Ice Climber, pour beaucoup d'enfants des années 80, c'était la première expérience made in NES. Le jeu étant livré avec la console. Je parle bien entendu de ces enfants, dont on aura entendu les parents à l'heure d'acheter la console débattre dans les travers du magasin de jouets, que "Non mais c'est bon, ça va aller. Il y'a déjà un jeu dedans, on va s'arrêter là. De toute manière, les jeux-vidéos mènent à la solitude qui elle, mène à la dépression, dépression qui mène à la drogue, qui mène aux filles de vice, qui mèneront à des affres existentiels profonds, qui eux ramèneront aux jeux-vidéos. C'est ça que tu veux pour ton fils Jean-Charles ? Alors prend lui un second jeu, prend lui le Kid Icarus là. Puisque c'est ça que tu veux pour ton fils. Tu vas nous perdre Jean-Charles. Fais bien attention", pas des enfants de bourgeois. Ces ronds-de-cuir, qui eux auront tabassé des tortues avec des casques à pointes bien avant de s'être essayé à la montagne virtuelle car leurs parents démissionnaires leurs auront pris deux ou trois autres cartouches directement avec la Nintendo.
Bref, Ice Climber était livré avec la console et c'est sans doute ce qui fait qu'autant de monde se rappelle de ce jeu de plate-forme où l'on incarne Popo et Nana ( un big up au créatif pour les prénoms, j'insiste ) deux alpinistes à l'assaut de montagnes, et accessoirement de points. Le but de ce jeu de plate-forme étant d'atteindre le plus rapidement le sommet desdites montages, et de dézinguer un maximum d'animaux alpins à coup de marteau. Surfant sur une réalisation basique, un schéma de jeu répétitif et étant très difficile passé un certain level, on se lasse très vite même en y jouant à deux ( en même-temps ), possibilité qui sauvait un brin l'entreprise en 1985 car ce n'était pas si fréquent. Ne reste donc pas grand chose à sauver. Même pas une princesse.
Moment de vérité/on renverse son lait chocolaté : Ice Climber est au jeu-vidéo ce qu'est Cliffhanger au cinéma, l'occasion de faire un rapide bilan de sa vie - même en 1985, à 9 ans - et de se demander si l'on fait les bons choix culturels.