De bonnes idées mais ....

J'ai assez hésité sur la note que j'allais attribuer. Le fait est que Final Fantasy Type-0 ne me laissera pas un souvenir indélébile. D'autre part, il traine sur le net bien des thuriféraires qui scandent que, si on n'a pas surkiffé le jeu, c'est qu'on n'est qu'un mécréant fermé d'esprit, et qu'on a pas de goût, et toc. Autant dire que tacler un coup ces gredins en plombant le jeu n'aurait pas été de refus, mais je reste malgré tout convaincu des qualités du titre qui le sauve de l'ignominie. A vrai dire, ce qui dessert le plus Type-0 est son état de portage depuis la PSP, console portable de son état, et qui date un peu désormais...

J'ai particulièrement apprécié le chara-design, de haute volée dans l'ensemble. Les aspirants sont vraiment classes, les boss également, et les ennemis ne déméritent pas non plus sur cet aspect. Les décors que l'on parcourt sont moins marquants, dévoilant un level design assez bateau.

Artistiquement, le jeu mérite vraiment d'être loué. Néanmoins, les graphismes un peu dégueulasses parfois ternissent vraiment l'ensemble. Les textures de fond piquent les yeux, les visages un peu trop lissés, révèlent une expression étrange. Aux mouvements de caméra a été ajouté un effet floutant qui donne la gerbe. On peut s'en accommoder, mais toujours est-il, que portage ou non, pour de la PS4, on pouvait espérer mieux. Heureusement les cinématiques en CG répondent présentes et sauvent l'honneur.

Côté mécaniques de gameplay, le jeu n'est pas en reste. Chaque personnage dispose de son style et doit donc être manié différemment de ses camarades. Sur le papier les aspirants de la classe zero ont vraiment la classe, il est toutefois dommage de constater que certains d'entre eux soient difficiles à utiliser. Je pense par exemple à Cinque, maniant la masse à deux mains, qui met une plombe à balancer un coup. Face aux ennemis qui cavalent dans tous les sens ou ceux qui tapent très fort, difficile de s'en sortir. Les persos tapant à distance, comme Ace ou King, sont souvent avantagés, du fait que les adversaires volants, ou positionnés en hauteur sont bien plus difficiles à toucher pour les corps à corps. Le gameplay est dans l'ensemble, vif et nerveux. Le jeu offre son lot de challenges, certains boss un peu retors exigent plusieurs essais et d'affiner son timing pour en venir à bout. L'aspect gameplay est donc positif, dans l'ensemble, mais manque malgré tout de finition. Le ciblage est souvent imprécis, et on se retrouve à envoyer une volée de coups dans le vent en visant un colosse de 6 mètres pourtant à portée d'épée. Les caméras sont parfois un peu capricieuses également, même si on a vu pire.

Entre chaque mission, le joueur dispose d'un temps donné en jours/heures, avant le début de la prochaine opération. Le temps disponible ne diminue qu'à l'issue de certaines actions: sortir sur la carte du monde, déclencher un dialogue, accomplir une mission optionnelle, ou participer à un cours pour augmenter son expérience ou sa puissance de sorts. En dehors de quelques dialogues inutiles, ou des missions optionnelles, déjà plus intéressantes, ces phases à plat n'apportent pas grand chose et cassent le rythme.

A noter que Square Enix a eu la bonne idée de nous laisser les voix Japonaises disponibles, ce qui a de quoi aider à mettre dans l'ambiance. Côté musique, la bande-originale est de très bonne facture en dehors d'un ou deux thèmes d'ambiances dont on se serait passé.

L'histoire par contre est malheureusement assez peu engageante. Pas un seul moment on ne se sent impliqué. La progression semble linéaire tout du long, puis l'acte final apporte un twist amené maladroitement ainsi qu'un dénouement abscons.

En somme, j'ai réellement apprécié jouer au cours de ma partie, mais il s'avère qu'à partir de 15/20h, la lassitude arrive vite et le besoin de passer à autre chose se fait vite sentir. Final Fantasy Type-0 a des qualités artistiques indéniables et un gameplay intéressant, mais est desservi par ses origines de jeu PSP. Les faiblesses techniques, le manque de finitions des mécaniques de jeu au sein de la génération PS4/Xbox One ainsi que la mise en scène assez pauvre ne rendent pas le produit final inoubliable. Mais je ne doute pas que ça puisse être le point de départ vers une suite plus aboutie et carrément sympa.