Final Fantasy: Pixel Remaster
6.9
Final Fantasy: Pixel Remaster

Compilation de Square Enix (2021PlayStation 4)

Vous pouvez retrouver mon avis avec illustrations sur mon blog.


Annoncés initialement uniquement sur mobile, cette nouvelle mouture des Final Fantasy a finalement su trouver son chemin jusqu’aux consoles de salon (hors Microsoft). De mon côté, je n’ai touché qu’à quelques titres de cette licence à savoir le VII et le VIII sur Playstation, la version remake du IV sur Nintendo DS ainsi que quelques heures sur l’épisode XII (bluffant techniquement pour un jeu PS2) et le XIV. Je suis donc une grande novice comparée à Yuutsu qui s’est penché sur tous les titres, du moins jusqu’à l’épisode XIV. Autant dire qu’on a des profils très divergents concernant notre expérience sur la licence et que les attentes étaient différentes. Pour ma part, c’était l’occasion de découvrir des épisodes que je n’avais jamais approché (hormis le IV). Quant à Yuutsu, c’était l’occasion de renouer avec des souvenirs et se rafraichir la mémoire.


Les prémices d’une licence légendaire


Que propose Final Fantasy Pixel Remaster ? Un bon shot retro avec plusieurs astuces permettant de rendre l’expérience plus fluide, ce que je déplorais du côté de Tales of Symphonia qui en était exempté. Il faut dire que le premier épisode a déjà 36 ans au compteur, ce qui n’est pas rien. Là où les remakes sortis sur Nintendo DS comme le IV misaient sur un nouveau visuel 3D, les Pixel Remaster affichent volontairement une esthétique à l’ancienne pour honorer l’expérience originelle. La musique a été entièrement refaite (ce qui pourra déplaire aux aficionados). Mais pas d’inquiétude : il est possible de modifier cela et de profiter du son de l’époque selon vos préférences. Même si, personnellement, je préfère largement la refonte musicale surtout sur les trois premiers épisodes. La NES ne brillait pas forcément pour son acoustique.


Chaque épisode de Final Fantasy Pixel Remaster possède multitude d’options pour proposer l’expérience que vous souhaitez : au plus proche de l’original ou adapté aux convenances actuelles. L’affichage cathodique vous manque ? Il est possible d’en profiter (et, non, ce n’était pas mieux avant, même le cathodique). Vous souhaitez mener des parties fluides, sans prise de tête ? Vous pouvez activer par défaut la course pour avancer, et multiplier jusqu’à 4 le gain de gils et d’expérience. Cela vous retire une grand part de farming pour vous concentrer sur l’histoire et l’exploration. Ce qui ne vous exempt pas de quelques challenges, comme les boss cachés de certains épisodes. Si jamais vous êtes dans le rouge niveau santé, une simple pression de R3 permet de retirer tout combat aléatoire.


Ces options pourront être décriées comme étant de la facilité. Personnellement, je trouve que ce sont des atouts qui permettent à tout à chacun de profiter des épisodes comme il le souhaite. Les six premiers volets de Final Fantasy datent de la Super NES (le jeu le moins âgé à 29 ans !). De tels paramètres sont salutaires pour profiter de ces épisodes tant les attentes des joueurs ont évolué depuis. Le jeu vidéo n’est plus une activité de niche mais un divertissement qui a gagné en popularité, alors autant permettre à un maximum de personnes d’en profiter (et il n’y a jamais trop d’options d’accessibilité).


Autre point notable de cette compilation : tous les épisodes sont traduits en français. Certains avaient déjà eu un tel traitement, comme le III et le IV, mais c’est la première fois pour la plupart d’entre eux. On peut donc ainsi profiter des débuts de la narration avec les tâtonnements des premiers épisodes qui tiennent en quelques lignes de dialogue, puis évoluent en véritables échanges, le personnage principal abandonnant le mutisme pour une caractérisation plus marquante. Il en est de même pour les scénarios qui gagnent en intensité avec cette recherche de l’aventure épique, où le groupe de personnages va devoir sauver le monde d’une menace. Au début la rupture d’un équilibre fragile entre différentes forces, puis un antagoniste dont le background et les motivations gagnent en ampleur.


