Final Fantasy VII: Remake
7.5
Final Fantasy VII: Remake

Jeu de Square Enix (2020PlayStation 5)

Des changements profonds et une approche globale qui ne m'ont pas convaincu

Final Fantasy 7 fait remonter en moi les souvenirs de deux mois passés, à l'été 97, à arpenter cet univers qui m'avait fasciné au point que je considère toujours le titre aujourd'hui comme un de mes jeux cultes. Bien sûr, 26 ans après, ma culture vidéoludique s'est étendue et je me suis rendu compte que je me retrouvais beaucoup plus dans les RPG occidentaux aux ambiances en général plus matures. Malgré tout, je ne pouvais que m'intéresser, bien que ce fût tardif, à ce remake eu égard à ma nostalgie pour son aîné.


Ce fût un plaisir de retrouver l'univers, l'ambiance, les personnages, mais force est de constater que ça a été à peu près tout. Nombre de choix ont été faits qui ont entaché mon expérience de jeu par rapport à l'original.


Le plus évident, c'est la mise en pratique de la tendance qui consiste à transformer le plus de RPG possibles en action RPG et dont la première conséquence est la disparition du tour par tour. Je ne crache pas sur ce genre : mes RPG favoris sont les Mass Effect qui font partie de cette catégorie. Sauf que, dans le cas de FF7, on avait un tour par tour qui marchait très bien. Pourquoi vouloir changer ça ? Pour attirer un public plus jeune ? Pour dynamiser le jeu ? J'ai envie de dire qu'il suffit de regarder un Persona 5 pour s'apercevoir que le tour par tour n'est pas ringard et qu'il peut être dynamique et intéressant s'il est bien réalisé. Au lieu de ça, ce système de barre ATB à remplir ne m'a pas convaincu : avoir un objet en poche et ne pas pouvoir l'utiliser, ou ne pas pouvoir se servir d'une compétence alors qu'on a les ressources pour le faire simplement parce qu'on doit attendre qu'une foutue barre se remplisse, c'est chiant. Ce n'est pas le seul désavantage de ce système : le ciblage est souvent confus, surtout lorsqu'une multitude d'ennemis sont présents ou avec des boss qui comportent des parties destructibles.


Un autre point dérangeant est l'aspect couloir : sauf à de rares moments, on avance, on fait trois combats, on se prend une cinématique et on recommence. Jusqu'à la fin. Couplé au fait que l'on n'ait aucune possibilité de choix sur les membres qui composent son équipe (le jeu vous l'impose, si vous n'êtes pas content, c'est pareil), la liberté ressentie par le joueur en prend un sacré coup. C'est bien dommage car pour moi, la possibilité de composer sa team comme on l'entend a toujours été une des composantes majeures d'un bon RPG.


Les japonais ont aussi un vrai problème avec la façon de raconter leurs histoires. Qu'est-ce que ça parle, mais alors qu'est-ce que ça parle. Ca m'avait un peu dérangé dans Persona 5, énormément dans Yakuza: Like a Dragon, ici on est dans un espèce d'intermédiaire qui est néanmoins pénible. Autant je n'aime pas trop quand les jeux racontent leurs histoires dans des collectibles à ramasser, autant cette façon de balancer une cinématique toutes les 15 minutes, c'est pire parce que ça casse le rythme.


Le choix d'étaler le jeu sur 3 épisodes est aussi discutable : évidemment, ils en auraient fait 5 que ça aurait tout aussi bien marché vu l'aura du titre. Néanmoins, j'ai trouvé que dans ce premier, il y avait des coups de mou et qu'on se retrouvait parfois à faire des choses pas forcément palpitantes.


Dernier aspect : l'interface est un peu foutoir, particulièrement au niveau de la gestion des matérias. C'est difficile d'imaginer qu'ils n'aient même pas songé à donner la possibilité au joueur de sauvegarder des sets de matérias spécifiques pour certaines situations, personnages ou armes. Le système présent est bien trop basique et confus, spécialement quand on vous fait changer de groupe de personnages toutes les 5 minutes, comme dans le chapitre 17.


Un remake qui s'éloigne donc bien trop de l'original sur des aspects clés pour réussir à me convaincre totalement. Je dois avouer que j'étais plutôt content d'en avoir fini avec le titre, même si je ferai probablement la suite pour voir principalement comment ils abordent l'histoire, les personnages et l'open world (dont il semblerait selon les derniers teasers qu'il n'offre pas une liberté aussi grande que certains l'espéraient). Je n'ai par contre que peu d'espoir qu'il me convienne plus que celui-là en ce qui concerne les systèmes de jeu, raison pour laquelle j'attendrai probablement une forte baisse de prix ou une inclusion dans une offre à abonnement.

Vonsid
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Joués sur PS5 (liste commentée) et Les meilleurs jeux de la PlayStation 5 (PS5)

Créée

le 8 juil. 2023

Critique lue 16 fois

2 j'aime

Vonsid

Écrit par

Critique lue 16 fois

2

D'autres avis sur Final Fantasy VII: Remake

Final Fantasy VII: Remake
Jérôme_Derochette
4

Un retour désenchanté !

Dire que ce remake de Final Fantasy était attendu au tournant est un euphémisme. Quelques années après son annonce, les joueurs, fébriles, le tiennent enfin au bout du pad. Et le verdict est sans...

le 16 avr. 2020

45 j'aime

9

Final Fantasy VII: Remake
baje
5

Un mauvais jeu, un mauvais RPG et un mauvais FF.

FF7R est un jeu particulièrement vieux, développé sans aucune idée neuve et pire, avec des dizaines de mauvaises. Le soin tout particulier accordé aux protagonistes principaux, bien pratique pour les...

Par

le 5 avr. 2020

32 j'aime

18

Final Fantasy VII: Remake
Aelphasy
8

Vous connaissez FFVII ?

Bien sûr que vous connaissez FFVII. Vous êtes un joueur du dimanche ? Vous connaissez FFVII. Vous ne jouez pas à des JRPG ? Vous connaissez FFVII quand même. Vous traînez sur des forums spécialisés...

le 19 avr. 2020

30 j'aime

1

Du même critique

Get Out
Vonsid
5

Il y avait matière à mieux, à tous niveaux

Amateur depuis des décennies de cinéma d'horreur, je suis passablement frustré à chaque fois qu'on nous ressort les mêmes thèmes et les mêmes rengaines, ce qui arrive fort souvent dans ce genre...

le 5 mai 2017

48 j'aime

10

Le Rituel
Vonsid
4

Trekking gone wrong

J'y ai presque cru à celui-ci. Après tout, ça commençait plutôt bien. Les futurs pauvres persécutés n'étaient pas les usual victims : des ados un peu stupides ou un groupe de femmes esseulées et...

le 10 févr. 2018

47 j'aime

7