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Après un premier épisode original, mais qui avait des défauts assez agaçant sur le long-terme et un second globalement très réussi, SP réédite le tout avec Second Son. Clairement, Sony a trouvé une nouvelle mascotte, avec à la clef, un titre exclusif tout simplement indispensable et ayant suffisamment de poids pour faire chavirer certains concurrents.

Le premier véritable changement concerne indubitablement le protagoniste principal. Delsin, une sorte de jeune rebelle, mais respectueux en revanche, qui aime aller à l'encontre des autorités et faire comme bon lui semble. Une sorte de tempérament impétueux qui construit clairement le charisme du héros, on est très loin de l’inexpressif Cole du premier opus, ou du second, bien trop sérieux à la teinte de voix à faire pâlir Christian Bale et son costume de Batman. Pareillement, au niveau du design, Delsin a un style nettement plus parlant et non un vieil habit de facteur ou une combinaison jaune et noire, se rapprochant à tout point de vue d'un Naruto Uzumaki. On peut le dire clairement, Delsin est un héros plutôt charismatique, insouciant, mais mature et réaliste à la fois. Il grandira, un peu de la même manière qu'Edward dans AC Black Flag, et prendra un peu plus à cœur certaines de ses responsabilités. Il commencera par l'envie constante de sauver son clan, mais, bien rapidement, il décidera d'exploiter de façon plus générale et variée en mettant ses pouvoirs au service de la population de Seatlle. Sa capacité de Porteur, rare et unique, mais surtout originale, est celle de Malicia dans X-Men, sauf qu'en comparaison, Delsin semble être doté d'un organisme qui mémorise les pouvoirs touchés, en bref, au cours du jeu, vous aurez la possibilité de changer de pouvoir en absorbant celui que vous souhaiterez utiliser, je reviendrai plus bas là-dessus, disons que c'est un très bon point du titre, mais aussi et malheureusement, le défaut majeur de celui-ci.

Les pouvoirs, je pense que les images sont quand même parlantes et les vidéos aussi, Delsin a la possibilité d'en maîtriser 4. Le pouvoir du Néon, se basant clairement sur la vitesse de déplacement du personnage et ayant plus de portée, le pouvoir de la fumée, se basant davantage sur le corps à corps de Delsin et ayant un pouvoir de destruction plus élevé, le pouvoir du béton, se basant clairement sur la résistance, la défense, du personnage et pour finir, le pouvoir de la vidéo, se basant davantage sur la polyvalence du héros, la discrétion et la fourberie de celui-ci. En effet, le gameplay s'en retrouve parfaitement impacté, pour prendre un exemple, si l'on est armé du pouvoir de la fumée, on favorisera les attaques au corps à corps et la possibilité de se régénérer à travers les conduits, mis à disposition généralement à proximité des combats, alors qu'avec le pouvoir de la vidéo, on se basera davantage sur la discrétion, en créant un clone et qui permettra à Delsin d'être invisible jusqu'à qu'il porte une attaque à l'adversaire. Les pouvoirs sont globalement variés et très jouissifs. Ce que je déplore, c'est le fait que Delsin ne puisse pas alterner réellement entre ceux-ci et qu'il soit constamment, par exemple, obligé d'absorber des néons pour utiliser cet élément s'il est, juste avant, armé de la fumée. Pareillement, aucun travail de combinaison, pas de possibilité pour utiliser conjointement la fumée et la vidéo, par exemple. On pense à des pouvoirs combinables, où Delsin pourrait voler et balancer sa fumée depuis les cieux. C'est dommage, car Delsin a tout pour être plus puissant que Cole, au final, même si l'impression de puissance est plus importante pour cet opus, pour moi, Delsin est un porteur ayant un moins bon niveau et moins intéressants au niveau de la jouabilité !

L'histoire a son petit moment de rebondissement fort sympathique qui vaut le coup d’œil. Mais contrairement aux précédents opus, l'option karmique est extrêmement limitée, En effet, à l'instar de ses prédécesseurs, Second Son vous permet de modifier l’alignement de votre héros en fonction de ses actions : tuez des civils innocents et votre karma basculera du côté maléfique, où la population vous insultera, vous lancera des cailloux ou manifesteront réellement contre vous (ce qui rejoint ce que qui est écrit plus haut, ça n'a, en réalité, aucun réel impact), protégez la population et il s’orientera vers le côté héroïque, où la population, en revanche, vous protégera, vous prendra aux photos etc. Pour revenir aux choix du Karma, ici, cela semble plus être un prétexte de prolonger la durée de vie du jeu qu’un réel moyen d’exposer un nouvel arc narratif, ce qui était clairement le cas dans les précédents opus. Oui, les choix de Delsin n'ont aucun réels impacts scénaristiques, en réalité, cela ne débloque que deux missions, qui seront, par contre, beaucoup plus jouissives avec le karma mauvais. Pour le reste, les personnages secondaires, hormis le frère, n'ont des apparitions que très brèves sur le scénario principal, on préférera largement les alliés du précédent opus si l'on prend en compte uniquement le scénario principal, Flesh ayant visiblement un traitement de faveur et étant, finalement, assez intéressante sur le plan personnel.

