Ecco: The Tides of Time
6.4
Ecco: The Tides of Time

Jeu de Novotrade International et Sega (1994Mega Drive)

Je ne parlerais pas de l'émerveillement que m'a procuré Ecco lorsqu'enfant j'ai été au contact de cette série pour la première fois : le cas échéant cela fera l'objet d'une critique du premier opus.


Je serais presque tenté de mettre 9. Au départ j'avais noté ce jeu 7. Mais je dois reconnaître que je n'étais pas allé bien loin. Jusqu'à la première zone dans le futur. J'avais clairement sous-estimé ce jeu, comme beaucoup d'autres personnes je pense, et à cet égard je crois que sa moyenne générale sur SC ne lui rend pas justice. Noter Ecco n'est pas évident, car c'est un jeu qui a de très grande qualités, mais aussi de gros problèmes.


Le principal problème, c'est que l'on ne comprend pas. Et c'est une caractéristique de cette série : bien souvent, on ne sait pas exactement quel est le but, ce qu'il faut faire, comment le faire, où il faut aller, etc. De surcroît, comme le jeu est difficile, on ne sait jamais si on échoue par manque de talent ou parce qu'on a pas compris une des mécaniques du jeu. Il m'est arrivé plus d'une fois de me mordre les doigts sur des passages où je n'avais tout simplement pas compris "le truc". Sans soluce, il faut être persistant. Et même avec, pour certains passages. Mais c'est faisable. Il faut quand même au départ aimer le challenge. Les passages à s'arracher les cheveux sont très nombreux.


Néanmoins, ce jeu d'aventure est plein de qualités. Tout d'abord le sentiment de liberté qu'il procure. Le caractère jouissif de contrôler un dauphin tout simplement, et qui est bien sûr valable pour tous les épisodes de la série, tout comme l'originalité du concept en général. Sauter hors de l'eau, faire des sauts périlleux, nager à grande vitesse... peu de jeux procurent des sensations comparables. D'ailleurs, la vitesse à laquelle on peut nager est très impressionnante. Et c'est d'une fluidité sans faille.


Ensuite, le jeu est beau. Et plus vous avancerez, plus vous vous en apercevrez. Car oui, ce jeu réserve des surprises. J'insiste sur ce point : ce jeu réserve des surprises. Vous verrez également au fur et à mesure que les environnements sont de plus en plus grands, et certains sont vraiment énormes, voir labyrinthiques. Vers la fin, j'ai dû sortir le papier et le crayon, c'est dire. L'usage du sonar est impératif pour se repérer, et j'ai adoré ce concept. Vous verrez aussi que le jeu a une intrigue. Il faut de préférence avoir fait le premier opus pour la comprendre, mais elle est omniprésente, très originale et bien amené à travers des dialogues aussi étranges qu'intriguants. (En passant, j'ai toujours trouvé très amusant que les dauphins se vouvoient entre eux...) Ecco, c'est tout un univers. Vous verrez enfin que le jeu est long, surtout pour l'époque. Il est plus riche qu'il ne peut paraître au premier abord.


Musicalement, c'est inégal, mais plutôt bon dans l'ensemble. Certaines pistes sont assez moyennes et ne collent pas avec ce que devrait être l'ambiance sous-marine. (certaines sont un peu trop "violentes", alors qu'on aurait préféré retrouver la douceur de certaines musiques de Master of Monsters ou Arcus Odyssey.) Mais la grande majorité sont vraiment bonnes, avec des mélodies mémorables. En revanche elles ne sont peut-être pas assez nombreuses, on a l'impression d'entendre souvent les mêmes. Étrangeté du jeu : dès qu'on met sur pause, la piste reprend au début.


La maniabilité est en demi-teinte. Elle est excellente par certains aspects, Ecco répond parfaitement, et c'est un plaisir de le contrôler, mais d'un autre côté elle est assez difficile et paradoxalement assez lourde...elle nécessite une certaine technicité et pour certains passages et le jeu exige vraiment que vous maniiez Ecco à la perfection, et avec dextérité s'il vous plaît. Il faut bien maîtriser les diagonales de la croix directionnelle. En fait il y a deux choses qui sont difficiles avec la maniabilité : les changements de directions à grande vitesse et les collisions contre les parois. C'est compliqué à expliquer, il faut avoir la manette en main pour comprendre, je pense que ceux qui ont joués savent de quoi je parle.


En conclusion, si la difficulté ne vous rebute pas, si l'aspect exploration (car on explore beaucoup) ne vous rebute pas, si l'idée d'incarner un dauphin vous plait, je vous recommande chaudement Ecco: The Tides of Time. Quand je vois que sur SensCritique, à l'heure où j'écris ces lignes, un jeu d'aventure comme Flashback est noté bien au dessus de ce Ecco je ne trouve pas cela très juste. Ne vous fiez pas à votre première impression. Ecco n'a pas volé sa réputation de titre culte.

Créée

le 10 août 2017

Critique lue 605 fois

gio

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