Dieu sait qu'à la base je suis nul en infiltration !
Des jeux comme Deus Ex qui peuvent se faire de manière très camouflée n'ont jamais réussi à me donner envie de poursuivre la méthode discrète jusqu'au bout. Tôt ou tard je rentrais dans le lard pour pulvériser tous mes ennemis avec ma mitrailleuse.


La chose fut différente avec Hitman. Jouant tout d'abord à Hitman 1, j'ai découvert un jeu à la difficulté vraiment immonde pour le noob en infiltration que j'étais. L'impossibilité de sauvegarder au cours des différentes missions finissait de m'achever, à tel point que j'ai du régulièrement utiliser des cheats code. Bref le jeu ne m'avait donné aucun goût pour l'infiltration (à l'exception des niveaux dans les hôtels) et n'avait fait que confirmer que j'étais réellement une quiche à ce genre de jeu. Mais bon le personnage de 47 étant réellement charismatique et voulant connaître la suite de ses aventures, j'ai donc lancé Hitman 2 !


Et là que fut ma surprise ! Primo, on peut enfin sauvegarder durant les niveaux (sauf en difficulté maximale mais évidemment vu mon piètre niveau, je n'ai pas testé ce mode au début). Secondo, le jeu étant plus facile, il laisse enfin au joueur la possibilité de jouer son hitman comme il le souhaite. Si vous adorez l'infiltration, que vous ne souhaitez pas que la moindre goûte de sang soit versée, vous pouvez jouer en mode "silent assassin" (ce qui était pour ainsi dire obligatoire dans hitman 1). Si au contraire vous voulez purger le monde de tous les mafieux qui l'habitent, vous pouvez la jouer plus bourrin en mode boucher exterminateur. Le jeu foisonne de "titres" à vous attribuer en fonction de votre agressivité et de votre furtivité. Cette simple possibilité de "roleplayer" son personnage offre une richesse supplémentaire au jeu.


De manière très amusante, alors que le jeu ne m'obligeait pas à la jouer furtif et me laissait la possibilité de jouer bourrin comme d'habitude, c'est là qu'il a commencé à me donner réellement envie de la jouer furtif. Le gameplay considérablement enrichi par rapport au premier hitman, l'apparition de la drogue pour voler des vêtements aux innocents sans pour autant les tuer, les récompenses en cas d'obtention du grade suprême, tout ça m'a progressivement donné envie d'obtenir le titre "silent assassin". Et cette envie n'a fait que croître jusqu'à la fin du jeu, m'immergeant totalement dans la peau de l'agent 47. Ne pas se faire voir, ne pas se faire entendre, ne toucher personne si ce n'est sa cible, être un fantôme mortel parcourant le monde pour rétablir un semblant de justice, élever son activité au rang d'art, cette envie d'être le silent assassin finit même par tourner à l'obsession me faisant reload plusieurs centaines de fois la même save jusqu'à ce que tout soit parfait. (Autant le jeu m'a donné envie de jouer furtif, autant je reste toujours relativement mauvais et il me faut bcp d'essais avant d'y arriver, mais je pense que vous vous en sortirez bien mieux !)


Alors si ce jeu est le jeu d'infiltration parfait, réussissant même à convertir le plus bourrin des joueurs, pourquoi diable ne pas lui mettre 10/10 ? Et bien parce qu'il souffre néanmoins de plusieurs défauts qu'il convient de citer.


Le premier reste le scénario encore un peu trop simple, et ce malgré une nette évolution par rapport à l'épisode 1. Ce second épisode introduit une composante morale intéressante par rapport à 47 qui cherche la rédemption dans un monastère mais qui irrémédiablement est toujours reconduit à poursuivre ses activités d'assassin. Si ce trait de caractère est très marqué au début et à la fin du jeu (notamment grâce aux interactions avec le prêtre) on a vraiment tendance à l'oublier durant l'essentiel des missions car cette problématique n'est pas traitée en continu. Bien sûr vous choisissez vous-même la moralité de votre héros selon que vous tuiez ou non des innocents, mais il aurait été plus profitable à mon sens d'avoir d'autres séquences scénarisées, voire des cinématiques, pour développer ce thème. D'autre part, même si les mission ont des liens entre elle et qu'il y a (un peu comme dans le premier hitman) une sorte de complot autour de 47, on se désintéresse quelque peu de cette intrigue et on effectue les missions dans un but purement ludique et non scénaristique.


Mais ce défaut n'est pas celui qui m'a le plus dérangé. Il est impératif de citer les nombreux BUGS qui, eux, m'ont parfois réellement gâché l'expérience du jeu. Attention, je ne dis pas qu'il y en a à chaque niveau mais ils sont quand même relativement fréquents rendant parfois presqu'impossible l'obtention du grade "silent assassin" sur certaines missions. Enfin le dernier petit bémol se situe peut-être au niveau des décors et des environnements. Bien sûr, le level design des niveaux est en soi parfait pour un jeu d'infiltration et les objectifs ainsi que les moyens de les accomplir sont variés, mais l'on regrettera de n'avoir au final eu que 3 ou 4 ambiances (Russie enneigée, temples japonais, et Arabie) sur 20 niveaux. Elles sont certes réussies mais il m'a manqué un petit quelque chose en terme de niveaux de jeu et ce quelque chose est précisément celui que je trouvais particulièrement réussi dans hitman 1 à savoir les infiltrations en intérieur ! Le fameux hôtel de Budapest ou le restaurant chinois. Dans ces niveaux il faut discuter avec de nombreux pnj, on peut tuer quelqu'un dans un sauna, on peut engager une strip-teaseuse pour distraire un garde, on peut discuter avec une prostituée qui nous aide en douce, etc... Il y a de multiples façons de résoudre le puzzle entre tous les habitants de l'hôtel. Dans hitman 2, il n'y a globalement aucune interaction avec des pnjs, si ce n'est le traditionnel vol de vêtements ou l'assassinat.


Il n'empêche que je souhaite bien conclure sur le fait que ces quelques défauts sont absolument véniels par rapport à l'immense qualité du jeu, notamment en terme de gameplay. Il est probable que j'apprécie encore davantage les opus suivants mais je n'oublierai jamais que c'est ce jeu-ci qui m'a définitivement donné goût au jeux d'infiltration !

Christophe_Dubu
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le 6 janv. 2016

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Titi mathy

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