Malgré donc des faiblesses en terme de scénario, mais aussi du gameplay, ou plutôt dans la variété d'utilisation des pouvoirs, bien que l'idée d'arbre de compétence est bonne et le fait d'alimenter ses pouvoirs différemment en fonction karma. Bref, il est difficile de lui trouver une faiblesse technique ou graphique ! La ville de Seattle est joliment modélisée et habillée de très belles textures et elle offre une distance d'affichage tout bonnement impressionnante pour un jeu de ce type, pareillement pour les paysages, on restera subjuguer sur l'aspect technique et graphique générale du titre, notamment lors de la mission qui consistera à mener Delsin en haut d'un toit, avec en prime, un coucher de soleil largement appréciable durant les déplacements du personnage, mais aussi, durant les combats contre les adversaires sur cet même tour. La gestion de la lumière est excellente, surtout lorsque les pouvoirs de Delsin sont mis à contribution, et de nombreux effets spéciaux plus ou moins subtils viennent enrichir le tableau : des particules à couper le souffle (au sol, l'effet de la pluie, aussi réaliste que dans Shadow fall, les néons reflétés sur les flaques d'eau, les néons eux-mêmes etc) de jolies explosions, des nuages de chaleur qui déforment le paysage en arrière-plan. En revanche, le cycle jour/nuit dépend du scénario et n'est pas présent en dehors. Donc, à n'en pas douter, Second Son est une réussite graphique et figure parmi les plus beaux jeux que les consoles aient pu proposer jusque-là. Par contre, je ne serai pas aussi conquis pour le facemotion, j'estime, de toutes les façons, que sur ce domaine-là, il est pratiquement impossible de faire mieux que les plus beaux jeux actuels. D'ailleurs, j'estime qu'en terme de graphisme purs, on a probablement atteint le summum et on ne connaîtra probablement plus de bond graphique. Pour cela, je resterai subjectif, la PS4 et la One impressionneront d'avantage sur le plan des détails, de l'anti-aliasing et des effets, ce qui est, au final, exactement le cas pour Second Son.

Pour la bande sonore, les musiques sont plus variées, mais aussi, bien plus discrètes. Les bruitages sont totalement différents, puisque les pouvoirs ne sont pas les mêmes et sur ce plan-là, j'apprécie fortement l'idée d'exploiter le haut-parleur de la manette, cela renforce l'immersion. Pour les voix françaises, on peut être plus indécis, notamment le doubleur qui force peut-être un peu trop sur le côté « bad boy » insouciant de Delsin, mais qui fait parfaitement son travail et qui s'avère, au final, très convaincant. Les effets sonores liés aux combats sont quant à eux tout à fait convaincants.

En somme, inFamous est un jeu extrêmement beau, qui montre assez discrètement le passage fait entre la PS3 et la PS3. Delsin est un héros attachant, puissant et jouissif à jouer. Les missions principales peuvent paraître assez répétitives (s'emparer d'un camp de faction etc. avant de s'attaquer à l'objectif à chaque fois), mais sont toutes réussies et plaisantes à faire. Le jeu pèche d'avantage sur la durée de vie, le manque de mission secondaire intéressante ... et le fait d'avoir, à mes yeux, incorporer déjà deux DLC montrant clairement que le studio SP a entendu les plaintes à ce sujet : le jeu est beaucoup trop court et pas spécialement intéressant à refaire, contrairement aux autres opus. inFamous innove, pioche les anciennes idées, mais malheureusement, il supprime certains concepts qui étaient pourtant très intéressants et qui figuraient dans les précédents opus, on a donc l'impression d'évoluer, mais aussi, de regresser.

Je n'ai pas vraiment le choix, c'est un 8, mais le jeu vaut plutôt un 7, voire 7,5, mais en dépit du manque de jeu dans lequel j'ai pu me retrouver lors de l'achat de la console, il m'aura clairement satisfait. Il reste un jeu à posséder et inFamous reste une licence de haut-niveau.
Uzumachiwa
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le 9 sept. 2014

Critique lue 288 fois

Uzumachiwa

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