Un sentiment d'inachevé par rapport au potentiel de la licence...

13 heures de jeu à mon actif

Parmi mes univers de Fantasy favoris, la saga littéraire de Cressida Cowell, sublimé par DreamWorks et Dean DeBlois au cinéma, How to Train your Dragon fait largement partie du top 10 : c'est simple, efficace, drôle et c'est de la grande aventure comme on les aime. Les films et les séries ont conforté cette passion inébranlable là où les jeux vidéos ont eu un peu plus de mal (hormis Dragons : l'aube des nouveaux cavaliers, on est plutôt sur un calme plat...). Et voilà qu'un nouveau jeu fait son apparition alors que tout semblait déclarer que l'univers de Harold et Krokmou nous avait fait ses adieux (si on excepte l'idée saugrenue d'adapter en live-action les aventures desdits héros ; à voir comment tout ça va se goupiller...). Néanmoins, il était possible de voir, notamment par le prisme de quelques séries tournées vers le très jeu public, à l'image de Dragons : Les Gardiens du ciel, et sa suite que je n'ai absolument pas regardé parce que... mêh. La surprise donc de ce nouveau jeu a été telle que je me suis empressé de l'acheter et de démarrer une partie, sans prendre le temps de faire quelques recherches en amont (ce qui m'aurait été plutôt utile, je ne vais pas le cacher). Dragons : Légendes des neuf royaumes, développé par Outright Games qui s'était déjà occupé du jeu susnommé et il est vrai qu'au premier abord, cette nouvelle aventure semblait pas mal du tout quoique enfantine. Mais au fur et à mesure que le jeu avançait, mon entrain et mes espoirs se sont quelque peu liquéfiés... Comment donc ? Et bien on va voir ça tout de suite !


Nous nous situons après le dernier film (Dragons 3 : Le Monde caché ; et encore !) où nous suivons les aventures de Tonnerre, un "Éclair Nocturne" (déjà, ça commence mal...) dont les siens ont été chassé par des Écrevasses, les ennemis héréditaires des Furies Noc... pardon, des Éclairs Nocturnes. Accompagné de quelques dragons rencontrés en chemin, il se lance à la recherche des siens et part combattre les envahisseurs.

Voilà, pas plus de spoil, comme à mon habitude.


