And may the best Dragon Quest win !

Un an après avoir sorti un remake de Dragon Quest III – un jeu convenable mais fastidieux, comme le sont d’ailleurs à peu près tous les épisodes de la série Dragon Quest auxquels j’ai joué – Square Enix nous sort cette fois le remake du tout premier jeu Dragon Quest ET le deuxième opus Dragon Quest II, originellement sortis sur NES, remakés en « 2H-HD » et réunis sur le même jeu, un peu comme ils avaient fait il y a 20 ans pour le remake des deux premiers Final Fantasy sur Game Boy Advance. Cela peut sembler surprenant de sortir ce I & II HD après le III HD, mais il y a quand même une certaine logique : l’épisode III était en fait un prequel scénaristique des épisodes I et II. J’étais donc curieux de découvrir ces monuments du JRPG au combat au tour par tour – dans une version modernisée, bien évidemment.

Côté réalisation, que ce soit pour l’opus I ou II, c’est exactement la même chose que le remake de Dragon Quest III, les graphismes sont exactement les mêmes. C’est donc mignon, propre et coloré, le style Toriyama est toujours aussi appréciable. Mais ça reste aussi basique et un peu simpliste – la mise en scène des combats, surtout, est décevante : on ne voit même pas les personnages agir ! Quant à la bande-son : les réorchestrations des thèmes d’origine sont de qualités, de même pour le doublage, même si l’ensemble est un peu redondant.

Maintenant, parlons de chacun des deux opus plus précisément, en commençant par Dragon Quest premier du nom. Celui-ci a quand même pour lui une certaine originalité, et de de taille : il s’agit bien, à ma connaissance, du seul opus dans lequel il ne faut compter que sur un seul personnage – le héros lui-même – pour venir à bout des différents ennemis. Pas d’alliés cette fois, même pas des boots : le héros est livré à lui-même. Ce qui rajoute finalement un côté « héroïque » plus prononcé, un peu comme dans un Zelda. Le jeu ne manque donc pas d’intérêt, mais montre malheureusement assez vite ses limites : même avec une difficulté fortement réajustée par rapport au jeu NES, il reste un jeu franchement laborieux et déséquilibré, pour ne pas dire carrément injuste. Heureusement que le jeu comporte une sauvegarde automatique après chaque combat, heureusement, parce que je ne compte plus le nombre incalculable de fois ou je me suis fait éclater en seul tour par des ennemis randoms sans trop pouvoir faire grand-chose et où j’ai du relancé une sauvegarde automatique pour la énième fois pour progresser sans avoir perdu mes points d’expériences durement gagnés. La montée en niveau est fastidieuse et certains boss sont de véritables murs de difficultés qui peuvent vous éliminer en seul tour, même avec tous vos points de vie à fond. Bref, un jeu pas inintéressant mais qui finir par devenir très pénible assez rapidement.

J’ai nettement préféré l’opus suivant, Dragon Quest II, qui s’est avéré être une assez bonne surprise. C’est même très clairement mon opus préféré de la trilogie. D’abord parce que c’est le seul des trois opus à proposer une vraie galerie de personnages principaux ainsi qu’une trame scénaristique plutôt solide – rien de fou, hein, mais l’ensemble est tout de même bien plus vivant et enchanteur que dans le I ou le III. Ensuite parce que l’univers à parcourir est riche et intéressant, les combats plutôt tactiques et correctement équilibrés, et l’aventure demeure assez prenante. Ce qui ne veut pas dire que le jeu ne soit pas laborieux, loin de là : on reste toujours sur du pur Dragon Quest assez archaïque, avec des boss qui ne pardonnent pas, quelques phases de montée en niveau obligatoires, des donjons parfois un peu interminables et des aller-retours fréquents à faire pour recharger ses points de magie ou ressusciter un de ses personnages.

Encore une fois, on ne peut donc vraiment pas recommander ce jeu au plus grand nombre : Dragon Quest I & II DH-2D Remake ne s’adresse pas aux nouveaux venus qui ne connaissent aucun jeu Dragon Quest, mais plutôt aux passionnés du JRPG et aux curieux qui souhaiteraient découvrir les origines de la saga, dans une version suffisamment réajustée.