitiste que celui des volets de Capcom, m’a permis de me laisser aller. J’ai même commencé à apprécier cette idée de rythme, de fluidité dans les enchaînements. Sans chercher le rang SSS à chaque salle, juste pour le plaisir de cogner proprement.
Alors oui, Dante a changé. Fini le demi-dieu androgyne arrogant, bonjour le punk râleur, crâne rasé et punchlines à la limite du cringe. Ce qui ne m'a pas choqué, au contraire, cette nouvelle version, plus "terre-à-terre", colle bien au ton du jeu. Plus sale, plus ancré dans notre époque. L’idée d’un monde contrôlé par des démons déguisés en magnats de la finance ou des patrons de médias ? Franchement, ça m’a plu. Il y avait là une tentative, un vrai propos, qui même maladroit, donne une personnalité au jeu.
Puis visuellement, faut reconnaître que certains niveaux sont vraiment marquants. L’enfer qui se distord en temps réel, les phases de plateformes sur des architectures impossibles, les transitions entre les dimensions… Il y a une vraie direction artistique, un effort de mise en scène, qui tranche avec la routine habituelle du genre. Possiblement les meilleurs artworks et concept art de la série!
Alors non, DmC n’est pas parfait. Certains dialogues sont d’un goût douteux, le scénario enchaîne les clichés, et on sent parfois que le jeu se bat contre lui-même pour trouver sa propre voix. Mais il ose et rien que pour ça, je suis content d’avoir laissé une chance à ce reboot. Il m’a donné envie de refaire quelques combos, d’arrêter de fuir les beat’em all… même si j’ai toujours un peu de mal à esquiver quand il faut vraiment.