Final Fight
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Final Fight

Jeu de Capcom (1992Super Nintendo)

Le beat’em up, ce genre tellement populaire dans les années 90 et qui n’a pas réussi à être aussi efficace lors du passage du jeu vidéo à la 3D, nous a offert quelques bons titres dont Final Fight fait partie. Aussi vieux que la Super Nintendo, il n’est pourtant pas resté numéro 1 dans le cœur des joueurs.


Après le succès de Double Dragon sur NES, Capcom décide de se mettre au beat’em up avec Final Fight, reprenant les codes du genre mais en 16 bits, avec de la couleur et plein de sprites qui bougent. Nous parlerons ici de la version SNES mais revenons rapidement sur la version Arcade, pas par choix mais par nécessité. Final Fight débarque dans les salles de jeux en 1989 et envoie du bois. Le pitch est simple : Mike Haggar, l’œil vif, ancien catcheur professionnel et récent maire de Metro City est en plein travail, cigare à la bouche et les pieds sur le bureau quand le gang Mad Gear, la pègre de la ville, veut le contraindre à coopérer, exhibant fièrement leur otage, Jessica, qui n’est autre que la fille de l’élu. Haggar, le plus intègre des catcheurs à moustache, enfile sa salopette mono bretelle et appelle son gendre Cody pour aller castagner de la racaille et du loubard. Cody, petit ami de Jessica, se veut spécialiste en arts martiaux et embarque avec lui Guy, maître du Ninjutsu dont le style de combat et l’apparence nous font aujourd’hui penser à Ken et Ryu de Street Fighter.


Dans la version originale sortie sur Arcade en 1989, le joueur choisit un de ces personnages et part à la castagne avec, en solo ou à deux joueurs comme le permet exclusivement cette version. La version SNES, se voit amputée d’un personnage, Cody ou Guy selon la version et n’est jouable qu’en solo. Le quatrième niveau, Industrial Area, a également disparu pendant le développement de l’adaptation. On se retrouve donc avec 2 personnages jouables seulement et cinq niveaux à la difficulté crescendo.



Jamais l’œil Haggar



La jouabilité de Final Fight se veut on ne peut plus simple et instinctive. Que ce soit avec Cody ou Haggar, on saute, on tape, on ramasse tout objet contondant traînant pour castagner Bred, Dug, Simons, Sid, Slash ou encore Billy, ces archétypes d’ennemis ayant chacun leurs attributs, qu’il s’agisse de sauter, tacler, lancer de cocktail molotov ou courir sur le joueur. Cody est assez mobile et possède une très bonne rapidité d’exécution de ses coups. Il a certainement dû passer beaucoup d’heures à soulever de la fonte pour être aussi costaud, mais ne tient pas la comparaison face à son beau-père Haggar, une brute épaisse, lourde et très efficace. Sur certains ennemis, un simple coup de poing et c’est le dodo immédiat. Toutefois, Haggar, plus lent, montre parfois quelques difficultés à coucher toute la racaille qui peut l’encercler. Les différents boss affrontés à la fin de chaque niveau ne montrent pas de difficulté particulière, y compris le boss final, qui demande simplement d’alterner esquives et épaulés jetés. Avec une bonne persévérance, on parvient à bout de Final Fight en 1h30 environ. La version Arcade dure 10-15 minutes de plus, grâce à son niveau en plus. Guy, présent dans cette version ainsi que dans la seconde version SNES, ressemble beaucoup à Cody, en un peu plus agile et rapide. Son air de Ken ou Ryu n’est pas anodin, beaucoup de personnages de Final Fight ont été recyclés dans des versions ultérieures de Street Fighter.


Final Fight n’était pas le premier beat’em up célèbre et n’est pas non plus le plus abouti. Simple, efficace, il aura souffert de l’énorme popularité de son concurrent Streets of Rage, meilleur sur tous les aspects bien que très inspiré du jeu de Capcom. Toutefois, la difficulté de Final Fight reste réelle et aujourd’hui encore seuls les plus braves en viennent à bout.


Depuis Final Fight, Streets of Rage a tué le game avec ses deux premiers volets excellents. Il y aura certes eu Fighting Force depuis ou encore le mode Tekken Force de Tekken 3, mais le beat’em up n’est plus vraiment celui que l’on a connu, laissant sa place au jeu d’action frontal tel God of War ou Devil May Cry, le charme n’étant plus vraiment le même, 3D oblige.

RobinBeaugendre
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le 12 févr. 2017

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Robin Masters

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