Hellblade, ce jeu tant attendu.
Une hype d'enfer, développé par la présentations d'images et de trailers tous plus originaux les uns que les autres.
En effet, même si l'on semble a priori confronté à un nouveau jeu d'action (on pense d'abord à une sorte croisement entre le personnage de guerrière féminin d'Heavenly Sword, et le monde obscure de Dark Souls), chaque communication au sujet du jeu finit par nous faire comprendre qu'il s'agit d'autre chose que d'un énième jeu au scénario bidon nous envoyant défourailler des tétra-tonnes de créatures anthropomorphes. On y décèle une volonté de nous faire partager un voyage, qu'on tendrait à deviner comme un parcours initiatique, pour finalement, une fois le jeu entre les mains, y trouver tout autre chose.


I- Rendez-vous en terre inconnue (Mais faites demi-tour avant de franchir la frontière).


Le jeu, dès ses premières secondes, nous abandonne aux commandes d'une embarcation (que l'on pourrait qualifier de bûche trouée, à ne pas confondre avec une chaise percée en bois de freine) progressant lentement dans une forêt sordide, où des corps de martyrs, de punis, de sacrifiés, jonchent le sol, recouvrent les arbres, et sont mis en avant par quelques structures ésotériques.
Pour ajouter une couche macabre à la situation, le jeu ne nous laisse pas seule.... Non... Des voix nous parlent... Et nous guident. Ou tout du moins tentent de nous influencer, de nous faire faire demi-tour.
Mais c'est sans compter sur la volonté de Senua, guerrière celte, perdue, et visiblement en quête de la [résurrection/libération/rédemption?] de son amant, dont elle détient visiblement la tête dans un petit sac en toile signé Louis Vuitton des cavernes.


Tout semble vouloir nous faire quitter les lieux. Mais voilà, il y a quelques couilles dans le pâté de morue.
-On ne sait pas où est la sortie.
-On est pas venu ici pour rien.
-On l'a payé ce jeu (en tout cas je l'ai payé....)! on va pas faire demi-tour tout de suite!


II- Un lieu ésotérique, rempli d'une magie obscure, brune et nauséabonde (non, pas celle de South Park).


Très vite (non, en fait pas très vite, même "très lentement" n'est pas très agréable à lire), un première énigme est proposée. c'est simple, on se dit que c'est la première, qu'elle présente une mécanique, et on trace. Enfin.... On tracerait si le jeu, fidèle à son atmosphère, ne nous avait pas pourvu d'une inertie acceptablement réaliste (ça ne veut rien dire, mais vous avez parfaitement compris cette association de mots).
Après quelques décors dépressifs et teintés de mort, on arrive à notre premier combat. Simple et chiant. Oui, chiant. Du Dark Souls simplifié et mollasson.


III- Prise la tête dans le sac.


Plus on progresse dans le jeu, plus on comprend que tout repose sur l'atmosphère oppressante du jeu. On sent clairement que quelque chose ne tourne pas rond. L'univers est intéressant, on s'y accroche.
Mais les énigmes sont toujours plus stupide. Le rythme, plus que contemplatif, est affreusement mou, et les combats toujours aussi chiants.
L'ambiance excelle, mais le jeu ne surprend plus au bout de quelques heures (j'ai bien envie de préciser : 2 heures).
On a l'impression d'être dans un de ces walking-sims, mais où tout serait ennuyeux.
Et malgré l'excellent travail des devs sur l'univers, sa construction, son lore (quoique léger), et une fois de plus, son atmosphère, on ne se prend plus au jeu. L'immersion disparaît au rythme de l'apparition des énigmes.


En bref :
+Jeu magnifique.
+Univers glauque à souhait.
+Originalité du système.
-Mou
-Énigmes stupides (à vrai dire, je ne sais même pas si on peut vraiment les qualifier d'énigmes.)
-Combats extrêmement simples, et même simplistes.


Ce jeu est un OVNI, capable de vous mettre une claque monumentale avant de vous piquer votre paquet de bonbons, et votre âme.

Marcel-Pignole
4
Écrit par

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le 29 oct. 2017

Critique lue 379 fois

2 j'aime

Marcel Pignole

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2

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