Et déjà, le premier élément qui choque, c'est que le nom de race des dragons n'est pas forcément respecté, du moins pour les Furies Nocturnes. Alors, en vrai, qu'est-ce que cela peut bien faire ? Est-ce que cela a un impact négatif sur l'appréciation du jeu. Bien sûr que non, mais force est de constater que pour un fan de la licence, ça fait un peu mal de débuter l'aventure par une approximation. De ce fait, concernant le scénario, et quitte à commencer par un râler de manière subjective : après avoir commencé à jouer à ce jeu, je suis allé me renseigner et il se trouve qu'il est adapter de la série éponyme, assez récente et assez enfantine qui se passe... durant notre époque ?! Pardon ? Qu'est-ce que quoi ? Alors oui, je sais, la trame principale de Dragons, celle présentée au cinéma ou dans les série se déroule durant l'âge des vikings mais on parvenait à jouer avec l'aspect Fantasy Mythique, donc à zigzaguer entre réalité et fiction. Or, faire en sorte d'ancrer cet aspect fantaisiste dans le monde réel, franchement et personnellement, j'étais pas prêt... Là aussi, est-ce que cela a impacté négativement ma vision du jeu, non (et fort heureusement). Cependant, je me suis senti quelque peu "trahi" dans le sens où mon imaginaire concernant cette licence était ancré dans de l'imaginaire et était solide sur ces appuis. Autrement, que peut-on en dire, de cette intrigue ? Quelle est plutôt mignonne sans transcender quoi que ce soit. Si les films ou séries nous avaient donné des intrigues pas forcément folichonnes mais qui avaient eu le mérite de poser des questionnements intéressants et de mettre en avant des thèmes matures, ce jeu se permet de rester enfantins avec une histoire de recherche de famille. Et pour ce faire, on va devoir fouiller quelques royaumes en quête d'indices ; en vrai, il suffit de suivre les gemmes de différentes couleurs, de s'arrêter de temps en temps dans des sortes d'arènes où il faudra combattre un certain nombre d'ennemi et d'arriver à la grosse gemme finale pour attaquer la carte suivante, sachant qu'à la fin de chaque royaume, un boss nous attend. Simple, basique et efficace, pour un jeu destiné aux enfants. Car mes canoniques 26 années ont trouvé le jeu plutôt sympathique durant les premières heures, mais cela s'est vite essoufflé à cause d'un système de re-jouabilité rébarbatif destiné dans un premier temps à améliorer au maximum nos dragons jouables, dans un deuxième temps à essayer le mode "défi" (déblocable lorsque l'on fini une première fois la carte) qui propose des bonus/malus pour terminer la carte (plus d'ennemis, contre la montre, pas de régénération de vie...) et enfin, dans un troisième temps, rallonger monstrueusement la durée de vie du jeu ! Car pour atteindre le 100% et espérer améliorer nos dragons (au nombre de quatre ; nous y reviendrons), il va falloir jouer au moins trois fois chaque carte : soit cinq cartes réparties dans cinq royaumes pour un total de 75 parties ! Alors, en soit, les premières parties sont intéressantes et sympathiques comme déclarées précédemment, mais refaire toutes les cartes est tout bonnement d'un chiant extraordinaire puisque même le mode "défi" n'arrive pas à renouveler suffisamment les cartes ; sachant que de nombreux éléments d'un royaume se ressemblent et se retrouvent tout le long du périple... On se retrouve donc dans une position où l'on ne parvient à ne faire que la moitié du jeu (et encore, c'est une petite moitié) où les dragons ne seront pas améliorer de manière optimale (mais ça aussi, on va y revenir), où le mode "défi" ne sera même pas essayé puisqu'on en aura déjà marre et où les récompenses (quelques skins originaux pour les dragons) ne seront pas débloquées puisqu'on aura arrêté depuis longtemps. Ainsi, l'intrigue reste enfantine mais la manière de présenter le jeu et de clore l'histoire est très mal pensée, surtout lorsque cette dernière est surtout destinée à des enfants qui n'auront, clairement, pas la patience d'aller jusqu'au bout, le jeu demandant bien trop d'efforts et de patience.


Concernant les personnages, nous pouvons incarner tout au long de l'aventure un total de quatre dragons, possédant des attaques et des caractéristiques qui leurs sont propres. A savoir Tonnerre, le dragon principal, agile et puissant avec ses attaques de foudre. Bissocorn, un dragon tank qui crache des boules de feu. Wu et Wei, dragon à doubles tête alternant des attaques de glace et de feu. Et enfin, Panache, petit dragon assez faible mais qui possède des attaques intéressantes et une technique de camouflage. Une bonne petite compagnie dont on regrette presque, à l'image de ce que la licence nous avait proposé avec les dragons de Harold et ses amis, un manque d'interaction véritable entre eux. Et le problème, malgré une certaine recherche quant à la personnalisation de nos dragons, c'est qu'on s'arrête là. Donc, pas d'interactions, pas de moments joviaux, rien si ce n'est nous qui accompagnons notre dragon d'un point A à un point B tout le long du niveau joué. Et c'est vraiment dommage car on perd selon moi beaucoup en émotivité et en implication personnelle. Nous ne sommes clairement pas sur Dragons : l'aube des nouveaux cavaliers qui avait su susciter un attachement de ses héros. Et c'est un "je m'en foutisme" concernant nos dragons héroïques que l'on retrouve dans les arbres de compétence dédiés à chacun : en récoltant des gemmes (que l'on trouve partout sur les différentes cartes), nous avons la possibilité de les améliorer : points de vie accrus, meilleure attaque et défense, nouvelles capacités... mais tout semble morne et sans réelle identité, à tel point que l'on en vient presque à oublier cette possibilité d'amélioration qui, de toute façon, n'a guère de véritable schéma d'optimisation. C'est un arbre de compétence lambda présent uniquement pour dire qu'il est présent... Et là encore, c'est dommage.

Ce sont donc des compagnons avec de bonnes bouilles mais que l'on aurait voulu plus vivants dans leur manière d'être et d'agir.


