Un walking simulator pixellisé, qui fait parfois mal aux yeux par son style rétro PS1 agressif, qui a l'air autant d'être un cache-misère dû à un manque de moyens pour offrir des graphismes de qualité au profit d'un travail d'atmosphère, qu'il ne participe à rendre l'œuvre toujours plus étrange et surréaliste, un peu comme une étrangeté perdue retrouvée 30 ans plus tard, un lost media maudit en somme, exactement le genre de jeu qu'adoreraient Feldup et Alt236.
C'est dark à fond, un jeu d'horreur pratiquement sans screamers sur l'automutilation d'un protagoniste et ce qu'il offre aveuglément dans une relation tout en devant en faire le deuil, avec des changements d'univers vertigineux, et cette même sensation de découverte d'environnements que dans les jeux de FromSoftware. Je sens vite venir les commentaires méprisants en mode "olala c'est BIZARRE c'est vraiment un jeu faussement artistique et psychédélique qui se croit intelligent c'est BIZARRE mais ils ont pris des champis ou quoi les développeurs ??" et il y a des choses à reprocher, notamment sur le choix de qualité d'image qui est désagréable mais font sens avec la DA du jeu, mais les sentiments qu'ont traverse sont forts.
J'adore ce genre de jeux à ambiance comme What remains of Edith Finch ? qui était un coup de cœur en terme de walking simulator à énigmes, notamment pour sa musique, et justement ici les compositions de Hudson Bikichky m'ont transporté, et il y a quelque chose d'Alice au pays de merveilles assez assumé, par exemple avec le personnage de la géante qui nous observe qui est clairement une référence à la Alice géante, enfermée et écrasée dans la maison du lapin blanc, donc on capte les influences d'aventures dans un monde onirique, qui représente parfaitement la structure chaotique d'un cauchemar un peu fiévreux.