Il fallait Far Cry 3 pour me faire aimer un Open World !

J'ai toujours été allergique aux Open World ! Mais VRAIMENT ! Même les jeux que la plupart s'accordent à saluer ainsi que Skyrim, m'ennuie au plus haut point ! Far Cry 3 a donc été l'objet d'une parfaite surprise, tellement j'ai apprécié d'y jouer. Je l'ai même fini à 100% dès ma première partie !


Pourquoi cette particularité ? Premièrement parce que je reproche souvent à ce type de jeu de ne pas avoir un scénario qui nous entraîne naturellement d'un début à sa fin. On met l'intrigue de côté pour vivre "sa propre aventure" comme nous le martèle les marketeux ! Je manque probablement d'imagination pour cela. Dans Far Cry 3, on n'oublie jamais le scénario en cours. Bien entendu, on va le mettre parfois de côté pour s'amuser à découvrir davantage l'île, multiplier les défis annexes... mais jamais on en oublie l'histoire. D'abord parce que celle-ci est agréablement linéaire, deuxièmement parce qu'elle est très simple. Le scénario n'a rien de particulièrement intéressant, mais je l'ai suivi avec plaisir comme dans un scénario de film d'action enchaînant les objectifs les uns après les autres. La psychologie n'est pas très poussée chez les personnages, celle du personnage principal existe et évolue mais sans être réellement approfondie. Suffisamment cependant pour suivre le personnage avec intérêt, notamment parce que cette histoire initiatique m'a grandement rappelé le parcours d'Oliver Queen aussi connu comme le super-héros Green Arrow. Depuis son nouveau départ avec "Green Arrow : Year one", sa transformation survient lorsqu'il échoue sur une île déserte où il devra apprendre à survivre. Il passera de jeune riche hédoniste et vain, à un homme d'action déterminé et énergique. L'île déserte se révèle pleine de dangers, naturels mais aussi humains puisque colonisée par un cartel de drogue qui asservit la population locale. L'histoire de Far Cry 3 est exactement la même, à l'exception d'un groupe d'amis emprisonnés qu'il doit sauver ! Simple mais efficace, cette trame fait le succès du comics, et n'en est pas moins efficace ic. Une autre influence marquante dans l'histoire, celle d'Indiana Jones et donc indirectement des Lara Croft. Je ne suis personnellement pas un grand amateur de la série, de ce mélange de fantastique lié à l'histoire d'une ancienne civilisation, le tout saupoudré d'aventures. Pourtant lorsque le scénario d'un coup opte pour une telle perspective, comme une parenthèse dans l'histoire qui reprendra plus tard son cours habituel, j'ai vraiment su apprécier ce changement de rythme et de ton. Tout simplement, car cela permettait à la fois d'ancrer davantage la personnalité particulière du titre, mais aussi rompait une monotonie qui aurait pu s'installer par ailleurs.
Il me faut mentionner quelques défauts qui ne se font pas trop sentir mais empêchent peut-être le jeu d'être encore meilleur. Certains personnages, dont l'un des premiers rencontrés, auraient tout de même mérités d'être davantage qu'une simple voix fournissant aux héros des informations. On voudrait en savoir davantage à propos de ces amis que l'on sauve, davantage aussi à propos de leurs relations et des sentiments du héros. Comme dans Indiana Jones, le scénario multiplie par moment les situations rocambolesques. A la fin un dernier rebondissement survient même menant à un choix de la part du joueur que j'ai trouvé légèrement ridicule car il arrive un peu comme un cheveu sur la soupe. Jamais auparavant le scénario ne nous avait proposé des choix liés au déroulement principal de l'intrigue. L'introduction d'éléments fantastiques dans les Indiana Jones comme dans ce film m'est donc apparue parfois grotesque.


