Un monument du RPG.
Pour moi aussi, il est culte, puis souvent cité dans les classements des meilleurs jeux de tous les temps… et clairement, je comprends pourquoi. Le Pixel Remaster lui donne un petit coup de polish bienvenu, la BO est sublime, l’écriture fluide, et malgré son âge, certaines scènes restent d’une puissance rare.
Et pourtant… je dois être honnête, ce n’est pas un jeu qui m’a totalement emporté.
La première chose qui m’a freiné, c’est ce casting de 14 personnages jouables.
Alors oui, je vois bien l’intention de donner vie à un monde plus vaste, plus riche, avec des destins entremêlés. Et il y a effectivement quelques fulgurances d’écriture, des moments poignants, et un soin évident apporté à certains arcs (je pense à Celes, à Locke, à Terra évidemment). Mais d’autres… sont passés sous le radar. Strago, Gau, Umaro... on les récupère, on les équipe, et on passe à autre chose.
Résultat ? On finit par s'attacher à une poignée de personnages seulement, et le reste fait un peu office de figurants avec pouvoirs spéciaux. Le remplissage de l'équipe m'a particulièrement freiné et j'avoue en avoir laissé tombé pas mal d'entre eux.
Et puis il y a cette structure très particulière du jeu. La première moitié, frénétique, bordélique, presque chaotique parfois. On saute de groupe en groupe, on vit mille trucs sans trop avoir le temps de souffler. Le train fantôme, par exemple… je sais qu’il est adoré, mais je l’ai trouvé balancé là sans trop de liant. Un poil "hors sol". Y'a ce côté patchwork de micro-aventures qui donne du souffle, oui, mais qui m’a un peu empêché d’entrer pleinement dans le rythme. On court partout, on change d'équipe, on alterne les points de vue... mais ça donne aussi un côté instable à l’ensemble.
Et puis… arrive le World of Ruin.
Là où je m’attendais à un climax ou à une montée progressive, le jeu s’ouvre d’un coup, sans prévenir. C’est audacieux, j’en conviens. Narrativement, c’est même assez brillant! Le monde a changé, les repères volent en éclats, l’équipe est dispersée, et c’est à toi, joueur, de recoller les morceaux. Sauf que, mécaniquement, ça coince. Le monde, justement, est devenu beaucoup moins agréable à parcourir. Plus vide, plus morcelé, et surtout sans vrai fil directeur. Tu passes ton temps à errer ou à consulter un guide pour ne pas manquer un perso, un lieu, un événement. Et je trouve ça un peu injuste, en fait. On te donne plus de liberté, au moment précis où l’exploration devient la moins gratifiante. C’est frustrant.
Cela dit, je ne vais pas faire mon difficile... Le jeu m'a transporté aussi!
La musique est une claque. Uematsu en état de grâce, encore une fois. Le moment de l’opéra, même en le connaissant d’avance, m’a cueilli. C’est tout simplement magique. Et le style pixel remaster sublime tout ça, les sprites sont magnifiques, les effets lumineux subtils, et tout l’amour du détail de l’époque ressort encore mieux aujourd’hui.
Côté gameplay, je n’ai pas grand-chose à reprocher. L’utilisation des chimères pour personnaliser les persos donne une certaine flexibilité stratégique, même si ça rend les combats un peu mécaniques à force. Mais globalement, ça fonctionne. Rien de révolutionnaire dans les affrontements, mais une base solide qui a fait ses preuves.
J'ai beaucoup de respect pour ce jeu et pour ce qu’il raconte, puisque ça fonctionne encore aujourd’hui. Une fable sur la chute, la résilience, le pouvoir, la mémoire. Avec un méchant complètement taré, presque cartoonesque dans sa folie destructrice, mais diablement marquant. Ridicule, puis terrifiant car devenu un demi-dieu, je trouve que c'est très efficace!
C’est une histoire simple, oui. Mais efficace. Et surtout, elle ose des choses. Elle ose casser ses propres codes, briser son monde en deux.
Et ça, ça force le respect.
N'y allons pas par quatre chemin... Final Fantasy VI est une œuvre précieuse. Je ne l’ai pas adorée, mais je l’ai respectée. J’ai été charmé par ses musiques, sa mise en scène, ses personnages phares. Mais j’ai été un peu déçu par son rythme haché, sa seconde moitié moins engageante, et ce trop-plein de personnages qui dilue l’impact émotionnel. Un jeu culte, qui a marqué cette saga légendaire… mais pas un coup de foudre pour moi.
J'ai attaqué le jeu en visant le 100% des succès... Mais tous ces petits passages et petits donjons qu'on enchaine avec la possibilités de ratés des mobs uniques et des petits coffres planqués, ont rendu mon expérience peut être un peu tronqué.
Si je m'étais laissé allé et guidé par le rythme du jeu, j'aurais simplement pu profité, comme je l'avais fait à l'époque sur la version GBA, mais pour le coup, ça m'a rendu le jeu un poil moins sympathique.