Final Fantasy X
7.8
Final Fantasy X

Jeu de SquareSoft et Sony Interactive Entertainment (2001PlayStation 2)

Sous-estimé et mal compris par le plus grand nombre : dommage.

J'ai défendu corps et âme ce jeu face aux fanatiques assassins qui prennent (connement) Yuna pour leur modèle absolu. Je l'ai défendu comme j'ai pu contre les neuneus qui n'y voient qu'une histoire sentimentale de plus (même pas une histoire de cul, allons, c'est dépassé...) avec sa surdose de niaiserie. J'ai véritablement lutté pour qu'il soit compris.
Car c'est là le handicap réel de ce jeu : il n'est pas compris.

Chacun le sait, Square Enix a pour habitude de nous livrer du RPG lisse, propre, impeccable (un peu trop?) tout en traitant du "lourd".
Je ne donnerai pas la couleur des étendards trop bien connus des Final Fantasy précédents.

Je ne défends plus ses qualités. Beaucoup l'ont fait par une jolie prose qu'on prend plaisir à lire sur le trône.
Je ne vante plus ses qualités. Tout le monde les connait, même le demeuré qui n'a pas compris les enjeux du scénario.

Par contre, je me sens obligée de discuter d'un point et me permets de répondre à une partie de la critique de Alexis_Br, je cite:
"Seulement voilà, FFX ne soigne que sa façade. Après la débauche visuelle des premiers instants, le joueur reprend ses marques dans ce genre codifié et ne peut que se rendre compte d'une forme de supercherie, ou de désenchantement. L'univers de Final Fantasy X n'est qu'un corridor, aussi long soit-il, qui ne semble n'exister que pour la mission de l'équipée : un pèlerinage ; ou la forme la plus simple et la plus rigide de l'aller d'un point A à un point B. Le joueur est prisonnier de la beauté des décors qui s'évanouissent en décors de carton pâte.
La beauté immédiate de FFX se traduit par une diminution de son ampleur, son apparente profondeur n'étant que cosmétique. La mise en place des cut scenes est symptomatique. Construites sur un scénario chétif sur fond de romance fleur bleue, elles sont trop nombreuses, dévoilent une redondance des propos, au point de paraître sinon intempestives, inutiles".
>> Mon brave, je comprends ta frustration, qui a été celle de tout radis qui cherchait désespérément un défaut à trouver à ce jeu : la linéarité.
Je me vois donc contrainte d'expliquer à nouveau que la linéarité de ce jeu, qui à mon sens n'entache en rien son aspect qualitatif, est un compromis, pas un choix.
C'est un bastion abandonné au profit de la défense d'un autre point stratégique, pas une facilité.
Je me permets de te rappeler que FFX est aussi le choix de la 3D temps réel, ce pour l'intégralité des décors affichés par la console. Et la PS2, à l'époque, a beau être une console puissante, il n'en reste pas moins qu'elle n'est absolument pas en mesure d'afficher de la 3D temps réel de cette "qualité" sur un décor ouvert.
Je te vois venir : "Oui, mais FFXII?". Certes, FFXII arbore des décors très ouverts. Mais à y regarder de plus près, ces décors sont honteusement vides et dégarnis, bref, un décor ouvert oui, mais à poil.
A choisir, de toi à moi, je préfère largement porter un slim avec une belle finition plutôt qu'un jogging ample vieux et dégueulasse.

De la 3D temps réel, putain. J'ai l'impression que les gens se rendent pas bien compte de l'information : AUCUN Final Fantasy avant celui-ci n'a la prétention d'afficher des décors en 3D temps réel.
La linéarité parfois regrettable du parcours n'est que le compromis obligatoire pour pouvoir les afficher. Et ma foi, elle se fait largement oublier au cours de l'aventure, d'autant plus que tous les décors ne sont pas si linéaires (plaine Félicitée, désert de Sanubia).

Si tu veux être choqué par la linéarité d'un jeu, prends FFXIII. Tu seras servi. Parce que ce jeu est la preuve que la volonté de péter la rétine du joueur a trop pris le pas sur l'évolution du joueur dans l'environnement jouable.

Autre chose : un "scénario chétif"...?
Je... Quoi? Non mais... Non. Juste non.
Ce jeu est JUSTE une critique acerbe et bien gratinée du système religieux mondial, à peine dissimulée par une histoire d'amour (plus ou moins bidon) chargée de faire passer la pilule.
Yuna et Tidus sont deux adolescents dont l'histoire sentimentale est terrassée par le fatalisme d'une réalité qu'ils tentent de dépasser. La mort est le thème central de ce jeu, qui tente de montrer de quelle façon nous tentons tous d'y répondre ou d'y échapper. Il dépeint la corruption du pouvoir sur fond de guerre à travers l'histoire de lambdas qui tentent chacun de s'en sortir à leur façon, de trouver des solutions.

Si tu trouves, l'ami, que le scénario n'a pas été assez approfondi, alors je me permets de te donner ce conseil : rebranche ta PS2, relance une partie et va parler au vieux croulant (Maechen) à chaque fois qu'il est possible de le faire dans le jeu, et là seulement, revient me dire si le scénario n'a pas été approfondi.
Non seulement il l'a été, mais les développeurs ont fait le choix PERTINENT de laisser au joueur la liberté de le découvrir ou non. Si tu ne cherches pas l'information, tu ne la trouves pas. Point barre.

A tous les radis qui ont cette opinion : rejouez. Ce n'est que si vous faites la démarche de découvrir le jeu que vous pouvez palper toutes les richesses du scénario (après il peut toujours ne pas vous plaire, les goûts et les couleurs) et le fait qu'il ne s'arrête pas à ce que l'aventure principale se contente de montrer.

Ce jeu est sous-estimé et mal compris, alors qu'il s'agirait peut-être bien, pas bien loin de FF7, d'un des FF les plus engagés de Square Enix.
Camiille
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le 4 févr. 2012

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Camiille

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