Outre l'histoire, si les Open Worlds me déplaisent souvent fondamentalement, c'est que je m'y perds. Et que je déteste me perdre. Or ce monde est très bien cartographié, on saura assez facilement se diriger où l'on souhaite. Les déplacements sont très agréables, appréciables en soi, ils sont aussi variés. J'ai pris autant de plaisir à me déplacer à pieds qu'en voiture, en deltaplane, et à partir d'un certain moment en parachute ! Mieux encore, lorsque la motivation manquait, j'appréciais les nombreux déplacements automatiques permettant à tout moment de rejoindre un lieu précédemment visité et contrôlé. Ces lieux sont très importants, certes pour simplifier les déplacement, mais surtout pour fournir à l'exploration du monde un objectif. En effet il est agréable de voir un open world divisé en zones claires ! Se répartissent sur celui-ci deux types de lieux très importants des camps et des antennes. Lorsque vous prenez le contrôle d'une antenne, sur la carte s'affiche la zone aux alentours, et lorsqu'un camps passe sous votre autorité, la zone aux alentours se trouve pacifiée et la présence d'ennemis se fait moindre. Ces deux types de lieux varient déjà le gameplay, alors que les antennes sont l'occasion d'une sorte de plateforme 3D, les camps sont plus typiques du gameplay principal, un FPS libre qui peut s'aborder tant dans la perspective action qu'infiltration. Si je parle autant de la carte, c'est que l'on peut alors explorer le monde en dehors du scénario principal en ayant des objectifs en tête, en ayant un plan en tête. Libéré une nouvelle zone, en allant soumettre un camps ou modifier une antenne satellite. Cette exploration ne semble plus vaine, mais s'associe grandement à l'objectif général du jeu, libérer l'île de sa domination mafieuse. Maîtriser entièrement cet univers ne semble plus une tache laborieuse et interminable.
Les quêtes annexes sont présentes aussi, il en existe principalement de 5 types : Les "ravitaillement" qui consistent en des courses contre la montre à l'aide de véhicules motorisés, les "mises à morts" qui consistent en des assassinats à la machette, les "chasses" consistant à rapporter la peau d'un animal précis, les "défi" des massacres scorifiés, et enfin des quêtes annexes diverses avec des justifications assez anecdotiques. Les histoires plus que succinctes prétexte à celles-ci sont tellement sans importances, qu'un constat m'a gêné, toutes les personnes qui nous les donnent ont la même apparence, ne se distinguant par moment que par leur sexe. Les développeurs ont été à ce point feignant à ce propos que cela en est presque scandaleux ! Malgré tout on les fait avec plaisir, parce que si le prétexte est ridicule les phases de jeux pour les accomplir ne sont pas pour autant ennuyantes ! A côté de cela d'autres quêtes secondaires s'ajoutent liées à l'exploration et consistant en la découverte d'un certain nombre d'objets : Des lettres qui ajoutent un background historique à cette île et la rend davantage réelle encore, des cartes mémoires censées nous en apprendre davantage sur le réseau de narcotrafiquants dirigeant l'île mais que je trouve assez peu intéressantes. Pour diversifier le tout, des mini-jeux s'accumuleront, lancer de couteau, tirs au pigeons, poker... Enfin la quête la plus longue et la plus pénible consistant à récupérer plus d'une centaine de reliques disséminées dans ce monde, je m'y suis pourtant attelé notamment parce que le plaisir de l'exploration qui l'accompagne est toujours vivant.


