FIFA 16
6.5
FIFA 16

Jeu de EA Canada et EA Sports (2015PlayStation 4)

Cette fois, j'ai attendu. Attendu d'écrire ma critique annuelle le temps de me faire une idée la plus précise possible sur le soft. Attendu de voir si, comme trop souvent depuis FIFA 14, EA allait bousiller les premières bonnes impressions que l'on a de FIFA 16 - car à l'instar de FIFA 15 jusqu'à la fameuse 1.04, elles le sont ! La réponse tient en deux mots : "Non, mais".


Car effectivement, FIFA 16 est bon. C'en est presque étonnant après deux opus très largement décriés par les joueurs, certains regrettant encore jusqu'à FIFA 12. Personnellement, c'est sur FIFA 13 que j'ai pris mon pied, mais c'est un détail, car depuis FIFA 14, vous n'êtes pas sans savoir que les développeurs s'amusent deux ou trois mois après la sortie de sa nouvelle itération footballistique à faire une mise à jour qui accélère drastiquement la vitesse du jeu. On appelle ça dans mon petit cercle le mode "Speedy FIFA". Et il est ô combien désagréable à pratiquer tant on ne retrouve guère les sensations que l'on aime lorsqu'on s'adonne à une simulation (et j'insiste sur le terme "SIMULATION") de football, car dans Speedy FIFA tout va vite et seuls comptent les stats de vitesse des joueurs et le degré d'aptitude à placer des L1 + triangle à tire-larigot.


Cette fois, EA s'est abstenu. Encore que. Mieux vaut toucher du bois, car j'écris ces lignes mi-décembre, et il est tout à fait possible qu'en ce moment-même ça les démange de saloper leur travail. Mais en l'état, FIFA 16 corrige en grande partie ce qui m'a poussé à revendre pour la toute première fois de ma vie un jeu de football. Il faut dire que FIFA 15 était tombé à un tel niveau de médiocrité que je n'en ai pas eu le moindre remord. Et pourtant, ce n'est pas faute d'avoir toujours mes PES sur PlayStation 2, mes FIFA sur PlayStation 3, et peut-être même qu'en fouillant dans mes cartons je retrouverai mes ISS et mes FIFA PlayStation 1 ! Après, ne rêvez pas : tout n'est pas parfait. Loin de là. Et je vais essayer de mettre le doigt dessus durant les lignes qui vont suivre.


Parlons déjà de ce qui va, de ce qui a été amélioré ou, pour être plus précis, de ce qui n'a toujours pas été "salopé", pour reprendre le terme utilisé quelques lignes plus haut.


FIFA 15, pour un jeu PlayStation 4, était un jeu laid. On pourra ne pas être d'accord sur certains points que j'évoquerai, mais là-dessus, je pense qu'on a tous le même avis (et si vous arrivez à me contredire, contactez-moi en MP : ma cousine est ophtalmo', je peux toujours voir avec elle pour qu'elle vous fasse un bon prix). FIFA 16 améliore grandement le visuel de la série sans pour autant atteindre des sommets. Mais c'est mieux en tout cas. Plus en "accord" avec ce que l'on est en droit d'attendre d'un jeu PS4. A suivre donc dans FIFA 17, car ce n'est reconnaissons-le toujours pas suffisant (tiens, ça me rappelle un sketch de Groland sur la location dans Paris ahah).


L'autre bonne nouvelle, c'est que le jeu arbore la plupart du temps une vitesse que je qualifierai de "normale", c'est-à-dire sans avoir l'impression de regarder un Blu-ray en accéléré. Cela rend cette simulation de fait bien plus agréable à tâter, ne serait-ce que dans le plaisir des constructions des actions qui est de retour, et le nerf salutaire des "L1 + triangle" (la passe en profondeur lobée, pour ceux qui ne suivent pas) et des "triangle" (la passe en profondeur à ras-de-terre) qui en avaient bien besoin. De fait, si les kékés dribbleurs pourront toujours s'adonner à leur sport favori (oui, moi j'appelle les gamers qui passent leur temps à te faire 20 000 gestes techniques par match des "kékés dribbleurs", ces joueurs qui ne sont jamais foutus de te faire une passe, ce qui te donne envie de leur crever les tympans dans ton micro quand tu joues avec eux en mode Club Pro), la maîtrise du système de passes devient d'autant plus nécessaire qu'elle est agréable à employer. Avec FIFA 16, les passes appuyées à ras-de-terre notamment devront faire parties de votre arsenal si vous voulez l'emporter.