Pour la patte graphique, si nous ne sommes pas sur du mauvais, nous ne sommes clairement pas sur du très bons. Les différentes cartes et les différents royaumes sont intéressants, assez variés avec des passages plus recherchés que d'autres mais dans l'ensemble, c'est tout de même assez moyen. Et c'est quelque chose que l'on ressent dans les quelques cinématiques présentées qui sont vraiment pas très attrayantes, avec une sensation de lourdeur dans les mouvements. Très clairement, le jeu ne brille pas pour sa qualité graphique mais le tout demeure suffisant pour ne pas être son talon d'Achille.


Pour les combats, nous sommes face à quelque chose de... particulier Dans le sens où nous avons, pour les quatre dragons, de bons enchainements de coups, un équilibrage correct entre nos héros et les différents ennemis qu'ils rencontrent, mais également quelques points noirs. Le premier, le plus perturbant, concerne Tonnerre et ses enchainements. Je ne saurais dire si ce bug est uniquement lié à ma session de jeu ou si il ne s'agit pas d'un bug (que je me suis mal débrouillé durant mes sessions de jeu) mais il est arrivé fréquemment que mon dragon, en plein milieu d'un enchainement, se mette à frapper dans la direction opposée. Ce qui faisait que je ne terminais pas les ennemis que je focalisais ; si en mode "histoire", ça pouvait aller, en mode "défi" où les ennemis pouvaient être plus puissants, c'était un tout autre problème. Et enfin, au même titre que les améliorations facultatives des dragons, au fur et à mesure que le jeu avance, on en vient à utiliser qu'un seul type d'attaque contre les ennemis, ce qui amplifie l'aspect rébarbatif que le jeu possède déjà à cause de ses cartes. Ce qui entraine une forme de répétition ennuyeuse au sein des différents combats (hors combats de boss où il faut être un peu plus stratège que bourrin).


Pour les décors et les différents lieux, on reste sur des environnements qui rappellent le fameux monde caché du troisième film - et sûrement est-ce ce dit lieu dans lequel nous circulons. Mais outre l'aspect nostalgie et clin d’œil, si les biomes sont assez variés, on reste sur des décors assez ressemblants (l'aspect des roches, des cristaux...). Sans compter que la qualité graphique n'aide pas forcément à bien se projeter bien que l'impression de verticalité donne quelques bons moments... Ce sont des décors classiques qui ne resteront donc pas forcément en mémoire mais qui ont au moins le mérite de partager les souvenirs du monde caché.


Pour les musiques, là où John Powell proposait une excellente composition dans les films et les séries, c'est le compositeur Chris Winter qui s'attaque à la musique de ce jeu. Et c'est un pur bonheur de voir que l'on a toujours des musiques épiques et exceptionnelles pour un opus de la licence How to Train your Dragon. C'est le meilleur point que l'on peut relever pour ce jeu : les musiques (bien qu'en faible nombre) reprennent à la perfection les idées de John Powell. Une mention spéciale à la musique du menu !


Dragons : Légendes des neuf royaumes est un jeu qui avait un matériel intéressant entre les mains mais qui, probablement par soucis de proposer un divertissement surtout accessible pour les enfants, n'est pas forcément allé au bout de ses idées. Il n'empêche que le jeu reste jouable et, bien entendu, appréciable pour tous les passionnés de la licence. Il n'empêche qu'il subsiste à la fin de notre expérience une petite déception, de voir que l'on a eu le droit qu'à ça... Je suis prêt à le recommander uniquement pour avoir le loisir d'écouter les musiques, le reste étant à mon goût trop simpliste, ou inachevé. Quoi qu'il en soit, les premières heures de jeu sont plaisantes, il est juste dommage que l'on oscille à ce point...

Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !

PhenixduXib
6
Écrit par

Créée

le 6 mai 2023

Critique lue 53 fois

PhenixduXib

Écrit par

Critique lue 53 fois

Du même critique

The First Tree
PhenixduXib
10

Il y a des jeux dont on ne faudrait jamais voir arriver la fin...

Près de 2 heures de jeu à mon actif. Première critique ne parlant ni d’œuvre de Fantasy, ni d’œuvre de Fantastique. Catégorie "Nature", j'arrive ! The First Tree, développé par David Wehle, est un...

le 22 juin 2018

5 j'aime