Pourquoi ? parce qu'explorer ce monde, c'est explorer une faune et une flore variée et intéressante. En effet, si vous quittez les routes et les villages, vous explorez une nature peuplée de multiples espèces d'animaux. Certains farouches d'autres prédateurs, prêt à vous sauter dessus. La mer même n'est pas un lieu sûr. La chasse peut alors commencer. Une chasse qu'il est nécessaire d'accomplir pour faire progresser son personnage. Comme dans Deus Ex human révolution, des points d'expériences vous permettront de faire évoluer votre personnage dans la voie d'un héron, agile et rapide, d'une araignée furtive et assassine, ou d'un requin, violent et guerrier. En réalité deux types de gameplay en résultent qui peuvent chacun s'apprécier, voire se mêler. Des attaques en bourrinage, ou de l'infiltration. J'optais personnellement comme à mon habitude pour la voix du fantôme impitoyable, laissant dans son transparent sillage une traînée de sang ! Mais le scénario vous confronte dans tous les cas à certains passages où vous serez obligés de renoncer à la discrétion. Un point que l'on pourrait regretter, mais qui selon moi permet là encore de varier le rythme du jeu et d'immerger un peu plus un joueur qui se trouve pris par moment dans des situations qu'ils ne contrôle pas. J'en reviens donc à ces animaux qui peuvent ainsi vous attaquer par surprise si vous n'êtes pas bien attentif aux sons qui vous entourent. pouvant grandement handicaper votre exploration notamment au début du jeu. C'est surtout au début que j'ai vraiment ressenti l'univers hostile qui m'entourait et s’imprégnait d'une aura de danger assez savoureuse. Rapidement cependant je deviens ainsi que le héros maître de mon environnement et la nature commençait à me craindre moi ! Mais je n'étais jamais à l'abri d'un serpent venant détruire chacun de mes plans. Ainsi parfois, caché dans l'ombre vous pourriez attendre immobile le passage d'un soldat que vous égorgerez en silence lorsqu'il se rapprochera, mais soudain un serpent vous attaque, vous surprend, vous criez, mettez tout le monde en alerte et votre plan vole en éclat. Vous vous retrouvez à fuir, à grogner de dépit ! Les animaux ont un autre avantage, outre le développement de votre personnage à l'aide de points d'expérience et d'un arbre de compétences, les peaux d'animaux que vous récupérerez sur ceux tués permettront aussi de créer des équipements précieux qui agrandiront votre sacoche de butin, votre portefeuille, vos cartouche de munitions... Le ramassage de plantes permettra aussi de confectionner diverses seringues permettant de vous soigner ou d'augmenter temporairement certaines de vos capacités. Naturellement vous serez donc amenés à découvrir et dominer la faune qui vous entoure. J'ai souvent été ennuyé par la pratique de l'artisanat dans bon nombre de jeux, le fameux crafting. Ici ce ne fut pas le cas, puisque les objets à créer sont limités, ce n'est pas une quête sans fin, une cinquantaine d'objet à vue d'oeil sont à confectionner. Ce qui bien sûr nous motive d'autant plus à chasser les fameuses bêtes.
On regrettera peut-être cependant deux points quant à cette évolution, pour quiconque souhaite finir le jeu à cent pour cent et faire les choses bien comme ce fut mon cas, l'évolution du personnage semble limitée. D'abord par le scénario, trop de compétences ne se trouvent accessibles qu'au fil du scénario. Alors qu'on a pourtant accumulé bon nombre de point d'expérience que l'on est obligé de garder longtemps en réserve ou de dépenser pour des compétences qui ne nous semblent pas une priorité. Peut-être aurait-il fallu plus de potentiel, il est facilement possible d'accéder à tous les types de compétences.On se retrouve alors dans les derniers heures du jeu à gagner inutilement de l'xp ; un peu frustrant... Certaines compétences d'éliminations aussi sont un peu frustrantes parce qu'elles semblent n'avoir que peu d'occasions d'être utilisées. Tuer deux ennemis par le bas, par exemple ! Je n'ai jamais eu l'occasion de faire l'expérience de cette capacité, n'ayant jamais pu me mettre en position inférieure à deux ennemis, position naturellement nécessaire à ce type d'élimination. Tuer deux ennemis par le haut, est aussi une compétence qu'on utilisera finalement assez rarement, mais toujours appréciable.


Il faudrait terminer sur l'argument principal de ce jeu, l'aspect addictif de son gameplay. Les mini-cinématiques lors d'éliminations silencieuses qui me rappellent "Splinter Cell Conviction" ou "Deus Ex human revolution" sont très sympathiques et accompagnent une réelle possibilité de jouer furtif, et d'assassiner un par un des centaines d'ennemis en s'approchant d'eux tel un ninja ! L'arc aussi se révèle une arme silencieuse très agréable à maîtriser ! Tout aussi prenant la prise de contrôle des nombreux camps ennemis pour les livrer à ses alliés, ce qui justifie et explique la possibilité des les "réinitialiser" permettant à la fin du scénario de continuer indéfiniment à jouer.


Un fait amusant, j"avais acheté sans jeu sans beaucoup d'espoir pour l'unique raison qu'il contenait un mode coopératif en écran splitté. Or ce type de jeu se fait très rare aujourd'hui à mon grand désespoir ! Je ne le possédait donc qu'en vue de futures soirées entre amis assis sur un canapé, le solo me semblant un simple bonus pour m’entraîner à maîtriser un gameplay et ainsi impressionner mes amis XD
Pourtant me voilà maintenant convaincu et un grand fan du jeu alors que je n'ai paradoxalement pas encore eu l'occasion de tester ce fameux mode coopératif !

Vy Ty

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8

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