C’est sans doute l’épisode de la saga que j’attendais le moins. Final Fantasy II m’a toujours semblé étrange, un peu à part, presque expérimental. Je l'avais déjà fait sur son remake GBA avec le premier opus et il m'a laisse un souvenir flou et un peu ennuyant.
Un épisode coincé entre le balbutiement du premier et l’ambition plus nette du troisième. Pourtant, j’y suis allé. Par curiosité, par respect aussi et pour l'envi de redécouvrir et de profiter des musiques réorchestré avec brio.
Autant le dire tout de suite, je n’ai pas passé un mauvais moment, mais je n’y ai pas trouvé grand-chose qui m’ait vraiment marqué.
Pourtant, cette version Pixel Remastered fait les choses bien. Visuellement, c’est soigné, respectueux. Le pixel art est net, fluide, joliment réarrangé sans dénaturer l’esthétique de base. Surtout, il y a cette bande-son orchestrale, qui redonne une vraie ampleur à des thèmes que je n’avais jamais pris le temps d’écouter pleinement. Les musiques de donjon, ou certains morceaux de boss, réussissent parfois à m’immerger dans un univers que je trouvais pourtant bien trop plat dans son écriture.
Mais c’est bien là tout le paradoxe de cet épisode. Il a des idées et même d’excellentes! Le système de progression par l’usage, où les statistiques évoluent en fonction des actions effectuées, est franchement osé. Dans l’absolu, je trouve ça brillant.
C’est l’anti-grind bête, le système qui te pousse à penser ton équipe différemment, à construire tes personnages avec logique et intuition. Sauf que dans les faits, c’est vite cassé. Tu finis par prendre des coups volontairement pour monter ta vitalité. À lancer des sorts nuls en boucle juste pour les faire progresser. C’est pas juste absurde, c’est un frein à ton immersion. Tu joues contre le jeu plus que tu ne joues avec lui.
Là ou dans un RPG occidental, comme Oblivion ça s'y prête plus, puisque les actions sont bien plus incarnés... Ici, on est sur quelque chose de répétitif, avec des archétypes de personnages flou.
Triste de le constater, car en soit, je trouve que c'est un idée qui a un bel avenir sur un JRPG...
Une bonne idée, mal exécutée ou mal équilibrée... Comme sur beaucoup d'autres éléments du titre.
Les donjons, par exemple. Tous pareils, tous interminables et tous remplis de ces fameuses "pièces vides", ces salles sans aucun intérêt si ce n’est te punir d’avoir voulu explorer. On croirait presque à une blague de level design. Au bout de quelques heures, j’avais le réflexe de fuir toute porte qui n’était pas sur le chemin principal, juste pour éviter la frustration.
Le succès pour collecter tous les coffres est très simple à avoir, mais avec ce simple ajout, c'est une torture de chaque instant et il m'a semblé punir l'exploration!
La magie aussi est à côté de la plaque. Les sorts n’évoluent pas assez vite. Comme pour la stat de défense...
Leur efficacité est tellement conditionnée par leur "niveau" que tu finis par privilégier l’attaque physique, avec plusieurs double armes, simplement parce qu’elle est plus rentable et moins pénible à faire progresser. Résultat, la variété stratégique que le système de progression pouvait promettre se transforme en une routine ultra-simplifiée, voire en grind mécanique. Et ce, malgré les options modernes de cette version (accélération des combats, désactivation des rencontres aléatoires), qui atténuent la souffrance sans jamais la faire complètement disparaître.
C'est à ce demandé comment faire pour survivre à ce jeu, sans ces options de qualité de vie... Je ne me vois pas y "jouer à la vrai", j'en tremble rien que d'y penser.
Côté narration, c’est pas vraiment mieux. On sent que Final Fantasy II a voulu raconter quelque chose de plus grand que son prédécesseur. Une rébellion, une guerre, des sacrifices. Mais tout ça reste ultra sommaire, presque décoratif.
Les personnages ont à peine le temps d’exister, on nous jette des morts dramatiques sans préparation, sans attachement. Comme le rythme est mal géré, les rares tentatives d’émotion tombent à plat. Ça aurait pu marcher si les dialogues avaient plus de corps, si le monde avait plus de consistance. Mais ce n’est pas le cas et oui, internet a raison... C'est juste Star Wars...
Alors oui, c’est une version confortable. Le remaster est propre. Les ajouts qualité de vie sont là, les menus sont lisibles, les sauvegardes manuelles font le boulot. Mais ça ne suffit pas à compenser l’absence de vrai contenu bonus ou de profondeur narrative. Pour un joueur qui revient aujourd’hui, même en mode découverte, il y a ce goût amer d’un jeu qui aurait pu être bien plus marquant, s’il avait juste su mieux exploiter ses propres idées.
Je ne regrette pas d’y avoir joué. Il fallait que je le fasse, pour la culture, pour la collection et pour comprendre cette tentative un peu gauche mais sincère de Square, à une époque où tout était encore à inventer.
Mais honnêtement ? Je comprends pourquoi il est si peu cité parmi les épisodes marquants. Il fait partie de ces jeux qu’on admire pour leurs intentions, mais qu’on oublie vite une fois terminés. Potentiellement le moins bon des pixels remaster!