Qu'il est intéressant ce que God Of War : Ragnarök. La communication très discrète autour du titre me laissait penser que le jeu allait se contenter d'être le même que le précédent avec une nouvelle histoire. Ce qui n'est pas le cas. Ils ont essayé de pousser le concept un peu plus loin.
Pas dans tout les aspects, le système de combat est identique et garde les même défauts, dommage. Le studio a remarqué que la partie exploration avait beaucoup plu et l'équipe s'est concentré là dessus. Explorer le premier God Of War c'était cool mais ça ne nous enlevait jamais cette sensation de "petits trucs à côté" et il fallait la rendre plus gratifiante, pas seulement en donnant de l'équipement bonus.
Finit l'unique lac chiant avec ses grottes du premier jeu, maintenant on a de vrais décors inspirés : du jolie Midgard complètement enneigé au désert nocturne d'Alfheim. Il y a des zones entières uniquement dédié à l'exploration. Certaines sont magnifiques, remplies de dialogues et de quêtes intéressantes qu'on peut ne jamais voir si on ne fait que le scénario principal. C'était exactement ce qu'il fallait, pousser une sensation de découverte et se sentir récompensé d'avoir décortiqué le jeu. Ça vient nous rappeler qu'on savait faire de l'aventure avant que tout le monde ne fasse que des mondes ouverts.
En plus, les zones sont si bien pensées. Semi ouvertes, elles sont faites de façon à indiquer visuellement au joueur les endroits potentiellement intéressants ; je vois une statue géante au loin, j'vais y aller sait-on jamais et qu'y trouve-je, une quête. Sur ce point, c'est nickel, merci Breath Of The Wild.
J'aimerais m'attarder un peu sur le scénario sans trop spolier. Il est surprenant sur tant d'aspects. Sa façon de jouer avec le jeu lui-même. On est dans un God Of War, le titre c'est Ragnarök, on connait la chanson : ça va péter ! PÉTEEEER !!!
Pourtant, pas du tout. J'ai finalement compris l'objectif du studio avec cette nouvelle saga et ses choix de mise en scènes. C'est de raconter une histoire intimiste. Pas juste "oui la relation du père et son fils, on s'attarde sur les sentiment". Plus que ça encore, tout est si proche des individus. Chaque scène est volontairement anti-épique. Un face à face hyper tendu entre deux dieux prêt à en découdre : on va se poser autour d'une table pour en discuter calmement.
Littéralement tout les personnages sont chaud patate pour une méga guerre de la fin du monde : en fait on va plutôt chercher à tout faire pour l'éviter. Ces figures mythiques grandioses dont on nous a parlé sont des gens tout à fait banal : ils mangent, ils dorment dans des lits, ils parlent comme n'importe qui. À ce titre, les antagonistes sont mémorables.
On est loin du style grande épopée de la trilogie originale. On a une vision de la mythologie nordique, involontairement je pense, assez proche de la réalité. il n'y a pas de figure martiale implacable chez les scandinaves. Le dieu de la foudre c'est pas LA foudre, mais une entité qui maitrise la foudre.
Le problème c'est que le jeu gâche tout dans son dernier quart. Il y avait une histoire originale, un propos vraiment intéressant à creuser et malgré tout ce que dit le jeu, ça reste un triple AAA, donc on finit en grosse pétarade de grosse production américaine. Et tout ce blabla insupportable sur le destin qui en fin de compte se contredis lui-même. Tellement, tellement dommage.