Ihatovo Monogatari
7.8
Ihatovo Monogatari

Jeu de Hector (1993Super Nintendo)

Le jeu est tout imprégné des nouvelles et de la poésie de Kenji Miyazawa et c'est une belle manière de découvrir son travail, je trouve. les couleurs et les dessins des personnages sont charmants. La palette, le pixel art, les choix de design sont très solide. Le travail agricole et le monde rural sont rendus avec beaucoup d'application. Le tout est beau et cohérent, ce qui est surprenant pour ce genre de jeu étrange. La sobriété des lieux, les couleurs ternes, la ville rurale contrastent avec les couleurs vives comme celles du manteau de notre personnage ou certains portraits qui distillent du fantastique par petites touches. Notre avatar avec sa valise, son manteau et son chapeau est un voyageur mystérieux avec beaucoup de charme. Sa faculté à communiquer avec les animaux en fait une passerelle entre le monde magique et les habitants de Ihatovo.


Si notre point de chute est la ville de Ihatovo, le jeu a à cœur de mettre en valeur la nature et les agriculteurs. On visite de nombreux lieux en périphérie de la ville, des forêts, des étangs, des hameaux et une part de l'aventure tourne autour de l'école agricole de Ihatovo qui fait écho aux propres études et au travail de Kenji Miyazawa. Le gameplay est réduit à peau de chagrin, il est minimaliste et insiste sur deux actions : parler et bouger. Parce qu'il faut beaucoup bouger et beaucoup parler pour faire avancer n'importe quelle intrigue. Il faut apprendre à connaître, repérer les habitants de bon conseil. Un lien se crée avec certains d'entre eux. Parfois, on devine qui va nous venir en aide, d'autres fois ce sera au hasard d'un verre partagé qu'un conseil avisé nous est délivré.


Les histoires sont étranges, certaines sont un peu veillottes et d'autres semblent parfois se stopper sans trouver de conclusion. Je ne sais pas si j'ai réussi à saisir toutes les nuances ne connaissant presque pas l'œuvre de Kenji Miyazawa. Elles sont en tout cas intrigantes et donnent envie d'en apprendre d'avantage sur les écrits de l'auteur. Chacune développe une thématique écologique, un lien à tisser entre la nature et les hommes. ça ressemble à des contes pour les enfants, avec de jolies illustrations en conclusion des chapitres, une morale ambiguë et tout et tout.


Je trouve le titre très ambitieux et très appliqué à mettre en jeu l'univers poétique d'un auteur. L'attention avec laquelle Ihatovo et ses environs sont construit se constate dans tous les aspects du jeu : la musique, la jaquette, les illustrations, les couleurs... Et découvrir Kenji Miyazawa, c'est aussi découvrir une source d'inspiration importante des images japonaises parce que certaines de ces images et histoires, je les ai déjà vues dans d'autres jeux et d'autres films.


En tout cas, merci beaucoup de l'avoir traduit en français, j'ai trouvé que c'était très agréable à lire et parfois très drôle.

Erel-c
9
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le 14 janv. 2024

Critique lue 7 fois

Erel c

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