Quant au reste, cela reste du FIFA comme on aime : l'énorme vivier de joueurs et de clubs officiels, les modes de jeu à faire pâlir d'envie n'importe quel PES, les mises à jour fréquentes de la forme des équipes, et même quelques articles de presse sur le club dont vous êtes supporter. Bref, tout y est, comme le précédent FIFA, avec quelques améliorations par-ci par-là. Point besoin de m'étendre sur ces nouveautés, elles sont en fin de compte faméliques. Comme par exemple le mode Draft de l'Ultimate Team qui n'apporte pas grand chose, sinon de vous délester de 15 000 crédits pour y participer (avec néanmoins de belles récompenses à la clé si vous allez loin dans la compétition). Idem pour les équipes féminines, cantonnées à une simple Coupe du Monde et aux matchs amicaux, ce qui est fort dommage tant, il faut l'admettre, jouer avec les femmes se révèle bien plus agréable qu'avec les hommes : de par leur lenteur, le jeu se montre plus posé et de facto plus enclin à la construction. En espérant les voir débouler prochainement dans FUT ou même dans les modes Saisons et Saisons Coop.


Maintenant, je dois admettre que deux points me gênent énormément. Deux points qui viennent gâcher mon plaisir et qui m'empêchent de mieux noter FIFA 16.


D'abord l'I.A. Je ne sais pas vous, mais moi, plus j'avance dans la série, et moins j'arrive à maîtriser mon adversaire virtuel. Pour vous donner une idée, dans FIFA 13 je parvenais quasi-systématiquement à vaincre l'I.A. en mode Légende aux alentours de 5-0 ; Dans FIFA 14, le mode Légende devenait quasi-impossible à gérer, mais j'arrivais encore à vaincre en mode International / Champion ; Dans FIFA 15, le mode Champion était devenu trop ardu, mais je n'avais absolument aucun problème à battre l'I.A. en mode Pro. Et maintenant, dans FIFA 16, c'est limite si je peux me mettre à danser la Macarena quand je la bats en mode Pro. A ce jour, je ne l'ai jamais battu en mode Légende, j'ai dû la battre une ou deux fois en mode Champion, et je gagne en moyenne 8 matchs sur 10 en mode Pro en suant à grosses gouttes. Alors quoi : plus je vieillis, plus je deviens mauvais ? Moi je pense qu'il y a surtout un énorme problème d'équilibrage de l'équipe adverse lorsqu'elle est contrôlée par l'I.A., que c'est le cas depuis plusieurs FIFA et que c'est de pire en pire. Franchement, finir mes matchs en mode Champion avec 30% de possession et un score de 0-0 voire 1-0, moi ça ne m'amuse absolument pas. Parce que quand on voit le nombre de passes que l'on foire, les centres que l'on tente et qui n'arrivent jamais à destination, et ce même avec une grosse équipe, et que derrière l'I.A. te fait la passe à dix en permanence à te dribbler fingers in the noise même quand tu martèles comme un dégénéré la touche rond (tacle debout), bah ça fout la rage. Surtout que vous, la moindre pichenette de sa part et vous êtes déséquilibré et perdez le ballon. C'est dire si c'est plus frustrant qu'amusant. Il y a un moment, faudrait quand même corriger ça messieurs les développeurs, parce qu'on a pas forcément toujours envie de jouer en permanence contre des joueurs réels hein.


Cette ultra-difficulté vient du second point qui me déplait furieusement : le nouveau système de défense. En soi, c'est toujours le même : les touches n'ont pas changé, les stratégies non plus. Mais alors maintenant, pour saisir la balle, bonjour la galère. C'était déjà coriace dans FIFA 14 et FIFA 15, maintenant c'est au bonheur la chance. L'efficacité de la touche de pressing et du tacle debout ont été tellement diminuées qu'autant vous dire qu'il vous faudra être ingénieur en pixels pour placer parfaitement vos tacles. Même la couverture du ballon avec L2 pour empêcher un attaquant de s'emparer du cuir que l'on escompte voir sortir en touche ou aux 6 mètres ne marche plus des masses. Alors oui : c'est bien beau d'avoir augmenté l'efficacité du tacle glissé, mais c'est quand même pas le tacle glissé qu'on a envie d'utiliser quand l'adversaire est collé à notre joueur ! A moins bien sûr de chercher à faire collection des cartons rouges, si c'est votre trip.
J'imagine fort bien qu'avec beaucoup d'entraînement on arrive à dompter la bête, mais "beaucoup d'entraînement" signifie aussi "beaucoup de temps", et personnellement je n'ai pas envie de passer trois mois non-stop sur un FIFA pour arriver à le maîtriser. Je n'ai jamais eu besoin de ça pour mes précédents jeux de football, et je n'ai pas forcément que FIFA 16 dans ma vie de gamer.


Bref.


Voilà en quelques lignes mon avis. Il est vous en conviendrez relativement positif, mais je reste néanmoins dubitatif sur le produit final car on est encore furieusement éloigné de ce que j'attends d'un jeu de football. Et à force de nous faire miroiter que le prochain sera le bon (merci messieurs du marketing !), pour ma part je vais vraiment finir par arrêter les frais tant les déceptions s'accumulent. A vous de voir si vous aurez plus de patience que moi.

Kelemvor

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