Après la très bonne mise en bouche que constituait le premier opus et l'excellent deuxième épisode, il est temps de s'attaquer au troisième et dernier jeu de la trilogie Nes, le fameux canard boîteux. Car oui, bien que Double Dragon III – The Sacred Stones (ou The Rosetta Stone selon l'endroit où est sorti le jeu) introduit quelques bonnes idées ici et là, elles sont malheureusement bien vite contrebalancées par certains partis pris bien vite relous


Mais on va commencer par ce que le jeu a de meilleur à nous proposer. Avec tout d'abord un moveset largement revu à la hausse. Si on regrette la disparition du coup de genou et, pour certains -dont l'auteur de la prose- l'abandon du système renegade, on acueille en revanche avec joie de nombreux autres mouvements, comme la prise aérienne, la possibilité de courir ou encore de tirer avantage du terrain, principalement les murs. À deux, il est même possible de décupler la puissance du Hurricane Kick (en étant proche et bien synchro) ou de prendre appui sur son frangin.


L'autre bonne idée, c'est de pouvoir recruter des éléments pour nous aider dans notre quête. Bon ok, il n'y en a que deux, mais c'est l'intention qui compte. Le premier se nomme Chin Seimei et pratique le kung-fu. Il est un peu lent et son allonge est moindre, mais il fait mal. Le second, Ranzou Yagyu, ninja de son état, est plus ou moins son opposé : rapide, portée correcte, mais puissance un peu limite. Dans leur globalité, nos deux lascars sont bien moins efficaces que les frères Lee, mais constituent des vies supplémentaires salvatrices


Car oui, le gros défaut de Double Dragon III, c'est qu'il se la joue réaliste : on a une vie, point final. Quand un perso meurt, il est out pour de bon. Il revi(en)t curieusement néanmoins si on atteint le cinquième et dernier niveau… De ce fait, le jeu est atroce question courbe de difficulté, notamment quand on joue seul. La plupart des joueurs n'ont sans doute jamais passé les deux premiers stages, dont le challenge est fort corsé du fait de la vie unique couplée à des opposants fort belliqueux. Les stages 3 et 4 sont plus "simples" grâce aux persos supplémentaires, tandis que le niveau final réhausse la difficulté, cette fois-ci par un level design traître et des ennemis puissants et mobiles.


À deux, ce n'est pas forcément beaucoup mieux. Car en effet, les ennemis ont tendance à attaquer en binômes ; le problème, c'est que dès que la machine doit afficher plus de trois sprites en même temps, le jeu se met à clignoter comme un sapin de noël !! C'est donc assez rare en solo, mais omniprésent et très gênant en duo. Graphiquement justement, j'entends certains dire que c'est un peu plus joli que DD2 : je ne suis pas tout à fait d'accord. C'est un poil plus détaillé certes, mais que les décors sont répétitifs !! Mais surtout, le fait d'avoir réduit la taille des sprites d'un bon quart a sans doute pas mal aidé…


Côté musique, il y a de quoi être également un peu déçu. Forcément, quand on passe après le cultissime deuxième épisode… Ce n'est pas mauvais, c'est juste pas super inspiré, encore moins mémorable. Le remix de l'intro est sans âme, les différents thèmes sensés refléter le pays traversé (USA, Chine, Japon, Italie, Égypte) ne sont pas spécialement entraînants et celui de l'affrontement final n'est en rien épique… Les bruitages sont en revanche toujours très chouettes, c'est déjà ça…


Avant de conclure, je vais faire un petit aparté sur le scénar'… Certains disent qu'il y a eu un léger effort de fait, moi je trouve qu'on nous prend un peu pour des cons… Bien sûr, je ne demande pas un scénar' à la Bioshock dans un Double Dragon, mais un minimum de cohérence… Par exemple, si on parcourt le monde, c'est pour récupérer trois pierres sacrées (d'où le titre), qui sont des clés servant à ouvrir la chambre secrète et SCELLÉE d'un tombeau égyptien. Mais pourquoi une fois celle-ci ouverte et qu'on pénètre dedans, est-on accosté par des ninjas lambdas, comme ceux qu'on a déjà affronté ultérieurement ? Pareillement, à la fin du troisième stage, on a déjà les trois pierres mais on nous dit de faire un détour par l'Italie, pour "s'entraîner"… Tu m'excuses, jeu, mais je suis quand même un maître en arts martiaux qui a déjà massacré tout un puissant gang à moi tout seul (parfois aidé de mon frangin)… DEUX FOIS !! Je pense que je peux me dispenser de ce voyage transalpin…


Double Dragon III – The Sacred Stones aurait pu être un sacré jeu, l'apothéose de la trilogie. Alors pourquoi avoir voulu rendre le jeu à tout prix "réaliste" ? L'excellente idée des personnages supplémentaires n'était pourtant pas incompatible avec les traditionnels continus de la série… Dans le même genre, pourquoi avoir supprimé les niveaux de difficulté ? On n'est pas tous des PGM en puissance… Double dragon III est de ce fait très clivant, ne semblant s'adresser qu'aux fans de la franchise qui ont retourné les deux premiers épisodes. Tout l'inverse de son prédécesseur, qui permettait à tout un chacun de progresser, voire tout simplement de s'amuser… Un immense gâchis.

Wyzargo
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le 21 juil. 2016

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