Dodgeball Academia
6.4
Dodgeball Academia

Jeu de Pocket Trap et Humble Games (2021PC)

Dès l’écran titre, il dégage cette petite flamme... Celle d’une équipe qui voulait vraiment bien faire. Dodgeball Academia, c’est un jeu qui déborde de bonne volonté, qui tente un truc un peu fou un shōnen sportif à la sauce RPG et qui, pendant un moment, y croit dur comme fer. Moi aussi j'ai pu y croire très fort!

Parce qu’avec son style cartoon survitaminé, ses animations généreuses, ses clins d’œil assumés à My Hero Academia, Harry Potter, Pokémon, ou Captain Tsubasa, il a tout du jeu qu’on lance avec un sourire, convaincu qu’on tient là une perle. Je ne suis pas allé jusqu'au bout, après l'avoir relancé deux fois après quelques abandons et nous allons détaillés ça...


Au début, ça fonctionne diablement bien et je ne voulais plus lancer aucun autre jeu que celui-ci. Le pitch est délicieusement absurde! Une académie où la balle aux prisonniers est une religion, où l’on balance des super tirs, où les duels tiennent plus du boss fight que de la simple confrontation sportive. Les personnages sont volontairement caricaturaux, les dialogues fusent dans un second degré omniprésent, et l’univers a ce charme immédiat des productions qui n’ont rien à perdre.

Otto, le héros naïf à souhait, se retrouve plongé dans des tournois improbables et des rivalités plus grandes que nature. On est dans le shonen de sport le plus classique et engageant!


Côté gameplay, Dodgeball Academia installe rapidement ses bases... Des matchs en temps réel où l’on esquive, attrape et renvoie la balle, tout en chargeant des attaques spéciales. Chaque personnage a ses petites particularités. Certains peuvent soigner, d’autres ralentir le temps, balancer des balles enflammées ou électrifiées. On sent qu'on va vivre une sacré aventure avec un gameplay dynamique!


On peut composer son équipe, équiper des objets passifs qui modifient les stats ou les effets des attaques, et adapter un peu son style de jeu selon les affrontements. Il y a même des "types" de balles à gérer, avec des interactions façon pierre-feuille-ciseaux.

Mais malgré cette richesse en surface, le cœur du système s’épuise vite. Les matchs se répètent, les mécaniques tournent en rond, et on se surprend à espérer un peu plus de folie, un peu plus de chaos maîtrisé. Les ennemis, élèves ou profs, n’offrent pas assez de variété pour relancer l’intérêt, et les quelques affrontements marquants se comptent sur les doigts d’une main. Même les "combats de boss", censés être les pics d’adrénaline, peinent à sortir du lot.

Puis... Le côté RPG s'essouffle aussi très vite, en étant trop faible pour la variété de défis proposé. On a quelques personnages différents et quelques passifs, pas de quoi varier les plaisir et j'ai fini par terriblement regretter Pyre, sur la longueur.


L’exploration, elle, reste très sage. L’académie est divisée en zones reliées entre elles, chacune avec son thème, mais aucune ne parvient à vraiment surprendre. On fait des allers-retours, on déclenche des quêtes secondaires assez génériques, et on tombe souvent sur des combats imposés qui cassent le rythme. On aurait pu imaginer des mini-jeux délirants, des défis absurdes, des détours narratifs inattendus... à la place, on reste dans les clous. Le système de progression, calqué sur les classiques du RPG, permet de monter en niveaux, d’acheter ou de ramasser de l’équipement, mais ne bouscule jamais rien. Une formule efficace, mais un peu trop figée.


Pourtant, malgré ces limites, difficile de rester totalement insensible. Le ton du jeu, toujours sur le fil entre parodie et tendresse, fait souvent mouche. Certaines animations, certains dialogues, ont ce petit quelque chose qui arrache un sourire. Otto est attachant dans sa naïveté, et quelques personnages secondaires, bien que peu exploités, laissent une trace. Je n'attendais vraiment pas le jeu sur cette partie et il m'a quand même drôlement étonné. Il y a une légèreté dans l’écriture, une sincérité dans l’humour, qui sauvent parfois des séquences entières.


Techniquement, c’est très propre! Direction artistique cohérente, animation fluide, menus clairs, interface agréable. Les effets visuels donnent de l’impact aux attaques, et l’ensemble est parfaitement lisible en plein chaos. L’OST accompagne le tout sans fausse note, même si on aurait aimé un ou deux thèmes vraiment inoubliables pour faire vibrer un peu plus fort.


En somme, Dodgeball Academia est un de ces jeux qu’on a envie d’aimer. Et pendant quelques heures, c’est le cas. Mais à force de trop se reposer sur sa formule, il finit par nous perdre. On sent l’envie de bien faire, le cœur qu’il y a derrière chaque animation, chaque vanne, chaque rebondissement. On sent aussi les limites, d’un budget, d’un moteur, peut-être d’une ambition bridée, qui empêchent le jeu d’aller au bout de sa promesse.

Je ne le déteste pas, mais je n'irais pas jusqu'à le recommander, avec regret, mais aussi avec tendresse. Parce qu’il y a de l’amour là-dedans, ça se sent. Mais un amour qui tourne un peu en rond, qui aurait mérité plus de folie, plus de générosité encore. C’est un de ces jeux qu’on conseille avec précaution, aux curieux, aux amateurs de sport improbable, ou à celles et ceux qui aiment les aventures sans prétentions et un poil répétitives.

KumaCreep
5
Écrit par

Créée

le 1 juin 2025

Critique lue 9 fois

KumaCreep

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