Noyez-moi Réalités, car je m'en vais.

Hello ?

...

...

Dis-moi, as-tu des nouvelles du ciel ?

...

...

Bon... Une télé se brouille et je crois que c'est à ce moment-là où je me demande ce que je fais là. Sur le moment, je reste tout de même immobile car pour moi, cette vision et la première du jeu et probablement la plus importante, alors je m'y accroche comme à une bouée. Toutefois... Je regarde dehors, et c'est pas croyable, il fait très beau. J'ai envie de sortir dehors. Alors, je sors de la pièce, j'en explore d'autres, je descends d'un étage, et là, je me dis que c'est mort. Je ne vais pas pouvoir quitter le bâtiment. Je ne trouve pas de sorties. Tout a l'air d'être emmuré. A tous les coups, je vais être privé de cette lumière pendant tout le jeu. Je vais devoir explorer encore et encore d'autres pièces... Jusqu'à peut-être... trouver une issue qui ne se fera que dans un sous-sol et...

Non, non, je peux peut-être en profiter un peu. M'approcher des vitres. Voir tout sans filtre.

Oh et puis zut...

Je vais foncer dans la vitre. Je n'y crois pas, je vais me bloquer contre la vitre et je ne pourrais que glisser dessus... Au revoir l'extérieur... Tu n'es pas fait pour moi.

Oh !

Je suis dehors. Comment ça se fait ? Je ne pensais pas que...

Vous voulez que je pleure ? Que je me morfonds ? Que je crie haut et fort : "L'humanité, c'est de la merde, elle a créé la bombe nucléaire !" Pourtant, vous avez tort de m'asséner une morale aussi banale ! Vous me donnez l'opportunité de sortir dehors... D'explorer les environs et au détour d'une forêt, de s'imaginer que je pourrais traverser la barrière et continuer plus loin...

Alors, probablement que vous faites ça pour me dire à quel point la nature est paisible sans l'homme et que comme vous dites "quand l'homme aura disparu, la nature dira MERCI". Sauf que j'ai envie de dire... Elle ne dira pas forcément merci quand le soleil lui aura explosé à la gueule. Et puis, j'ai envie de dire que l'humain est bien meilleur que la nature qui ne fait qu'exister. Nous, on décide de sublimer la réalité, d'en faire autre chose si on le veut. Et rien que ça, ça va à l'encontre de la logique d'en faire un jeu. Si l'humain est si nul, donc votre jeu l'est aussi. Alors, laissez-nous tranquilles avec votre morale de merde. Les russes, c'est ça le problème, ce sont les plus gros misérabilistes de l'histoire depuis la seconde guerre mondiale, ils ont l'impression que c'est eux qui ont le plus vécu de merdes donc, ce sont les plus philosophes pour analyser la fin du monde. Alors vous nous délivrez une fin abstraite où on est censés comprendre que la lumière, c'est BIEN, et l'ombre, c'est MAL, et que durant le gameplay ; si tu as préféré traîner dans les ombres pour te cogner à tous les murs sans trop savoir où tu vas, tu as le droit à la fin MECHANTE, où ton héros préfère traîner dans le bunker que de sortir parce que... dehors, il fait sombre. Comprenez alors, symbolique de "l'obscurantisme de l'homme" qui s'est trop attaché à vivre reclus qu'il adore ça.

Bref... Préférons alors la fin que tout le monde a d'office, celle où on s'envole comme un ballon avec tout le monde car... On est éclairés ?

Non, en vrai, je préfère la fin MECHANTE, car après la scénette "je veux pas sortir, il fait trop sombre", le jeu reboucle à nouveau, nous replaçant devant la télé qui se brouille, le soleil dehors, les salles à explorer, une fin secrète et... En vrai, elle est meilleure cette fin ! On est encore vivants ! On peut sortir dehors ! Viva la vie !

Oh non, je ne suis pas éclairé ! Oh non, je revis ma vie en boucle comme un robot ! Oh non, je n'accepte pas ma mort ! Ouin ouin.

Ahah, laissez tomber. On s'amuse dehors !

Je meurs d'envie de plonger dans une piscine avec le soleil comme spectateur.