High voltage

Infamous vous invite à entrer dans la peau de Cole, un banal coursier qui un jour, est amené à transporter un colis plutôt inhabituel. L’engin, de nature inconnue, explose. De manière incompréhensible, alors que l’explosion semble avoir fait des ravages dans la ville, Cole est indemne. Mieux encore, il se rend compte qu’il vient d’acquérir des « superpouvoirs » lui permettant de maîtriser l’électricité.

Cole, c’est un peu l’équivalent de Spiderman, sauf qu’au lieu de lancer des sécrétions un peu dégeu, il est capable d’envoyer des décharges électriques. Pour le reste, il fait également preuve d’une agilité hors du commun qui lui permet de se déplacer de toit en toit sans jamais risquer de se faire mal.
Ces nouveaux pouvoirs acquis, Cole va tenter de faire toute la lumière sur cette affaire tout en cherchant à faire face à la situation qui règne désormais dans Empire City, ville ravagée, mise en quarantaine et presque livrée à elle-même. D’ailleurs, Cole se rend rapidement à l’évidence, certaines personnes mal intentionnées tentent de profiter de la situation, en premier lieu des espèces de lascars à capuche énigmatiques qui rappellent un peu ceux du film Heartless.
Néanmoins, ce sera au joueur de savoir de quelle manière il veut interagir dans ce chaos ambiant, puisqu’en fonction de vos actions, bonnes ou mauvaises, votre karma évoluera d’un côté ou d’un autre et cela aura une influence sur la manière dont les gens vous percevront, sur la nature de certaines missions ou encore l’évolution de l’histoire.

Comme beaucoup de jeux dans lesquels les facultés du personnage s’améliorent au fil de l’aventure, le début est un peu pompeux puisque Cole est fragile et peu puissant. Une fois toutes les compétences acquises en revanche, le fun est globalement au rendez-vous. Il est en effet assez jouissif de parcourir la ville en passant de toit en toit, en « ridant » à grande vitesse sur les câbles ou les rails de chemin de fer, en planant dans le vide et en canardant nos ennemis avec des espèces de grenades ou missiles électriques.

Infamous se présente comme un jeu à « monde ouvert », c'est-à-dire que vous pouvez parcourir librement la ville entre les missions. Néanmoins, autant vous dire que les interactions sont plus que limitées, vous ne pouvez pas emprunter de véhicules, ni entrer dans les bâtiments, même les passants et leurs animations ridiculement saccadées se contentent de faire des commentaires à votre passage, éventuellement ils vous prendront en photo ou tenteront de vous frapper. Reste le plaisir de découvrir la ville. Et si graphiquement l’ensemble est loin d’être spectaculaire, il faut reconnaître qu’Empire City est crédible et quelques édifices ont de l’allure.

Plutôt instinctif et relativement assisté, le soft est facile à prendre en main tout en se montrant plus complexe lorsque vos pouvoirs se développent. Une grande partie de la manette de la Playstation est en tout cas exploitée et l’est plutôt bien. Pas grand-chose donc à dire de ce côté, et si le plaisir est loin d’être absent, il risque néanmoins de ne pas être suffisant à beaucoup de joueurs pour se taper l’ensemble des missions du jeu, puisqu’outre l’aventure principale, déjà relativement longue, il y a un paquet de missions secondaires à effectuer. Ces dernières étant assez répétitives, les non-fans se contenteront de l’intrigue principale qui pour sa part, propose quelques missions très sympathiques, donc certaines assez difficiles.

Doté d’un univers très inspiré par les comics (cela transpire jusque dans les phases de narration), Infamous est loin d’être un indispensable de la PS3, même si Sony a tout fait pour en convaincre les joueurs. Si on pourra reprocher au soft d’être assez à la ramasse techniquement (oh les beaux retards d’affichage, oh la profondeur de champ ridicule), il n’en est pas moins pourvu d’une certaine personnalité. Parfois frustrant car limité, le jeu de Sony reste tout de même un défouloir très correct si c’est ce après quoi vous cherchez.

[Critique initialement publiée sur France Retrogaming le 03/07/2013]