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Beaucoup de gens ont découvert Dust : An Elysian Tail, sur 360 comme sur PC, sans en avoir véritablement entendu parler auparavant. En conséquence, leur surprise fut de taille, et leur enthousiasme suivit. A contrario, en ce qui me concerne j'ai beaucoup attendu Dust. Pas sa sortie 360 non, puisque j'ai découvert son existence lors du Summer of Arcade 2012, comme beaucoup de gens. Mais sa sortie PC. Car il aura suffit d'un seul trailer à Dust pour me vendre du rêve comme personne : un style graphique magnifique, de la plate-forme, du beat them all, un scénario poussé, un univers enchanteur, du level up, des ennemis et des pièges à foison... Bref, typiquement mon genre. Ne possédant pas de Xbox, j'ai donc patiemment attendu qu'il apparaisse sur Steam pour me le procurer. Et quand ceci fut fait, forcément, mes attentes avaient décuplé.

Dust, c'est le nom de notre avatar, réveillé en pleine forêt, amnésique comme le veut la coutume, par une épée qui parle (c'est déjà moins commun). Qui est-il, que fait-il ici ? Ce seront les principales questions de l'intrigue. Notre héros découvre donc l'univers en même temps que nous, ses habitants, ses coutumes, ses histoires. Dans ses pérégrinations, il sera accompagné par Fidget, une nimbat (http://bit.ly/1kC575m), croisement improbable de plusieurs animaux forestiers.

Autant éluder le sujet de suite, la trame principale s'avérera au final assez "décevante", même sans grandes attentes. En effet, bien que sympathique, le fil conducteur restera assez classique, même si le tout est bien fait. Le premier tiers nous laisse présager une histoire un peu plus sombre et travaillée, mais ce ne sera au final pas le cas.
En revanche, s'il y a un indicateur qui lui n'est pas faussé, il s'agit bien la narration, assez extraordinaire de bout en bout, notamment grâce au personnage de Fidget, aux dialogues tous plus savoureux les uns que les autres. Ainsi, la nimbat se permettra absolument toutes les réflexions les plus élémentaires, celles qui pourraient venir du joueur lui-même, et que pourtant aucun autre jeu ne met en avant. Pour les besoin d'une quête, Dust récupérera ainsi des moutons dans le décor. S'ensuit un dialogue extra entre Dust, pour qui tout est normal, et Fidget qui se demande vraiment WTF. Idem, elle n'hésitera pas à briser le 4ème mur, nous demandant d'appuyer plus vite sur les boutons ou ironisant à un ennemi qu'il aurait mieux fait de sauvegarder avant de se pointer. Il y a une sorte de justesse imparable dans l'écriture, de Fidget certes, mais également des autres personnages.

Pour ce qui est de l'univers et de la patte graphique, le trailer ne m'avait pas trompé. Les environnements sont tous beaux, régulièrement jusqu'à l'extase. Rajoutez des ambiances très variées (forêts, grottes, montagnes, ...), un système météorologique aléatoire gérant la luminosité et les précipitations en fonction des environnements, et vous obtenez un résultat assez incroyable. De plus, le level design environnemental est souvent bien pensé, et recèle de nombreux trésors à trouver, incitant à l'exploration, tout ce que j'aime. On pourra même sauver quelques personnages emblématiques de la scène indé comme Meat Boy, Tim (Braid) ou encore Gomez (Fez), enfermés dans des cages. L'occasion de passages clin d'oeil assez énormes (notamment Fez). L'enchantement fut donc total durant la quinzaine d'heures de jeu qu'il m'aura fallu pour en venir à bout en difficile, le jeu comportant un certain challenge (et aucun checkpoint).

Néanmoins, Dust comporte un assez gros point noir, que j'ai beaucoup plus de mal à excuser que la relative déception scénaristique : si les combats sont ultra-dynamiques et d'une fluidité sans faille, le game design des arènes, ou disons plutôt le placement des ennemis (car il n'y a pas vraiment d'arènes, ou rarement) flirte trop souvent avec le médiocre, l'aléatoire. On a l'impression que le créateur s'est un peu dit "allez, dix monstres par-ci, dix monstres par-là...". Au tout début du jeu, lorsque l'on n'a quasiment aucun combo ni pouvoir, c'est particulièrement pénible. Passé le premier quart, cette impression disparait néanmoins, grâce à la sensation de puissance qui émane de chaque affrontement.
En revanche, sur la fin cette lassitude m'est revenue : dans les toutes dernières heures, on enchaînera vague d'ennemis sur vague d'ennemis, sans répit d'exploration ou de contemplation. L'effet est d'autant plus accentué par la présence d'alliés sur le champ de bataille, qui ne servent qu'à rendre l'écran complètement illisible.
Sans même demander un placement exemplaire et parfaitement mesuré des ennemis et des zones de combat, cette partie est donc largement perfectible, ce qui est un peu dommage pour un jeu comportant une grosse composante beat them all

Au final, malgré deux petits points noirs, Dust aura quand même diablement comblé mes attentes. Comme l'indiquait le trailer, il possède un style graphique magnifique, de la plate-forme, du beat them all, un univers enchanteur, du level up, des ennemis et des pièges à foison... Bref, totalement mon genre. Et quand je pense qu'il a été presque entièrement réalisé par une seule personne, Dean Dodrill... eh bien j'ai hâte de connaître son prochain projet.
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le 12 févr. 2014

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