Final Fantasy Pixel Remaster permet de voir se dessiner peu à peu ce qui a fait le succès de la licence sur le long terme. Il n’y a qu’à voir les attentes sur le seizième épisode. Tout est tâtonnements, essais, reprise des concepts déjà utilisés sous une autre forme ou de façon plus aboutie. Le système d’expérience dans le second épisode est un parfait exemple de tentative infructueuse. Pour améliorer une arme, il faut l’utiliser. Idem pour la magie. Quant à des statistiques comme la vie… frappez-vous jusqu’à gagner plus de points. Du coup, ça crée des situations improbables comme un double manieur de haches qui possède la meilleure barre de MPs de l’équipe et peut donc soigner tout le monde. Puis les jobs prennent davantage de consistance avec le troisième épisode pour, peu à peu, disparaître de Final Fantasy et refaire un petit coucou via Bravely Default. Certains épisodes vont donner un job à un personnage sans possibilité de le modifier comme c’est le cas dans le IV ou, au contraire, exploiter le système jusqu’à faire acquérir à ses personnages un large éventail de compétences comme dans le V.


(Re)découvrir ces six épisodes permet aussi de saisir que, depuis ses débuts, la licence a cherché à se définir. Si, depuis quelques années, le tour par tour a laissé place à une mouture plus action-RPG, ce n’est pas pour autant que le studio renie les racines de la licence. Celle-ci a connu moult changements depuis le premier épisode que ce soit dans le système de jobs ou même de combat. Le quatrième épisode a ainsi introduit le ATB (Active Time Battle) où le joueur devait mener ses troupes en gérant le combat en temps réel (autrement dit pas de pause tandis que l’on choisit l’action de son personnage). Quant au VI, il introduira les attaques de désespoir, ancêtres des limites, les attaques spéciales des protagonistes.


Jouer à cette compilation permet de saisir tout ce qui fait la richesse de Final Fantasy : cette diversité de personnages, d’univers mais aussi de gameplays qui évite la redondance et un sentiment de copié-collé d’un épisode à un autre. Square Enix a toujours cherché à renouveler l’intérêt en conservant seulement quelques éléments devenus iconiques tels que les créatures (comme le fameux Chocobo), un univers fantasy, la présence de cristaux, une lutte d’un groupe contre un antagoniste ou un équilibre fragile, etc.


En parlant d’éléments iconiques, il y a des figures antagonistes qui sont marquantes et qu’on se surprend à redécouvrir. Ce fut le cas de ExDeath de Final Fantasy V pour Yuutsu. L’épisode est remonté dans son top des opus de la licence, et ce personnage aussi au vu de ses propos dont son ultime phrase avant de disparaître. Son chara-design et celui de Garland tout en armure impressionnante n’est pas sans rappeler la cohorte des juges de Final Fantasy XII. Si chaque épisode se renouvelle, il y a toujours ces petits éléments qui tissent un lien ténu entre tous, ravivent des souvenirs et arrachent un sourire comme lorsqu’on croise Cid et son amour pour les aéronefs.


Et on se rend compte combien la recette tient toujours la route, même si les choix du studio suscitent toujours des raz-de-marée.


Aparté sur les trophées


Les chasseurs de trophées seront ravis puisque chaque jeu possède sa propre liste, couronnée d’un platine. Toutes se basent sur le même principe avec quelques éléments propres au gameplay de chaque volet. Mais, globalement, vous devrez, en plus de conclure le récit, compléter le bestiaire, trouver tous les coffres et objets cachés, monter votre équipe au niveau 50 (voire plus), vaincre un certain nombre de monstres et amasser quantité de gils. En dehors du premier épisode, tous possèdent des éléments manquables puisque certains lieux ne peuvent être visités qu’une fois. Tout comme certains ennemis ou magies ne sont présents que durant un temps limité. Armez-vous d’un guide (comme le nôtre sur le premier épisode) pour ne rien louper ! A l’aide des astuces ajoutées dans ces versions, vous pouvez conclure les trois premiers épisodes en moins de vingt heures chacun.


En résumé


Que vous soyez connaisseur ou novice de Final Fantasy, la compilation est à tester ne serait-ce que pour voir les prémices d’un grand nom du J-RPG. Il y a un petit côté archéologie à approcher des opus de plus de vingt ans, fondations d’une licence devenue iconique avec le temps. Les ajouts d’options d’accessibilité permettent de profiter de chaque épisode avec plus de confort qu’à l’époque, afin de les rendre plus digestes. Au vu du prix unitaire des épisodes, je vous recommande d’acquérir la compilation qui reste à prix raisonnable vu le contenu. Si vous achetez chaque jeu à l’unité, le tout vous reviendrait à 95,94 €.

So-chan
7
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le 11 mai 2023

Critique lue 9 fois

So-chan

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