Bonjour, cher lecteur. Avant d’entamer cette critique et pour juger si vous êtes apte à jouer à Horizon, je vous propose une petite épreuve du Code de la route.
Alors, êtes-vous prêt à arpenter les routes d’Angleterre ?


Question 1 : Un enfant traverse la route sans passage piéton.


A) J’accélère pour lui faire comprendre que je suis prioritaire.


B) J’utilise mon klaxon tuné qui reproduit fidèlement la Chevauchée des Valkyries pour avertir le bambin dissident.


C) J’utilise le frein à main pour drifter et impressionner ce petit con.


D) Je freine comme un lâche au volant de mon immonde Citroën C4 cactus.


Question 2 : Vous apercevez un groupe de jeunes femmes sur le trottoir.


A) Je rétrograde pour faire hurler le moteur de ma Mégane RS, puis je pars à toute vitesse pour épater les demoiselles.


B) Je ralentis, mets de la musique tuning à fond tout en ouvrant les fenêtres et en regardant avec insistance mes proies.


C) Je drift autour du rond-point pour les impressionner.


D) Je baisse les yeux et continue ma route sans rien faire avec ma pitoyable Citroën Picasso diésel, la peur au ventre.


Question 3 : des militants du parti socialiste (en partant du principe qu’ils existent) bloquent l’avenue.


A) Je fonce tout droit à bord de mon pick-up Ford F150.


B) J’insulte et je crache sur les militants.


C) Je slalome à travers la foule tel un skieur sur une piste noire.


D) Je fonds en larmes face à l’impuissance du moteur de ma Citroën Berlingo (et en apprenant l’existence de membres du parti socialiste).


Question 4 : quelle voiture utilisez-vous fréquemment ?


A) Une Nissan GT-R dernière génération.


B) Une Golf GTI de 1998 tunée.


C) Une Mazda MX-5


D) Une Citroën Saxo, hélas.


Question 5 : Quels axes routiers préférez-vous ?


A) Les autoroutes allemandes pour roder le V6 de mon Alfa Giulia Quadrifoglio.


B) Les villes, pour que tout le monde entende mon Audi A3 au pot d’échappement débridé.


C) Les routes sinueuses de montagnes, pour déraper un max.


D) Le périph parisien.


Résultats


– Vous avez une majorité de A :
vous privilégiez sans doute la vitesse et l’absence de contrainte, vous êtes apte à tracer les routes d’Angleterre.


– Vous avez une majorité de B : vous vous intégrerez à merveille à l’esprit beauf du jeu et à sa communauté d’ado attardés de 14 ans.


– Vous avez une majorité de C : vous êtes prêt à drifter des jours entiers sur les petites routes d’Angleterre.


– Vous avez une majorité de D : désolé, vous êtes vieux, ou pauvre, ou lâche, ou pire encore : membre du parti socialiste. Vous ne méritez pas de jouer, dégagez immédiatement.



Pas de concurrence à l’horizon.



Pour les quelques retardataires au fond de la pièce, Forza Horizon est la version arcade des Forza Motorsport, où le joueur évolue dans un monde ouvert.


Tous les deux ans, le studio Playground Games nous gratifie d’un nouvel épisode, améliorant (doucement) sa formule. Ainsi, si par le passé nous avions eu droit à des territoires exotiques (l’Australie dans le troisième épisode, notamment), cette fois nous retournons dans un lieu plus commun : l’Angleterre. Pour contrebalancer ce manque de diversité, le studio propose la mise en place d’un rythme saisonnier plutôt bienvenu. D’abord, parce qu’esthétiquement les quatre saisons sont très bien rendues et crédibles. D’autre part, parce que le comportement des voitures est évidemment différent sur un sol enneigé, glacé, mouillé ou sec.


La carte de FH4 est malgré tout assez diverse : montagnes, prairies, plages, forêts, ville, villages.
Parmi les autres nouveautés, le jeu se veut intégralement multijoueur. On arpente les routes en compagnie de 71 autres joueurs, on peut les défier, coopérer avec eux dans des évènements réguliers, etc. Chaque épreuve peut être jouée en solo, en jcj, en coopération ou en contre la montre (sur ce dernier point, j’y reviendrai).


