Deuxième épisode de la mini-série de jeux d’horreur, Fears to Fathom: Norwood Hitchhike (2022), nous met cette fois-ci dans la peau d’une jeune femme, Holly Gardner, en partance pour une convention « geek » à plusieurs centaines de kilomètres de chez elle. Contre l’avis de ses parents, elle décide de faire ce long trajet en voiture et se retrouve, à mi-parcours, en manque d’essence et à devoir trouver un motel où dormir en pleine forêt lugubre. Le titre de Rayll Studios nous plonge directement dans l’atmosphère à bord du véhicule en pleine nuit, au cœur de la vallée de Norwood. Très rapidement, nous approchons, par un miracle dont seul le développeur a la secret, une station essence paumée et sa boutique sordide. L’indispensable boutique pourrie et son vendeur taciturne aux paroles volontairement cryptiques et inquiétantes vous ouvrira les bras dans une phase FPS cherchant le réalisme du quotidien : plein d’essence à la pompe n°2, paiement en caisse et l’incontournable SMS de maman à 23h qui a oublié les croquettes du chien. Oui, Fears to Fathom va jusqu’au bout de sa narration et de la mise en abyme du quotidien pour mieux vous piéger, exactement de la même manière que le premier épisode. Rassurez-vous, pas de divulgâche, il s’agit ici littéralement des cinq premières minutes du jeu, je vous épargne la narration des péripéties suivantes et le gros du sujet. Sujet éminemment sordide. En effet, l’aventure se poursuit dans un motel étrange où le personnel sera aux petits soins pour vous. Que dire ? J’ai énormément apprécié cette expérience même si je regrette sa durée faiblarde (à peine 30 minutes) et sa finalité abrupte. On aimerait tout de même plus de développement et davantage d’interaction avec le monde environnant. Malheureusement, tout est très sommaire et pas toujours bien fichu (je pense aux allers-retours dans le motel). Enfin, dommage que certains succès soient bloqués sans raison. Au-delà de ces considérations, on ne peut que saluer la mise en scène, l’immersion instantanée dans laquelle le développeur parvient à confondre le joueur et la technique néo-rétro qualitative oscillant entre PS1 et PS2. Encore une fois, la direction artistique est une affaire de goût, je peux entendre que l’on n’y adhère pas.

A 5 euros sur Steam, pour ma part, c’est un grand oui ! L’expérience vaut le coup. Entendons-nous bien, Fears to Fathom: Norwood Hitchhike n’est pas un jeu terrifiant, il ne vous fichera pas la frousse de votre vie mais il raconte une histoire dérangeante avec maestria. Je recommande fortement mais essayez le premier épisode gratuit pour vous faire un avis avant de passer à la caisse.

silaxe
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Glissade au motel !

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