Enfin, Horizon bénéficie d’une optimisation irréprochable que ce soit sur PC ou Xbox. C’est une véritable claque graphique qui a plusieurs années d'avance sur la concurrence.


Quelle concurrence d’ailleurs ? En jeu d’arcade, elle est bien rare et si vous aimiez les Burnout et Need for Speed d’antan, FH4 est clairement leur successeur.


Et… c’est à peu près tout, les nouveautés sont faibles.



Trajets routiniers



Bien sûr, le gameplay est toujours aussi bien maitrisé : la conduite (à la manette) est très agréable. Bien qu’étant un jeu arcade, le comportement des voitures reste crédible et un vrai challenge s’installe une fois l’ensemble des aides à la conduite retirées. Les paramètres de difficultés sont nombreux pour ajuster à votre guise le niveau d’exigence auquel vous vous soumettez. Ainsi, débutants ou joueurs confirmés seront satisfaits.


Le jeu propose toujours autant d’épreuves, que ce soit des courses sur route, terre, tout-terrain. Mais également une « histoire » divisée en quatre séries d’épreuves diverses (drift, contre la montre, cascade).


À partir du 25 octobre, FH4 intégrera (enfin) un outil de création pour tracer ses propres circuits et les partager avec la communauté, augmentant un peu plus la durée de vie du titre.


Avec ses 450 véhicules et la possibilité de les modifier, le jeu est donc très généreux en termes de contenu. Je regrette cependant, même si ça devient une sale habitude des développeurs, la présence de DLC pack de voitures en trop grand nombre. Si c’était le seul défaut, encore…



Handicapé moteur



Malheureusement, on retrouve la même ambiance débilo-mongolienne propre à la série des Horizon : kéké tuning, musiques infâmes (et impossible à couper !) et l’apparition des cosmétiques pour notre avatar. Aaaah, les cosmétiques ! Le jeu intègre (comme ses prédécesseurs) un système de progression et d’xp : à chaque niveau gagné, on reçoit des récompenses, des tirages, des voitures, etc. Dans les tirages de loterie, vous allez avoir très rapidement la désagréable impression de vous faire enfler quand on vous refile une danse de mongoloïde fini à la pisse façon Fortnite. Ou alors, des fringues, des klaxons spéciaux, etc. Sauf qu’on s’en branle de cette merde, ce que l’on veut, c’est des BAGNOLES !


Un autre défaut, c’est la rareté des championnats. Dans les anciens opus, chaque épreuve pouvait être jouée en championnat, ce qui permettait d’organiser de nombreuses courses d’affilée. Ce n’est plus le cas dans le 4, qui est soumis aux saisons. À chaque saison, son championnat, ce qui est bien dommage puisqu’il faut attendre une semaine complète pour changer de saison.


Pareillement pour les contre la montre, qui imposent maintenant une catégorie de voiture spécifique pour chaque épreuve. Pourtant, dans les opus précédents, chaque circuit nous offrait la liberté de choisir avec quel type de voiture conduire.


Sur ces deux derniers points négatifs, j’espère bien que la fameuse mise à jour du 25 octobre va résoudre ces soucis incompréhensibles.


C’est ça qui est dommage avec Horizon : il est absolument génial sur bien des points, mais il est gâché par de petits défauts assez gênants et par son manque d’ambition globale.


En définitive, FH4 propose un gameplay quasi parfait, des graphismes somptueux, une optimisation au poil, un contenu gigantesque, mais une absence de nouveautés assez flagrante et une ambiance toujours aussi beauf. Il est heureusement possible de couper les voix des narrateurs et autres DJ insupportables ainsi que la radio, mais impossible d’enlever les abominables musiques de temps de chargement. Malgré tout, si vous n’avez jamais essayé un jeu de la série, que vous aimez les courses arcades tout en voulant un comportement du véhicule assez réaliste, foncez et rajoutez facilement un point à ma note.


Note précise : 7,5/10

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le 20 oct. 2018

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Malakian

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